20/10/2019 06:55

EN DIRECT - Barcelone: Des milliers d'indépendantistes ont manifesté une nouvelle fois dans une ambiance tendue samedi soir au lendemain d'affrontements ayant fait plus de 180 blessés

06h52 : Des milliers d'indépendantistes manifestaient dans une ambiance tendue samedi soir à Barcelone, qui craignait de nouvelles violences au lendemain d'affrontements ayant fait plus de 180 blessés dans la région, tandis qu'aucune issue politique ne semblait en vue. "Nous sommes des gens de paix", criaient les manifestants rassemblés de nouveau sur la place épicentre des violences de la veille, à l'appel de la gauche radicale indépendantiste et d'autres collectifs pour dénoncer la "répression" des forces de l'ordre.

"Les forces d'occupation dehors", scandait la foule, en référence à la police encerclant la zone avec de nombreux agents et fourgons. "Pour moi (les heurts avec la police), ce n'est pas de la violence, c'est de l'auto-défense, je suis descendu dans les rues tous les jours depuis lundi", a expliqué à l'AFP sous couvert d'anonymat un jeune de 20 ans se présentant comme "antifasciste".

Après cinq jours de violences, qui ont fait au total près de 600 blessés dans la région, Barcelone redoutait de revivre le chaos des nuits précédentes, marquées par des scènes de guérilla urbaine et de durs affrontements entre agents anti-émeutes et radicaux au visage masqué lançant pierres, objets métalliques et élevant des barricades enflammées avec du mobilier urbain. La police a utilisé balles de caoutchouc, gaz lacrymogènes et un canon à eau pour les disperser. "J'appelle à ce que cette manifestation se déroule de manière civique, pacifique", a déclaré le responsable régional de l'Intérieur, l'indépendantiste Miquel Buch.

A moins d'un mois des élections législatives du 10 novembre, ces violences mettent sous pression le gouvernement socialiste de Pedro Sanchez, qui a dépêché son ministre de l'Intérieur à Barcelone et est vivement critiqué par l'opposition de droite. Dans la nuit de vendredi à samedi, 182 personnes ont été blessées dans toute la Catalogne, dont 152 à Barcelone, le plus lourd bilan depuis le début des manifestations lundi, déclenchées par la condamnation à de lourdes peines de prison de neuf dirigeants indépendantistes pour leur rôle dans la tentative de sécession de 2017.

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Samedi 19 octobre

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12h44: Les violences qui ont provoqué des scènes de chaos à Barcelone vendredi soir ont fait 182 blessés dans l'ensemble de la Catalogne, ont annoncé samedi matin les services de secours. Uniquement à Barcelone, 152 personnes ont été blessées, ont indiqué les secours. Les autres manifestants blessés ont été recensés notamment à Gérone, Tarragone et Lérida. Au total, 83 personnes ont été interpellées dans l'ensemble de la région suite à ces violences, a indiqué à l'AFP le ministère de l'Intérieur.

07h33: De violents affrontements entre militants indépendantistes radicaux et forces de l'ordre ont provoqué des scènes de chaos vendredi soir dans le centre de Barcelone après une manifestation pacifique monstre contre la condamnation des dirigeants indépendantistes. Après des heures de guerre de positions près du commissariat central entre radicaux lançant des pierres ou des objets métalliques et forces de l'ordre répondant par tirs de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogènes, les troubles se sont ensuite étendus au reste du centre-ville, ont constaté des journalistes de l'AFP.

De nombreux feux ont été allumés, notamment sur la Place de Catalogne en haut des célèbres Ramblas, et des barricades élevées dans de nombreuses rues par des centaines de manifestants masqués ou casqués, criant "les rues seront toujours à nous". La police a aussi utilisé un canon à eau à leur encontre.

Dans cette ville très prisée des touristes internationaux, la police régionale a conseillé en anglais sur son compte Twitter de "ne pas approcher" des zones du centre-ville en raison d'"actes violents et de sérieux incidents". Vers 23H00 GMT, la situation "paraissait plus calme", selon un porte-parole de la police régionale, dans la ville dont se dégageait une forte odeur de fumée. Après des heurts lors du blocage de l'aéroport par plus de 10.000 personnes lundi, Barcelone avait déjà vécu des scènes de guérilla urbaine de mardi à jeudi, d'une magnitude moins importante que vendredi soir.

Nées de la frustration d'une partie de la base indépendantiste, deux ans après l'échec de la tentative de sécession de 2017, ces violences ont marqué un tournant pour le mouvement séparatiste qui s'est toujours targué d'être non-violent.

Selon un bilan du ministre de l'Intérieur Fernando Grande-Marlaska, avant que les violences ne s'exacerbent dans la soirée, 128 personnes ont été interpellées depuis le début de la mobilisation indépendantiste lundi tandis que 207 policiers ont été blessés. Au total, selon les services d'urgence, près de 500 personnes ont été blessées depuis le début de la semaine dans la région dont 60 vendredi soir à Barcelone.

Avant que ces troubles n'éclatent, une manifestation monstre avait réuni 525.000 personnes, selon la police municipale, dans une ambiance festive, point d'orgue de la mobilisation entamée lundi contre la condamnation par la justice espagnole de neuf dirigeants indépendantistes à des peines de neuf à 13 ans de prison pour la tentative de sécession de 2017. Avec pour mot d'ordre "Liberté", des colonnes de dizaines de milliers de séparatistes étaient parties mercredi de cinq villes de la région pour rejoindre Barcelone.

06h30: Plus d'un demi-million de personnes manifestent hier soir à Barcelone contre la condamnation des dirigeants indépendantistes catalans à de longues peines de prison par la justice espagnole pour leur rôle dans la tentative de sécession de 2017, a annoncé la police municipale. Cette manifestation est le point culminant d'une semaine de mobilisation, entachée de violences, contre les peines de 9 à 13 ans de prison infligées à neuf indépendantistes dont plusieurs membres de l'ancien gouvernement régional destitué après la sécession avortée.

07h31: Barcelone a vécu de nouvelles violences cette nuit, au quatrième jour de la mobilisation des indépendantistes catalans contre la condamnation de leurs dirigeants par la justice espagnole. Selon les journalistes de l'AFP sur place, des centaines de jeunes, criant "Indépendance", ont monté des barricades enflammées dans le centre chic de la grande métropole catalane et lancé des cocktails molotov sur les forces de l'ordre qui pour leur part ont tiré des balles en mousse sur les manifestants.

Ces nouvelles tensions interviennent à la veille de ce qui s'annonce comme le point d'orgue de la mobilisation contre les lourdes peines de 9 à 13 ans de prison infligées lundi aux leaders séparatistes pour leur rôle dans la tentative de sécession de 2017. Vendredi, jour de "grève générale" en Catalogne, des "marches de la liberté" parties de toute la région doivent en effet converger à Barcelone pour une grande manifestation prévue à 15H00 GMT. Mardi et mercredi, Barcelone avait vécu de véritables scènes de guérilla urbaine entre manifestants et policiers après de premiers heurts lundi lors du blocus de l'aéroport par des milliers de personnes.

Plus tôt dans la soirée jeudi, une manifestation, à l'appel des militants radicaux des Comités de Défense de la République (CDR), avait réuni environ 13.000 personnes après une manifestation étudiante ayant rassemblé 25.000 personnes dans l'après-midi. "Les actions que nous menons depuis plusieurs jours sont dues à l'impuissance que nous ressentons car l'Etat espagnol persiste dans son refus (de l'indépendance) et ses menaces et l'Europe dans son silence", a expliqué à l'AFP David, comptable de 23 ans qui n'a pas donné son nom de famille. Nées de la frustration d'une partie de la base indépendantiste, deux ans après l'échec de la tentative de sécession de 2017, ces violences marquent un tournant pour le mouvement séparatiste qui s'est toujours targué d'être non-violent.

"Il peut y avoir des (manifestants) anti-système ou des gens qui en ont marre de voir que tout est fermé, des jeunes qui se laissent emporter mais les Catalans ne veulent pas suivre cette voie de la violence", a assuré Julio Martinez, pré-retraité de 63 ans, qui manifestait en début de soirée. Le président indépendantiste catalan Quim Torra, qui a fini par condamner les violences mercredi soir, a tenu un discours de défi à l'Etat espagnol devant le parlement régional.

"Nous ne pouvons pas nous permettre de faire un pas en arrière dans la défense inaliénable de notre droit à l'autodétermination. La peur et les menaces ne nous vaincront pas", a-t-il lancé en promettant de parvenir à l'indépendance d'ici deux ans.

En prévision des perturbations de vendredi dans cette riche région industrielle, le constructeur automobile Seat a mis à l'arrêt son usine de Martorell, près de Barcelone, tandis que la fédération des transporteurs a recommandé à ses adhérents d'avancer leurs livraisons ou de chercher des routes alternatives.

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Vos réactions

Portrait de Citoyen86
20/octobre/2019 - 11h20 - depuis l'application mobile

Dire «les catalans» est excessif, «des catalans indépendantistes» manifestent.

Portrait de djibou35
19/octobre/2019 - 14h08
minou75 a écrit :

Toute la France soutient les Gilets Jaunes Barcelonnais...La Révolution où la Mort !!!

Je ne les soutiens pas donc pas toute la France mais une partie de la France dans se cas

 

Portrait de Angelussauron
19/octobre/2019 - 11h06

Les revendications sont quand même plus fortes que celles des GJ de France (Qui au final ne savaient plus trop ce qu'ils demandaient)

Si on doit comparer, ça ressemble plus aux revendications des manifestations de Hong Kong.

Les Catalans veulent coute que coute la libération des indépendantistes et l'indépendance et de façon majoritaire malgré le dernier sondage très dirigé par Madrid.

Madrid ne peut se permettre de perdre la Catalogne qui est une région très riche et surtout ça ferait effet boule de neige avec le réveil des basques pour l'indépendance également. Bref la perte de la Catalogne c'est la fin de l’Espagne.