L'ancien ministre de la Justice, Robert Badinter, a dénoncé
aujourd'hui sur France Inter "une mise à mort médiatique" de Dominique
Strauss-Kahn aux Etats-Unis.
"Ce que j'ai vu, le spectacle de cet homme
mal rasé, le visage défait, exhibé, mitraillé par les photographes,
c'est une mise à mort médiatique", a déclaré le sénateur socialiste.
Interrogé sur les images de Dominique Strauss-Kahn diffusées hier, l'ancien ministre de la Justice s'est dit "bouleversé et indigné" par cette "tragédie".
Il a dénoncé "l'exibition, provoquée, organisée par la police américaine
de Dominique Strauss-Kahn sortant de garde à vue".
"C'est honteux, ça
n'a rien à voir avec la justice", a-t-il ajouté, parlant de "destruction
délibérée". Badinter a fustigé l'attitude de la justice américaine :
"La justice américaine, les Américains pensent que c'est la première du
monde.
Ce n'est pas celle que je porterai au podium".
Il déplore également le traitement réservé au directeur général du FMI
et aurait "aimé l'égalité des armes" entre "l'accusatrice" et "le
présumé innocent" : "On dit +c'est la justice égale pour tous+.
Plaisanterie, dérision! En vérité, quand Strauss-Kahn est là assis au
milieu des autres, il est ravalé délibérement au rang de dealer". "Où
est l'égalité des chances quand en effet l'accusatrice dit 'je suis la
victime' et qu'on la protège et DSK répond 'je plaide non coupable', et
on l'accable ?", a-t-il plaidé.
Robert Badinter voit dans ces évènements la "défaillance d'un système
entier".
Après avoir rappelé que les procureurs et les chefs de la
police américains étaient élus, il a ajouté : "évidemment, par rapport
au public, montrer qu'on traite ainsi un homme puissant et considérable
en présence d'une victime qui, elle, est de condition très modeste,
électoralement, c'est payant".
Vos réactions
Réagissez
Nouveau ?
Inscrivez-vousDéjà membre ?
Mot de passe oublié ?