Deux ans après la déferlante #balancetonporc sur les réseaux sociaux, l'initiatrice de ce mot-clé emblématique de la vague de libération de la parole des femmes a été condamnée mercredi à Paris pour diffamation envers l'homme qu'elle avait accusé nommément de harcèlement, une décision dont elle va faire appel.
Sandra Muller, l'une des "briseuses de silence" désignées par le magazine Time comme "Personnalités de l'année" 2017, a été condamnée par le tribunal de Paris à payer 15.000 euros de dommages et intérêts au plaignant, Eric Brion, au titre du préjudice moral. La journaliste à la Lettre de l'audiovisuel a également été condamnée à lui verser 5.000 euros au titre des frais de justice, à retirer le tweet litigieux et à publier des communiqués judiciaires sur son compte Twitter et dans deux organes de presse lorsque la décision sera définitive.
Le tribunal a souligné que la question des "violences sous toutes leurs formes infligées aux femmes par des hommes constitue à l'évidence un sujet d'intérêt général".
Pour autant, les juges ont estimé qu'en imputant à Eric Brion de l'avoir harcelée sexuellement, Sandra Muller avait tenu des propos diffamatoires - le délit de harcèlement étant constitué par "une répétition ou une pression grave" - et qu'elle ne pouvait bénéficier de l'excuse de "bonne foi", n'ayant apporté ni "base factuelle suffisante" ni preuve de la vérité de ses accusations. Eric Brion "accueille la décision avec une certaine forme de soulagement, il a toujours répété qu'il n'a jamais harcelé Sandra Muller", a réagi son avocat Nicolas Bénoit.
"La justice a décidé de me punir. On va se battre, pour que la justice ouvre les yeux", a déclaré Sandra Muller, énergique et combative devant un grand nombre de journalistes au cabinet de son avocat Francis Szpiner. "Sur le mouvement de libération, c'est gagné.
Le hashtag #balancetonporc a mis le doigt sur des problématiques sociétales", a-t-elle souligné: "Cette décision n'enlève rien au fait que le parole des femmes s'est libérée". Dénonçant une décision "hors du temps", Me Szpiner a indiqué qu'ils allaient faire appel, tout en ajoutant que Sandra Muller allait retirer le tweet litigieux pour montrer sa bonne foi.
Le 13 octobre 2017, Sandra Muller tweetait le message suivant: "#balancetonporc !! toi aussi raconte en donnant le nom et les détails un harcèlent (sic) sexuel que tu as connu dans ton boulot. Je vous attends". Message suivi quatre heures plus tard par un second tweet: "+Tu as des gros seins. Tu es mon type de femme. Je vais te faire jouir toute la nuit+ Eric Brion ex patron de Equidia #balancetonporc".
Ces propos, retweetés plus de 2.500 fois, avaient été tenus lors d'une soirée cannoise en 2012, en marge du Marché international des programmes de télévision où ils se trouvaient tous deux pour le travail. La parole de milliers de femmes dénonçant harcèlement ou agressions sexuelles s'était libérée sous ce mot-dièse #balancetonporc, rapidement devenu viral, et sous son équivalent en anglais #Metoo (#MoiAussi) lancé par l'actrice Alyssa Milano. Et M. Brion, consultant et ancien directeur général de la chaîne de télévision Equidia, avait attaqué Sandra Muller en diffamation.
Sandra Muller "a manqué de prudence dans son tweet, notamment en employant des termes virulents tels que +porc+ pour qualifier le demandeur, l'assimilant dans ce contexte à Harvey Weinstein, et +balance+, (...) l'exposant ainsi à la réprobation sociale ; elle a dépassé les limites admissibles de la liberté d'expression, ses propos dégénérant en attaque personnelle", a estimé le tribunal.
Les juges ont souligné, dans leur décision, "le retentissement exceptionnel mondial qu'ont eu ces deux tweets" et leurs conséquences pour Eric Brion: "isolement social" et lourde dépression.
"Ce n'est pas un signal positif que la justice envoie. On leur dit, Mesdames, retournez sept fois votre langue dans votre bouche avant de tweeter, sinon vous serez asphyxiées financiement", a critiqué l'avocat de Sandra Muller. Eric Brion "attend sereinement le procès en appel, une voie de recours à laquelle il n'a pas eu droit quand il a été condamné par le tribunal de Twitter", a commenté son défenseur.
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Vos réactions
On en veut pas dans les quartiers,c'est trop laid !
Une approche rustique, genre agricole un appel de Montauban
Oui mais lui c'est pas le tonton flingueur! Il n'a rien flingué du tout !
En effet ,car dans l'esprit des proches( famille ou boulot )de Brion,il passait pour un harceleur . Ce qui est beaucoup plus grave que des propos d'homme en goguette à une heure du matin,à la recherche d'un bon plan.N'ayant pas l'esprit d'un Cyrano de Bergerac soufflant des phrases à son ami pour séduire Roxane il utilise une autre approche plus haute en couleurs et beaucoup moins poétique.
Une approche rustique, genre agricole un appel de Montauban
bin oui:
les réseaux sociaux ne sont pas des tribunaux
Ah bon ?? ben dis donc !!!
#Balancetatruie
Le plaignant n'a pas nié les propos sexuels, il parle lui-même de délation, c'est l'usage du mot "harceleur" qui a été jugé. Je suppose qu'il ont jugé qu'on ne peut pas utiliser ce mot si les paroles libidineuses n'ont été tenu qu'une seule fois durant cette soirée cannoise et non pas plusieurs fois dans le temps. Elle aurait du écrire qu'elle avait été victime d'une agression verbale à caractère sexuel plutôt que d'écrire qu'il était un harceleur.
En effet ,car dans l'esprit des proches( famille ou boulot )de Brion,il passait pour un harceleur . Ce qui est beaucoup plus grave que des propos d'homme en goguette à une heure du matin,à la recherche d'un bon plan.N'ayant pas l'esprit d'un Cyrano de Bergerac soufflant des phrases à son ami pour séduire Roxane il utilise une autre approche plus haute en couleurs et beaucoup moins poétique.
Encore une fois, ça n'était visiblement pas des bobards puisque Brion lui même a reconnu les propos. La diffamation c'est vaste.
Il a reconnu une partie des propos et j'ai bien commencé mon intervention par un ..SI.
je le cite :Je n'ai envoyé aucun message, c'est juste une soirée, vers 1h du matin, je lui ai parlé, je l'ai draguée lourdement, je m'en suis expliqué et excusé auprès d'elle dès le lendemain. Je ne lui ai jamais envoyé de message. Cinq après cette soirée, et cinq jours après l'affaire Weinstein, elle publie un tweet."J'ai reconnu des propos déplacés, et j'ai corrigé des propos qu'elle a mis dans ma bouche, car ils étaient faux.
Une drague lourdingue pas de harcèlement ...SI il dit vrai.
Toute cette hystérie collective pour en arriver la !!!
De la diffamation !!!
Le #Balancetadiffameuse! aura certainement moins de succès !
Elle a ruiné la vie de Brion!! Si elle a balancé des bobards ,c'est pas cher payé.
Elle n'a pas été harcelé par l'homme qu'elle a balancé, Eric Brion, il l'a dragué vulgairement une fois c'est tout, par contre elle s'est prise une gifle voire plus à Cannes par un comédien qu'elle refuse de balancer , elle en a peur.
C'est QUI ?
#balance c'est qui
#balancelaconne
Et pan... Dans son cul !
déjà pour en avoir envie faut être en manque
Merci a notre chère justice...... qui protège les harceleurs.....
Elle n'a pas été harcelé par l'homme qu'elle a balancé, Eric Brion, il l'a dragué vulgairement une fois c'est tout, par contre elle s'est prise une gifle voire plus à Cannes par un comédien qu'elle refuse de balancer , elle en a peur.
Merci a notre chère justice...... qui protège les harceleurs.....
elle a voulu se venger publiquement dans une affaire privée et boum !!!!!!!
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