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La justice norvégienne déboute le géant technologique américain Meta qui demandait la suspension d'une interdiction de la publicité comportementale sur ses plateformes Facebook et Instagram

La justice norvégienne a débouté le géant technologique américain Meta qui demandait la suspension d'une interdiction de la publicité comportementale sur ses plateformes Facebook et Instagram, qui lui vaut une amende quotidienne dans le pays scandinave.

Depuis le 14 août, l'Autorité norvégienne de la protection des données (Datatilsynet) impose à Meta une amende d'un million de couronnes (88.500 euros) par jour au motif que le groupe continue d'adresser des publicités ciblées aux utilisateurs de Facebook et Instagram en recueillant leurs données, sans leur consentement.

Cette pratique a été déclarée illégale au regard du règlement européen sur les données (RGPD) en janvier en Irlande, où se situe le siège européen de Meta.

Après avoir écopé de deux lourdes amendes totalisant 390 millions d'euros par le régulateur irlandais qui agissait pour le compte de l'UE, l'entreprise a annoncé en août qu'elle demanderait à l'avenir le consentement de ses usagers basés dans l'Union européenne, en Suisse, en Norvège, en Islande et au Liechtenstein.

"Nous sommes déçus par la décision d'aujourd'hui et allons maintenant réfléchir aux suites" à y donner, a commenté un porte-parole de Meta mercredi en réaction au verdict du tribunal d'Oslo.

Pour sa défense, le groupe avait avancé les engagements déjà pris à la lumière de sa condamnation en Irlande.

Pas de quoi satisfaire le régulateur norvégien qui, dans le cadre d'une procédure d'urgence, a demandé en juillet l'arrêt immédiat de cette pratique illégale.

La directrice de Datatilsynet, Line Coll, a salué mercredi dans un communiqué "une grande victoire pour la protection des données personnelles".

Le régulateur norvégien dit maintenant envisager de porter l'affaire devant le Comité européen de la protection des données (EDPB) en vue d'élargir l'interdiction prononcée en Norvège à l'ensemble de l'Espace économique européen (UE, Norvège, Islande, Liechtenstein).

L'activiste autrichien Max Schrems, fondateur de l'ONG de protection de la vie privée en ligne Noyb, s'est félicité le weekend dernier du rôle pionnier joué par Datatilsynet dans cette affaire tout en souhaitant que les autres régulateurs européens lui emboîtent le pas.

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