11/02/2022 16:01

La Cour des comptes demande au ministère de l’Intérieur et à la préfecture de police de Paris de mieux encadrer l’usage des caméras de vidéosurveillance dans la capitale

La Cour des comptes demande au ministère de l’Intérieur et à la préfecture de police de Paris de mieux encadrer l’usage des caméras de vidéosurveillance dans la capitale et dénonce leur financement « inadapté et coûteux », dans un référé rendu public jeudi. Dans ce référé, adressé au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, la Cour des comptes formule six recommandations. Plusieurs concernent le contrat de partenariat public-privé signé en 2010 pour financer le « plan de vidéoprotection de la préfecture de police de Paris (PVPP) ».

Valable jusqu’en 2026 et conclu initialement pour 225,1 millions d’euros, le contrat atteignait 343 millions d’euros fin 2020, en raison notamment de l’explosion du nombre de caméras installées à Paris après les attentats de 2015 (de 1.000 à 4.000 caméras). Avec les JO de 2024, son coût total pourrait s’élever à 433 voire 481 millions d’euros, poursuit la Cour qui appelle à « proscrire » le recours à ce type de contrat et à son mode de financement « inadaptés et coûteux » à l’avenir.

L’institution recommande également au préfet de mener « sans tarder une évaluation de l’efficacité du PVPP dans la prévention de la délinquance et l’élucidation des délits », alors que la répartition géographique et les usages des caméras « pourraient être améliorés ». Les caméras se concentrent dans les « arrondissements centraux de Paris et les principaux axes de circulation (...) et non pas dans les zones les plus criminogènes de la capitale », pointe la Cour. « On compte ainsi moins de une caméra pour 1.000 habitants dans les XVe et XXe arrondissements, contre plus de onze dans le Ier et plus de neuf dans le VIIIe arrondissement ».

Elle appelle aussi à renforcer de manière « urgente » le contrôle interne du PVPP afin notamment de mieux détecter les usages non conformes de la vidéosurveillance et demande au ministère de l’Intérieur de rénover le cadre juridique « aujourd’hui inadapté » en la matière.

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