05/05/2011 17:01

Préavis de grève pour le 12 mai à AEF et France 24

A la suite des perquisitions dans les bureaux d'Audiovisuel extérieur de la France (AEF) et France 24, l'intersyndicale du groupe de médias a déposé un préavis de grève de 24 heures pour le jeudi 12 mai. 

Cet appel à la grève de l'intersyndicale d'AEF, qui chapeaute la chaîne France 24, les radios RFI et MCD et une partie de TV5 Monde, fait suite aux perquisitions menées mardi 3 mai par la Brigade de répression de la Délinquance contre la Personne, après la plainte pour "harcèlement moral" déposée par Christine Ockrent, directrice déléguée d'AEF. 

Dénonçant cette "descente de police musclée" au cours de laquelle le bureau du directeur de la rédaction a été mis sous scellé, les syndicats jugent dans un communiqué ces perquisitions "inacceptables". 

"Mépris ? Intimidation ? Humiliation ?", les syndicats estiment qu'il s'agit d'une "provocation humiliante" orchestrée par "l'absente directrice déléguée de l'AEF", nom donné à Christine Ockrent, qui a cessé de se rendre à son bureau. 

Le 28 mars, Christine Ockrent avait déposé une plainte contre X pour "harcèlement moral", visant sans le nommer le patron d'AEF, Alain de Pouzilhac, "qui n'a de cessé d'orchestrer" contre elle "une véritable politique d'ostracisme", selon le contenu de la plainte.  Le domicile privé du président d'AEF a également été perquisitionné. 

Selon l'intersyndicale (CFDT de France 24 et RFI, CGC de France 24 et MCD et CFTC de France 24), l'appel à la grève "permettra aux 1.500 salariés de l'AEF s'ils le désirent de déposer individuellement ou collectivement une plainte contre X pour harcèlement moral et professionnel". 

"Les salariés ont été très choqués par un tel déploiement de policiers lors de ces perquisitions", a déclaré à l'AFP Adel Gastel, représentant de la CFDT de France 24. D'autant que la rédaction de la chaîne a été particulièrement sollicitée par la couverture abondante de l'actualité internationale. 

"En lui retirant leur confiance par un vote massif (85%), les personnels de France 24 ont clairement condamné (la) gestion et (les) méthodes managériales" de Christine Ockrent, écrivent les signataires.

Les cadres de France 24 et RFI lui ont, eux aussi, retiré leur confiance.  Par la voix de son avocat, Me Olivier Metzner, le président d'AEF, Alain de Pouzilhac, s'était dit lui aussi très "choqué par ce déferlement policier invraisemblable". 


La Société des Journalistes (SDJ) de France 24 a protesté contre cette perquisition, condamnant "une action qui nuit gravement à la sérénité dans laquelle doit s'exercer la fonction journalistique". 

La SDJ a aussi réitéré "son appel aux pouvoirs publics pour qu'ils mettent un terme au plus vite à la crise de gouvernance à la tête d'AEF qui n'a que trop duré".

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