04/03/2022 14:02

Le journaliste marocain Omar Radi condamné en appel à six ans de prison ferme dans une double affaire d'"espionnage" et de "viol", accusations qu'il a toujours niées

Le journaliste et défenseur des droits humains marocain Omar Radi a été condamné en appel dans la nuit de jeudi à vendredi à six ans de prison ferme dans une double affaire d'"espionnage" et de "viol", accusations qu'il a toujours niées. "C'est un jugement très dur. Nous avons exposé l'ensemble des éléments prouvant l'innocence d'Omar Radi devant la cour mais rien n'a été pris en compte", a déclaré à l'AFP Miloud Kandil, avocat de la défense, qui va se pourvoir en cassation.

Il s'agit du deuxième journaliste indépendant marocain condamné en une semaine à une sévère peine de prison pour des accusations à connotation sexuelle, après son confrère Soulaimane Raissouni. Mardi, le parquet avait réclamé "la peine maximale contre l'accusé au regard des éléments à charge". Le viol est passible de dix ans d'emprisonnement au Maroc. La peine est assortie d'un dédommagement de 200.000 dirhams (19.000 euros) en faveur de la partie civile.

"Ce verdict inique est la conclusion logique d'un procès qui a perdu toute crédibilité à force d’atteintes aux droits de la défense", a estimé Ahmed Benchemsi, directeur de la communication chez Human Rights Watch (HWR). "Les charges pour espionnage étaient irrecevables parce que basées sur rien. Quant à l'accusation de viol, elle aurait mérité un procès juste, autant pour l’accusé que pour la plaignante", a déploré M. Benchemsi qui a fustigé "une parodie de justice, une vendetta contre Omar Radi".

Dans un tweet, Reporters Sans Frontières (RSF) a dénoncé mardi "l'acharnement judiciaire" contre @OmarRADI et appelé le roi Mohammed VI à "intervenir enfin pour protéger la liberté de la presse". Arrêté et inculpé en juillet 2020, le reporter de 35 ans, connu pour ses positions critiques envers le pouvoir, était poursuivi pour "atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat" avec "financement de l'étranger" et pour "viol", deux affaires distinctes, instruites et jugées conjointement.

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