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Le prince Harry a critiqué la relation entre la presse et le gouvernement britannique, les jugeant tous deux "au plus bas", lors du procès à Londres d'un tabloïd

Le prince Harry a critiqué la relation entre la presse et le gouvernement britannique, les jugeant tous deux "au plus bas", lors du procès à Londres d'un tabloïd. "Notre pays est jugé dans le monde entier par l'état de notre presse et de notre gouvernement, qui, à mon avis, sont tous deux au plus bas", a dit le fils du roi Charles III, dans sa déclaration de témoin. "La démocratie échoue lorsque la presse (...) ne demande pas des comptes au gouvernement, mais choisit plutôt de s'allier à lui pour garantir le statu quo".

Exilé en Californie avec son épouse Meghan, le fils cadet du roi Charles III, en délicatesse avec le reste de la famille royale britannique, a engagé une série de procédures judiciaires contre des journaux britanniques. Sa présence devant la Haute Cour de Londres pour le procès intenté à la société éditrice du Daily Mirror donne un poids médiatique considérable à son combat lancé contre la presse à scandales.

Il juge cette dernière responsable de la mort de sa mère Diana, pourchassée par des paparazzi à Paris en 1997 et l'accuse aussi de harcèlement envers Meghan. Le prince avait été convoqué dès lundi, mais il ne s'est pas présenté au motif que le deuxième anniversaire de sa fille Lilibet dimanche ne lui avait pas permis de prendre l'avion à temps depuis Los Angeles. Le juge Timothy Fancourt n'a pas caché son agacement lundi, se disant "un peu surpris", ce qui laisse présager des échanges tendus avec Harry. 

Dans le procès en cours, qui s'est ouvert le mois dernier, Harry accuse l'éditeur du Daily Mirror d'avoir eu recours à des procédés illicites pour recueillir des informations, y compris en piratant des messageries téléphoniques, entre 1996 et 2010. Il s'agit de la première apparition d'un membre de la famille royale à la barre depuis celle du futur Edouard VII en 1891 pour un procès en diffamation. Trente-trois articles litigieux ont été retenus par le juge dans la procédure sur 147 visés par Harry. Exposant les griefs du prince, son avocat a affirmé que le groupe de presse a recouru aux services d'"au moins 30 détectives privés".

Harry a été victime de collectes illégales d'informations "depuis son enfance à l'école" jusqu'à l'âge adulte, a dénoncé lundi son avocat David Sherborne, ajoutant que "rien n'était sacro-saint ou hors limites". "Aucun aspect de la vie du jeune prince n'était protégé" des intrusions de la presse, a dit l'avocat citant notamment ses relations amoureuses et une dispute avec son frère William.

Au début du procès, le groupe Mirror Group Newspapers (MGN) - qui outre le quotidien Daily Mirror publie Sunday Mirror and Sunday People - a présenté des excuses "sans réserves", reconnaissant "quelques preuves" de collecte illégale d'informations. L'avocat de l'éditeur, Andrew Green, a en revanche rejeté les accusations d'interception de messages vocaux et met en avant l'ancienneté des faits. "Il n'existe tout simplement aucune preuve permettant de conclure que le duc de Sussex a été piraté", a-t-il affirmé. 

La dernière apparition du prince Harry au Royaume-Uni remonte à son voyage éclair pour le couronnement de son père le 6 mai. Il est resté à distance de son père et son frère, l'héritier de la couronne William, qu'il a étrillés dans ses mémoires parus en janvier. Charles III se trouve cette fois en visite privée en Roumanie et donc une réconciliation semble de nouveau peu probable.

Fin mars, Harry avait créé la surprise en se présentant à la Haute Cour - mais dans le public - à l'occasion d'une audience préliminaire contre ANL, l'éditeur du Daily Mail, accusé des mêmes méthodes par une série de personnalités dont le chanteur Elton John. Il y a deux semaines, le prince Harry a perdu le procès qu'il avait engagé pour bénéficier d'une protection policière lorsqu'il se rend au Royaume-Uni.

Signe de l'intensité de la tension entre Harry et la presse, le porte-parole de Harry et Meghan a affirmé le mois dernier que le couple avait été "pris en chasse" à New York par "des paparazzi très agressifs". Un épisode qui a ravivé le souvenir de la mort de Diana.

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