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Un policier qui a tué en août 2018 un jeune automobiliste prénommé Romain à Paris après un refus d'obtempérer, fait l'objet d'un non-lieu en appel

Un policier qui a tué en août 2018 un jeune automobiliste prénommé Romain à Paris après un refus d'obtempérer, a fait l'objet d'un non-lieu en appel le 3 novembre, a appris l'AFP de source proche du dossier, confirmant Le Parisien. Romain, 26 ans, conduisait une voiture avec un défaut d'éclairage dans le centre de la capitale et avait pris la fuite après avoir refusé de se soumettre à un contrôle de police.

Le policier Kévin G., alors âgé de 23 ans, était aussitôt monté à l'arrière du scooter d'un particulier passant par là et l'avait pris en chasse, lui intimant à plusieurs reprises de s'arrêter avant que l'automobiliste ne se retrouve bloqué près de 2 km plus loin.

Le policier, arme à la main, l'a alors sommé de descendre de voiture mais le jeune homme a fait marche arrière et percuté le scooter. Le fonctionnaire a tiré un coup de feu visant le bras, qui a blessé mortellement l'automobiliste au thorax.

Kévin G. a été mis en examen dans la foulée pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l'autorité publique, un crime passible de quinze ans de prison.

En mars dernier, des juges d'instruction parisiens ont ordonné sa mise en accusation devant la cour d'assises de Paris, une décision dont Kévin G. a fait appel.

Le 3 novembre, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris a infirmé cette décision et prononcé un non-lieu en faveur du policier.

La cour a estimé que compte tenu de l'attitude "dangereuse" de Romain C. lors de la course-poursuite et au moment du tir, Kévin G. "a pu raisonnablement croire à l'existence d'un danger pour autrui, en l'espèce le scootériste".

"La riposte par l'usage d'un arme à feu, de surcroît dans le bras du conducteur, dès lors qu'aucun autre moyen n'a pu être retenu par les experts pour stopper le véhicule, était proportionnée à la gravité de l'atteinte", ont tranché les magistrats, retenant la légitime défense.

"Il aura fallu quatre ans pour que ce policier, qui avait été contraint de faire usage de son arme de service de manière nécessaire et dans le cadre de la loi, soit libéré de (cette) terrible épée de Damoclès", s'est félicité son avocat, Me Laurent-Franck Liénard.

Les avocates de la famille de Romain C. n'ont pas répondu à l'AFP dans l'immédiat.

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Vos réactions

Portrait de Sivom45000
9/novembre/2022 - 01h52 - depuis l'application mobile

Pauvre petit criminel qui a tenté d'écraser un policier. La vie de son entourage est foutue, la vie du policier a été mise en stand by durant 4 ans ainsi que celle de sa famille. Belle victoire mais que de difficulté pour obtenir justice face à un inconscient irrespectueux de la loi.