05/06/2021 08:15

Mort de Clément Méric en 2013: Deux ex-skinheads ont été condamnés cette nuit condamnés à 8 et 5 ans de prison lors de leur procès en appel

Condamnés en première instance à sept et onze ans de prison, deux anciens skinheads comparaissaient en appel depuis mardi 25 mai devant les assises de l’Essonne, dans l’affaire de la mort de Clément Méric, en 2013. Ils écopent de peines de huit et cinq ans de prison lors de ce procès en appel.

Esteban Morillo, 28 ans, et Samuel Dufour, 27 ans, tous deux vêtus d’une chemise, ont accueilli leur condamnation dans le calme. « Vous allez être reconduits à la maison d’arrêt », a indiqué le président de la cour d’assises Thierry Fusina, précisant que la feuille de motivation expliquant le choix de la cour sera communiquée lundi.

« Une rencontre fortuite », une « rixe soudaine » et une « scène unique de violence » : des peines de sept et onze ans d’emprisonnement avaient été requises vendredi à l’encontre des deux anciens skinheads jugés en appel à Évry pour la mort du militant antifasciste Clément Méric en 2013 à Paris.

« Si la rencontre est fortuite, le dossier démontre que la mort de Clément Méric n’était pas le fruit du hasard, il y a eu une montée en puissance et une forme de haine », avait lancé l’avocat général, Philippe Courroye, devant la cour d’assises de l’Essonne.

Il avait requis la peine la plus lourde à l’encontre d’Esteban Morillo, 28 ans, déjà condamné à onze ans en première instance et qui a reconnu être l’auteur des coups mortels.

Il encourait jusqu’à vingt ans de réclusion pour coups mortels portés en réunion et avec une arme. Sept ans avaient été demandés pour son co-accusé Samuel Dufour pour sa « co-action » dans la bagarre, même s’il n’a pas frappé Clément Méric. Il avait déjà été condamné à cette peine en 2018. 

Le 5 juin 2013, Clément Méric, étudiant de 18 ans et militant antifasciste, s’était écroulé sur le bitume en plein Paris, après avoir été frappé au visage, lors d’une brève rixe entre militants d’extrême gauche et d’extrême droite, en marge d’une vente privée de vêtements de la marque Fred Perry.

Les accusés « ne sont pas jugés parce qu’ils sont ou ont été skinheads, mais qu’on le veuille ou non, dans l’enchaînement des faits, en toile de fond il y a un carburant inquiétant, celui du sectarisme, de l’ostracisme, de l’exclusion de celui qui ne pense pas comme nous », poursuivait l’avocat général, évoquant leur « dérive commune » vers une « idéologie toxique ».

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