23/05/2021 17:02

Les opposants à la peine capitale se sont émus de l'absence de journalistes lors de l'exécution au Texas d'un Afro-Américain, contrairement aux usages établis depuis des décennies

Les opposants à la peine capitale se sont émus de l'absence de journalistes lors de l'exécution, la veille au Texas, d'un Afro-Américain, contrairement aux usages établis depuis des décennies.

Quintin Jones, condamné à mort pour le meurtre de sa grand-tante, a reçu une injection létale dans le pénitencier de Huntsville, sans que les journalistes censés assister à l'opération soient invités à l'intérieur du bâtiment. Les autorités correctionnelles se sont "excusées pour cette grave erreur" due, selon elles, à "un problème de communication" entre agents.

"L'appel pour convoquer les témoins représentant les médias n'a jamais été passé", a expliqué à l'AFP leur porte-parole, Jeremy Desel, en assurant qu'une enquête avait été ouverte pour déterminer les raisons de cet incident. "C'est très perturbant", a dénoncé sur Twitter la soeur Helen Prejean, dont le combat contre la peine de mort a été popularisé dans le film "La dernière marche".

"Toutes les exécutions doivent être immédiatement suspendues au Texas (et idéalement de manière permanente), le temps de mener une enquête indépendante", a-t-elle ajouté. Le Texas, l'Etat américain qui applique le plus la peine capitale, a procédé à plus de 570 exécutions depuis 1982 et n'avait jamais exclu les médias jusque-là, selon la base de données du Centre d'informations sur la peine de mort (DPIC) qui fait référence.

Ailleurs aussi, des journalistes sont sélectionnés pour suivre toutes les exécutions. "Ils sont les yeux et les oreilles du public et ont rempli cette fonction essentielle depuis que les exécutions ont été transférées des parvis des tribunaux à l'intérieur des prisons", a expliqué Robert Dunham, le directeur du DPIC, dans un communiqué. Pour lui, l'"oubli" du Texas reflète "un mépris effarant pour la transparence" et "nourrit les inquiétudes". "Ce n'est pas dur d'inviter des journalistes comme témoins. Si un Etat n'y arrive pas, tout peut aller de travers au cours du processus, y compris exécuter la mauvaise personne", a-t-il estimé.

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