14/09/2021 13:42

Beauvau de la sécurité: Emmanuel Macron veut "doubler sous 10 ans la présence des policiers et gendarmes sur la voie publique" - "Les rapports de l'IGPN et l'IGGN seront rendus publics"

13h42: Le point sur ce qu'il faut retenir des annonces du Président Emmanuel Macron

"Simplification" de la conduite des enquêtes, doublement des policiers sur le terrain, loi de programmation: à sept mois de la présidentielle, Emmanuel Macron a détaillé mardi à Roubaix les réformes qu'il souhaite voir aboutir en matière de sécurité, d'ici la fin du quinquennat et au-delà. Le chef de l'Etat s'exprimait à l'école nationale de police en clôture du Beauvau de la sécurité, vaste consultation lancée en février.

Devant policiers et gendarmes, mais aussi élus de cette région, dont Xavier Bertrand, en tête des sondages parmi les candidats de droite à la présidentielle, le chef de l'Etat a annoncé un budget supplémentaire de 500 millions d'euros en 2022. Au total, le budget du ministère de l'Intérieur augmentera de 1,5 milliard d'euros en 2022.

Parmi les mesures souhaitées par Emmanuel Macron, qui a appelé à "repenser les grands équilibres de la procédure pénale": une "simplification drastique" de la conduite des enquêtes et une "nouvelle écriture du code". Alors que doivent s'ouvrir prochainement des "Etats généraux de la justice", il a demandé au Garde des Sceaux de lui proposer "d'ici trois mois", "des mesures très concrètes".

Emmanuel Macron, qui a répété souhaiter "plus de bleu" dans la rue, a également dit vouloir "doubler en dix ans" la présence sur le terrain des policiers et gendarmes. Il a demandé qu'une réforme de leurs horaires soit présentée au début de l'année 2022 pour permettre cet accroissement de présence sur le terrain.

Il a également souhaité la mise en place de "la plainte en ligne" en 2023. Un centre de formation sur le maintien de l'ordre à destination des policiers sera créé, a aussi annoncé le chef de l'Etat, alors que l'action de ces derniers a été critiquée lors des manifestations, notamment pendant le mouvement des "gilets jaunes".

Pour traduire ces annonces dans les textes, Emmanuel Macron a confirmé l'élaboration d'une loi de programmation et d'orientation pour la sécurité intérieure (Lopsi), qui sera présentée début 2022, mais ne pourra être votée sous ce quinquennat.

Ce texte, qui doit planifier sur cinq ans l'action du gouvernement en matière de sécurité, devrait ainsi d'abord constituer la trame du volet sécurité du programme du chef de l'Etat pour 2022.

Le chef de l'Etat a également annoncé la mise en place d'"une instance de contrôle parlementaire des forces de l'ordre", sur le modèle de la délégation parlementaire au renseignement. Une manière de répondre aux critiques visant l'IGPN ("la police des polices"), accusée de manquer d'indépendance, en particulier dans les dossiers de violences policières.

"Quand on aime nos forces de l'ordre, on ne leur passe pas tout", a déclaré Emmanuel Macron, en appelant à "sanctionner" les "fautes".

Dans ce cadre, il a aussi souligné que sur la plateforme anti-discriminations lancé par le gouvernement en février seuls "4%" des 7.564 appels reçus concernaient "les forces de l'ordre et leur déontologie". Un chiffre, qui "permet d'objectiver une chose", a-t-il poursuivi, "il n'y a pas non plus des dizaines de milliers" d'appels sur le sujet.

12h41: Le président Emmanuel Macron s'exprime depuis Roubaix pour clôturer le Beauvau de la Sécurité

"J'ai décidé en février dernier de lancer le Beauvau de la Sécurité (...) Nous avons voulu tout remettre à plat", "La sécurité n'est pas simplement le sujet de nos forces de sécurité intérieure, elle est le devoir, la cause même de notre nation. Elle est l'affaire de tous, elle est la première de nos libertés" "Le résultat est à la dimension des attentes et les propositions à la hauteur de l'espoir", a déclaré le Président de la République en annonçant "la création de 10.000 postes a été actée".

"Les ministres ont agi pour répondre à la situation de violences subies par nos forces de l'ordre", a continué Emmanuel Macron en précisant que "des décisions ont été prises", comme la fin des remises de peine ou encore l'incrimination spécifique des auteurs de violences contre les forces de l'ordre. Le chef de l'Etat a également donné des chiffres : "baisse d'un quart des cambriolages depuis 2017, baisse de 20% de vols de véhicule en moins". "Sur le front de la lutte antiterrorisme, 36 attentats ont été déjoués par nos services de renseignement depuis 2017".

"Nous ne devons céder ni au déni, ni à la facilité (...) Il ne faut pas considérer que ce n'est pas par une mesure supplémentaire que nous allons tout régler". "La lourdeur des procédures est l’ennemie" de la sécurité, a considéré Emmanuel Macron. "Les fameux rappels à la loi seront supprimés", a indiqué le Président. "Les occupations illicites de hall immeuble seront soumises à des amendes-forfaitaires"

"Je demande au garde des Sceaux, sous un mois, de faire un bilan des mesures pénales de simplification pour améliorer le travail des magistrats et des forces de l'ordre". "Nous porterons une loi de programmation pour les sécurités intérieures. Le but est de penser la police et la gendarmerie de 2030". Une loi qui sera "présentée au Conseil des ministres en début d'année"

"Ecoutez toujours les critiques, n'écoutez jamais les cris de haine, les Français vous aiment", a déclaré Emmanuel Macron. Le Président veut "doubler sous 10 ans la présence des policiers et gendarmes sur la voie publique". "Je demande que le ministre puisse conduire des discussions sur les cycles horaires des forces de l'ordre"

"Quand on passe un concours, on attend en moyenne deux ans pour entrer à l'école", a indiqué le chef de l'Etat en continuant "il nous faut nous fixer un objectif : six mois maximum entre le concours et l'entrée à l'école".

Le président souhaite que les plaintes en ligne soient disponibles dès 2023. Emmanuel Macron souhaite "doter chaque policier d’une caméra individuelle". "Nous allons créer en région parisienne un centre de formation dédié aux gendarmes et polices pour créer de nouveaux escadrons de CRS pour répondre aux besoins". "Une réserve opérationnelle de la police, dotée de 30 000 réservistes, sera créée. La réserve de la gendarmerie accueillera elle 20 000 réservistes supplémentaires". Emmanuel Macron a indiqué que l'uniforme sera modernisé début 2022.

"Les rapports de l'IGPN [Inspection générale de la Police nationale] et l'IGGN [Inspection générale de la Gendarmerie nationale] seront rendus publics", a affirmé Emmanuel Macron. Le Président annonce la création d'une instance parlementaire de contrôle des forces de l'ordre

11h45: Le Beauvau, rythmé pendant sept mois par huit tables rondes - sur le thème de la formation, de l'encadrement ou encore de la captation vidéo - avait été lancé après le tabassage de Michel Zecler, producteur de musique noir, en novembre 2020 à Paris. Après cette affaire, Emmanuel Macron avait reconnu l'existence de contrôles au faciès et des violences de la part des policiers. Des déclarations qui avaient fait hurler les syndicats de police. Le Beauvau avait été décidé pour répondre à leur colère.

Après sept mois de concertation, ces derniers espèrent "un engagement concret". "Il faut de la décision (...) il faut que ce soit clair et net", a ainsi déclaré à l'AFP David Le Bars, du syndicat des commissaires, en plaidant pour la signature de "protocoles". Grégory Joron (Unité SGP police FO) veut "des mesures palpables au 1er janvier" portant notamment sur "les carrières", "le taux d'encadrement". Alliance, réclamant de son côté, un "un vrai plan" pour la police avec une "enveloppe importante".

La consultation, critiquée pour son "entre-soi", notamment en raison de l'absence d'acteurs de la société civile, s'est achevée lundi par une table ronde sur les équipements et les nouvelles technologies pour répondre au défi des malfaiteurs. Comme un symbole, celle-ci s'est tenue en l'absence du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, en déplacement en Isère pour un hommage au mécanicien de la sécurité civile décédé ce week-end dans un accident d'hélicoptère.

11h40: Emmanuel Macron clôture mardi dans les Hauts-de-France la vaste consultation du Beauvau de la sécurité, promettant, à quelques mois de la présidentielle, des annonces "substantielles" et des changements "radicaux" dans ce domaine régalien, angle d'attaque des candidats de droite et du Rassemblement national.

Le chef de l'Etat tiendra vers midi un discours à l'école nationale de police de Roubaix. Dans l'assemblée: des policiers et gendarmes mais aussi un parterre d'élus de cette région, dont Xavier Bertrand, en tête des intentions de vote parmi les candidats de droite à l'élection présidentielle.

Dans une interview au Figaro mardi, le candidat LR accuse Emmanuel Macron de ne pas avoir été capable de "juguler la violence qui se développe" et taxe sa politique en matière de sécurité d'"échec" "profond" du quinquennat. Selon l'Elysée, le discours du président sera l'occasion d'une série d'annonces "substantielles". "L'Etat et la nation vont investir massivement mais en contrepartie, il y aura des changements radicaux dans la conduite de la mission sécurité", a ajouté lundi la présidence.

Parmi les mesures devraient figurer des annonces sur la vidéosurveillance, la formation et l'encadrement des forces de l'ordre, ou "l'attractivité" des fonctions d'agent de police judiciaire. Le président insistera aussi sur les liens "police/population" et ceux entre "forces de sécurité et justice pour plus d'efficacité et de rapidité". Le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti sera présent, alors que doivent s'ouvrir prochainement les "Etats généraux de la justice", décidés après des polémiques sur le fonctionnement de l'institution, venant notamment des syndicats policiers.

L'exécutif avait promis de reprendre les conclusions du Beauvau pour l'élaboration d'une loi de programmation et d'orientation de la sécurité intérieure (Lopsi). Mais ce texte ne pourra être voté avant la fin du quinquennat et reste donc suspendu à une réélection d'Emmanuel Macron. Il devrait ainsi d'abord constituer la trame du volet sécurité du programme du chef de l'Etat pour 2022.

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Vos réactions

Portrait de shermancrow
15/septembre/2021 - 13h13

Il faudrait deja qu'il y ait une tout court de présence policiere dans la rue. Ca fait bien longtemps qu'on en voit plus à Marseille, sur les abords des quartiers sensibles autour des campus universitaires ou autres zones résidencielles, c'est justement dans ces endroits qu'il devrait y en avoir... les seuls endroits ou on les voit c'est au bord des routes, radar ou alcotest à la main... certes c'est egalement utile, mais il faudrait un juste milieu entre assurer la sécurité et rentabilité ...

Portrait de KERCLAUDE
15/septembre/2021 - 07h07

Déjà commencer par vider les bureaux administratifs et mettre ce personnel sur le terrain ..... après une remise à niveau ......

Portrait de The Wolf
15/septembre/2021 - 05h46
Caro3ine a écrit :

Ces prédécesseurs réduisaientt leur nombre, Emmanuel Macron est le premier Président à vouloir les augmenter et à prendre leurs problèmes à bras le corps. Donc oui, les mesures du Président sont appréciées. 

Ils sont appréciés, MDR

C'est pourquoi faire, ce doublement pour mettre encore plus de pvs pour non-port du masque ou pour verbaliser encore plus les automobilistes. En revanche quid de ce doublement pour enfin faire appliquer la loi et rétablir la sécurité dans les zones de non-droits...

On a la réponse de darmanin "la police va dans les zones de non-droits" alors que c'est totalement faux. Depuis ces 5 dernières années, les attaques contre les FDO s'intensifient et se multiplient dans ces zones de non-droits. Et qu'a fait macron pendant son quinquennat, rien, il a regardé, sans rien faire, telle une statue de cire, inadmissible...

Ce n'est ni plus ni moins un discours électoraliste de la pire espèce...

Portrait de 59
14/septembre/2021 - 18h32

les socialistes  veulent DOUBLER les salaires des enseignants

macron veut DOUBLER  l'effectif des policiers  Gendarmes 

attendons les autres candidats  pour voir ce qu'ils vont DOUBLER

moi je vais voter pour ceux qui DOUBLE  les pensions .

Portrait de bergil
14/septembre/2021 - 17h26
Caro3ine a écrit :

Ces prédécesseurs réduisaientt leur nombre, Emmanuel Macron est le premier Président à vouloir les augmenter et à prendre leurs problèmes à bras le corps. Donc oui, les mesures du Président sont appréciées. 

Il a eu 4 ans pour prendre ces mesures , mais c'est mieux de présenter cela dans son panier électoral 7 mois avant l'élection , comme tout ce qu'il fait en ce moment !

Portrait de Caro3ine
14/septembre/2021 - 16h51
COLIN33 a écrit :

qu'en pense police et gendarmerie ? les mesures de Jupiter sont appréciées ?

Ces prédécesseurs réduisaientt leur nombre, Emmanuel Macron est le premier Président à vouloir les augmenter et à prendre leurs problèmes à bras le corps. Donc oui, les mesures du Président sont appréciées. 

Portrait de Caro3ine
14/septembre/2021 - 16h47
Nerfertiti a écrit :

je rêve où il est entrain de faire campagne pour les présidentielles ?

Est ce que son temps va être décompter ?

Aucun rapport. Emmanuel Macron est Président de la République, son temps de parole n'est pas décompté.

Portrait de Nerfertiti
14/septembre/2021 - 16h18

je rêve où il est entrain de faire campagne pour les présidentielles ?

Est ce que son temps va être décompter ?

Portrait de Hola2
14/septembre/2021 - 14h31

Poudre aux yeux et discours de circonstance à l'approche des élections...qui va tomber dans le panneau ?

Portrait de COLIN33
14/septembre/2021 - 13h57 - depuis l'application mobile

qu'en pense police et gendarmerie ? les mesures de Jupiter sont appréciées ?

Portrait de hummerH2
14/septembre/2021 - 13h56

Il lance sa campagne électorale avec des promesses à long terme pour son éventuel second quinquennat alors qu'il n'a rien fait en la matière durant son 1er.

La ficelle est énorme, on pourrait presque dire qu'à un tel niveau c'est ouvertement se foutre de la gueule du monde, mais malheureusement, la bonne vieille recette, bien que vraiment indigeste, marchera encore et toujours auprès d'une grande majorité de naïfs, et il sera réélu !

 

Portrait de fluojet74
14/septembre/2021 - 13h36

le type rase gratis a qques mois de la présidentielle....c'est une véritable honte.

Portrait de Azrael68
14/septembre/2021 - 12h23 - depuis l'application mobile

A quelques mois de la fin de son mandat il commence à promettre des changements radicales ! Mais qu’est-ce qu’il a foutu depuis quatre ans ? Il n’aurait pas pu faire ces changements avant !? C’est trop tard Macron ! Tes promesses on y croit plus !