21/11/2020 18:20

Jonathann Daval condamné à 25 ans de réclusion criminelle pour le meurtre d'Alexia alors que l'avocat général avait requis la perpétuité - Il n'a eu aucun réaction à l'annonce du verdict

Jonathann Daval a été condamné samedi par la cour d'assises de la Haute-Saône à 25 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de sa femme Alexia, à l'issue d'un procès haletant et hyper médiatisé. Après deux heures et demi de délibéré les jurés ont donc rendu un verdict plus clément que les réquisitions de l'avocat général Emmanuel Dupic qui avait demandé la réclusion criminelle à perpétuité. Dans son box, Jonathann Daval a accueilli la décision, impassible. "Pardon, pardon", avait-il imploré, son regard tourné vers les parents d'Alexia, avant que la cour ne se retire pour délibérer en début d'après-midi.

Dans son réquisitoire, M. Dupic avait pointé un "crime conjugal (...) presque parfait", perpétré selon lui par l'accusé au motif qu'Alexia voulait le quitter, ses défenseurs mettant en garde contre une "boucherie judiciaire". Le procureur en avait appelé aussi au "courage" des jurés.

"Du fait de la médiatisation de cette affaire, cette décision sera regardée", avait-il relevé, avant de requérir "la réclusion criminelle à perpétuité", sans peine de sûreté. Là aussi, Jonathann Daval n'avait guère bronché. "Je crois (...) qu'il l'a tuée parce qu'Alexia voulait le quitter, tout simplement", avait soutenu M. Dupic qui a dépeint l'accusé en "manipulateur" et en "menteur". Ce crime "particulièrement épouvantable", c'est "une affaire de crime conjugal qui est devenue, en raison de la médiatisation, extrêmement emblématique", avait-il également souligné, rejetant par ailleurs la thèse d'un meurtre commis après une simple dispute conjugale. "Un monde s'écroule pour Jonathann Daval.

Alexia met fin à la relation" et "le scénario c'était ça, on ne devait pas retrouver le cadavre, Jonathann restait dans cette famille", selon M. Dupic, d'où la dissimulation du corps dans un bois et, surtout, la tentative d'incinération.

"La vérité n'est pas entendable: c'est épouvantable de tuer une femme parce que vous ne voulez pas qu'elle vous quitte", a encore fustigé l'avocat général. Avocat de Jonathan Daval, Me Randall Schwrdorffer a assuré que le meurtre n'était "pas prémédité, pas réfléchi". "C'est ce qu'on appelle +un coup de sang+", a-t-il lancé d'une voix de stentor.

"La perpétuité c'est une peine qu'on prononce pour les criminels les plus dangereux de la société: Francis Heaulmes, tueur d'enfants, Michel Fourniret, Marc Dutroux, Guy Georges... Quel est le point commun avec Jonathann Daval ? Aucun. Si, la médiatisation", a poursuivi Me Schwerdorffer, qui a arpenté la cour d'assises faisant face aux jurés. "Jonathann est effectivement un criminel. Il ne le conteste pas, vous allez le juger. Mais un jugement ce n'est pas une vengeance. Ce qu'on vous réclame, sur les bancs des parties civiles, c'est une vengeance, à cause des médias, des mensonges, parce qu'il a trahi ses beaux-parents (...) Tout ce qui fait l'affaire Daval, c'est la médiatisation", a-t-il insisté.

Sa consoeur, Me Ornella Spatafora, a quant à elle rejeté toute "dangerosité criminologique" de son client, exhortant les jurés à prononcer "une peine juste" qui "sanctionnera Jonathann pour ce qu'il a fait et l'homme qu'il est". Au cours des débats, Jonathann Daval, un informaticien de 36 ans, a reconnu avoir tué intentionnellement son épouse. "J'ai plus d'avenir (...) Je dois payer pour les actes que j'ai commis", a admis vendredi ce trentenaire émacié aux allures de frêle adolescent, victime mercredi soir d'un malaise vagal en plein interrogatoire.

Jeudi, il était longuement revenu sur le soir du crime, qui s'était déroulé à leur domicile dans la nuit du 27 au 28 octobre 2017, sur fond de difficultés conjugales aiguës : Alexia souhaitait ardemment un enfant mais son mari, qui souffrait de troubles de l'érection, la fuyait de plus en plus. Ce soir-là, il dit avoir refusé une relation sexuelle à son épouse.

Une violente dispute aurait alors éclaté. Le facteur déclenchant ? Alexia l'aurait mordu, elon ses dires, provoquant sa rage : "La morsure, ça m'a mis hors de moi". Il la frappe et l'étrangle: c'est "la colère de toutes ces années qui est ressortie (...) D'où l'étranglement pour qu'elle se taise", a-t-il dit, arguant qu'Alexia "l'humiliait".

Le lendemain il emporte le corps dans un bois et y met le feu avant de donner l'alerte, soutenant que sa femme n'est pas revenue de son jogging. Le corps d'Alexia sera retrouvé deux jours plus tard.

18h19: Me Spatafora avocate de Jonathann Daval : "Nous acceptons la décision et nous ne ferons pas appel. C'est une décision qui est efficace. On a pu poser les questions que l'on souhaitait et on a pas de regret"

17h45: Jonathan Daval vient de quitter le Tribunal de Vesoul pour rejoindre sa prison

17h36: La famille d'Alexia prend la parole. La mère : C'est une très bonne décision, c'est ce que j'espérait et ça va permettre de tourner une page. Nous avons passé 3 ans vraiment difficiles et nosu voulons maintenant tenter de nous reconstruire." Et la maman de fondre en larmes : "Tout ce combat c'est pour elle si elle nous regarde de là haut."

17h11 : Selon les journalistes sur place, Jonathann n'a eu aucune réaction à l'annonce du verdict.

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17h04: Jonathan Daval est reconnu coupable de meurtre à la majorité des 6 voix du jury et condamné à 25 ans de prison alors que l'avocat général avait requis la perpétuité. En revanche, aucune "peine de sureté" n'est prononcé contre Jonathann Daval

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16h53: Le verdict devrait être connu vers 17h15. Les choses sont visiblement allées très vite et les avocats de la défense sont déjà de retour dans la salle d'audience. A l'issue de ces réquisitions, les trois avocats de la défense ont pris la parole, puis Jonathann Daval, invité à s'exprimer une dernière fois. « Pardon, pardon » a-t-il répété à l'attention de ses beaux-parents. 

16h07: Au terme de six jours d'audience, la cour s'est retirée peu après 14h30 pour délibérer sur le sort de Jonathann Daval, qui a avoué le meurtre de son épouse Alexia Fouillot. L'avocat général a requis à son encontre une peine de réclusion criminelle à perpétuité.

13h50 : Le point en direct sur la matinée - L'avocat général a requis samedi la réclusion criminelle à perpétuité à l'encontre de Jonathann Daval, auteur d'un "crime conjugal (...) presque parfait" contre sa femme Alexia au motif qu'elle voulait le quitter. "J'en appelle à votre courage", a lancé Emmanuel Dupic aux jurés. "Du fait de la médiatisation de cette affaire, cette décision sera regardée", a-t-il relevé, avant de requérir "la réclusion criminelle à perpétuité", sans peine de sûreté, à l'encontre de l'accusé, resté impassible à l'énoncé des réquisitions.

"Je crois (...) qu'il l'a tuée parce qu'Alexia voulait le quitter, tout simplement", a soutenu M. Dupic, une thèse que l'accusé récuse. Le soir du drame, "elle lui a signifié (...) qu'elle allait partir et ça, ça n'est pas possible dans la construction de Jonathann Daval". Ce crime "particulièrement épouvantable", c'est "une affaire de crime conjugal qui est devenue en raison de la médiatisation extrêmement emblématique", a-t-il pointé, rejetant aussi la thèse d'une simple dispute conjugale.

"La séparation, le départ intolérable, apparaît plausible", notamment après les auditions à la barre d'amis du couple qui ont évoqué les "difficultés" d'un "couple qui ne marchait plus", a estimé M. Dupic.

"La place prise par Jonathann dans la famille d'Alexia fait qu'il ne peut pas accepter la séparation, c'est +leur gamin+", a poursuivi M. Dupic, qui a dépeint l'accusé en "manipulateur" et en "menteur". "Un monde s'écroule pour Jonathann Daval. Alexia met fin à la relation" et "le scénario c'était ça, on ne devait pas retrouver le cadavre, Jonathann restait dans cette famille", selon M. Dupic, d'où la dissimulation du corps dans un bois et, surtout, la tentative d'incinération.

"La vérité n'est pas entendable: c'est épouvantable de tuer une femme parce que vous ne voulez pas qu'elle vous quitte", a encore fustigé l'avocat général, selon lequel M. Daval a réalisé un "crime presque parfait".

"Vous allez juger l'agonie d'une femme mariée, sa seconde mort qui est la crémation, et une troisième mort, l'accusation d'une famille obligée de porter ce crime", a-t-il lancé, allusion aux accusations portées un temps par l'accusé à l'encontre de sa belle-famille. Première à prendre la parole pour la défense, Me Ornella Spatafora, a évoqué un contexte de "très grande tension", rejetant toute "dangerosité criminologique" de son client. Elle a aussi exhorté les jurés à prononcer "une peine juste" qui "sanctionnera Jonathann pour ce qu'il a fait et l'homme qu'il est".

Me Randall Schwerdorffer s'apprêtait à prendre la parole pour une dernière plaidoirie. Puis l'accusé pourra s'exprimer une dernière fois avant que la cour ne se retire pour délibérer. Jonathann Daval, un informaticien de 36 ans, a reconnu avoir tué intentionnellement son épouse. "J'ai plus d'avenir (...) Je dois payer pour les actes que j'ai commis", a consenti vendredi ce trentenaire émacié aux allures de frêle adolescent, victime mercredi soir d'un malaise vagal en plein interrogatoire.

Au terme de six jours d'audience - un de plus que prévu, tant les débats ayant été nourris, les trois magistrats professionnels et les six jurés, cinq femmes et un homme, prononceront leur verdict attendu d'ici au début de la soirée.

12h37: Me Randall Schwerdorffer défend  Jonathann Daval: "Perpétuité c'est une peine que l'on prononce pour les criminels les plus dangereux de la société: Francis Heaulme, Fourniret, Dutroux...Nous défendons Jonathann Daval, quel est le point commun? Aucun ! Si ce n'est la médiatisation. Un jugement ce n'est pas une vengeance. Ce qu'on vous réclame au banc des parties civiles c'est venger Alexia ! Je pense que vous disposez de toutes les cartes entre vos mains pour prendre la décision la plus juste. Jonathann Daval n'est pas un homme pas plus prédisposé que vous et moi à basculer dans le crime car on ne naît pas criminel on le devient

11h04: La réclusion criminelle à perpétuité est requise contre Jonathann Daval : "Alors quelle peine ? Je vais en appeler à votre courage, c’est une décision que vous rendez sur ces faits épouvantables mais au nom du peuple français, cette décision sera regardée. Il est difficile de ne pas s’identifier au calvaire de cette jeune femme de 29 massacrée par son mari, difficile de ne pas s'identifier à la souffrance dune mère et d’un père à qui on refusait une sépulture digne. Je vais en appeler à votre courage, c’est une décision que vous rendez sur ces faits épouvantables mais au nom du peuple français, cette décision sera regardée. Je vous demande de prononcer une peine de réclusion criminelle à perpétuité."

 

09h18: Le procès a pris du retard, notamment à cause du malaise de l'accusé mercredi. La décision des jurés "devrait intervenir aujourd'hui en fin d'après-midi ou début de soirée", a indiqué le président, Matthieu Husson

07h56: Le résumé de la journée de vendredi - Jonathann Daval s'est dit prêt à "payer" pour le meurtre de sa femme Alexia vendredi devant les assises de la Haute-Saône après un face-à-face avec la mère de la victime qui, dépitée de ne pas obtenir de réponses à ses questions sur le "pourquoi" de ce crime, lui a lancé un "adieu" glacial. "J'ai plus d'avenir", a déclaré l'informaticien de 36 ans qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre en octobre 2017 de sa femme Alexia au terme de ce procès qui doit s'achever samedi.

"Je ne me suis jamais projeté au niveau de la peine", a-t-il encore répondu à l'avocat général Emmanuel Dupic qui lui demandait "comment il voyait la suite" de sa vie une fois sorti de prison.

"Peu importe, je dois payer pour les actes que j'ai commis", a ajouté le trentenaire lors de son interrogatoire de personnalité, avant que Me Caty Richard n'ouvre en fin d'après-midi les plaidoiries des parties civiles. Dans la matinée, Isabelle Fouillot, la mère d'Alexia avait tenté une dernière fois d'arracher les réponses aux questions qui la taraudent sur les circonstances de la mort de sa fille.

Refusant de croire qu'elle ait été tuée pour "de simples mots", comme le soutient Jonathann, elle a interpellé son ancien gendre lors d'un échange d'une grande intensité émotionnelle. "Je pense qu'Alexia voulait s'en aller, c'est pour ça que tu l'as tuée ?", l'a-t-elle interrogé d'une voix douce, presque maternelle. "Non", a répliqué l'accusé. "C'est une dispute, Isabelle, faut le croire (...) J'ai perdu pied. Tout est ressorti en moi, toutes ces années de colère, que j'ai emmagasinées, ces reproches", a-t-il soutenu, maintenant sa déposition de la veille.

A bout d'arguments, Isabelle Fouillot lâche alors un triste: "Je te souhaite un bon séjour en prison, Jonathann. Adieu." "Ça n'a pas fonctionné, je me résigne à ne pas savoir ce qui c'est vraiment passé", a-t-elle ensuite expliqué devant la presse sur le perron du palais de justice. "Qu'il passe le plus (de temps) en prison, c'est tout ce que je demande", a-t-elle même asséné, alors que son époux Jean-Pierre avait réclamé mercredi "la peine maximale" à l'encontre de M. Daval.

Jeudi, ce dernier avait reconnu pour la première fois avoir sciemment "donné la mort" à son épouse en l'étranglant à l'issue, selon lui, d'une violente dispute.

Avant la reprise des débats vendredi, le père d'Alexia, Jean-Pierre Fouillot a résumé dans une interview à BFMTV toute l'ambivalence des sentiments qui l'animent encore à l'endroit de l'accusé.

"Le Jonathann que j'ai connu, qu'on a choyé, qu'on a aimé (...), celui-là, je serais tenté de dire que je l'aime encore mais le Jonathann, le meurtrier, la deuxième personne, celle qui a fait toutes ces horreurs, ce Jonathann-là, c'est fini, c'est terminé", a-t-il confié.

Autre moment particulièrement intense de cette journée: les images de la bouleversante confrontation entre les Fouillot et Jonathann Daval, le 7 décembre 2018, projetées devant la cour.

Avant cette confrontation, au terme d'un énième revirement, Jonathann était revenu sur ses premiers aveux, accusant même son beau-frère Grégory Gay d'être le meurtrier. Mais dans le huis clos du cabinet du juge d'instruction, Isabelle Fouillot avait trouvé les mots justes pour le faire craquer. "On te pardonnera (...) T'as pas tout perdu. Ce que je comprends pas c'est pourquoi on en est arrivé là ? Explique-moi s'il te plaît ? (...) c'est quoi le déclencheur ?", l'avait-elle exhorté.

Jonathann avait alors cédé et avoué pour la seconde fois avoir tué Alexia, même s'il prétendait alors que ce n'était pas intentionnel. Survient ensuite cette scène bouleversante: il se met à genoux devant sa belle-mère, elle s'approche, lui prend les mains, il se relève et ils se prennent dans les bras, en larmes.

Des images que Jonathann Daval n'a pas voulu revoir vendredi, détournant le regard.

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Vos réactions

Portrait de Hola2
21/novembre/2020 - 12h56

On surmédiatise cette affaire juste pour faire du remplissage sur les chaines infos alors que des faits divers de ce genre y en a plein les canards locaux chaque jour.