22/05/2019 13:49

Les journaux n'ont pas pu paraître aujourd'hui, en raison d'une grève organisée par la CGT du Livre (SGLCE)

Les journaux n'ont pas pu paraître ce mercredi, en raison d'une grève organisée par la CGT du Livre (SGLCE) pour combattre un projet de réforme de la distribution de la presse dont l'examen doit commencer au Sénat. Le SGLCE, qui fédère des employés dans le secteur de l'imprimerie et de la distribution de la presse, a appelé à une grève de 24H, de mardi soir à mercredi soir, à l'occasion de l'ouverture des débats sur cette réforme au Sénat.

Les lecteurs de journaux ont dû se contenter des versions électroniques de leurs titres. Plusieurs quotidiens avaient laissé leurs éditions numériques en accès libre ce mercredi, tout en regrettant cette non-parution. Le projet de loi en cause vise, selon le gouvernement, à moderniser le système de distribution des journaux en France, régi depuis l'après-guerre selon un modèle coopératif par la loi Bichet, notamment en confiant la régulation du secteur au gendarme des télécoms, l'Arcep, et en l'ouvrant à la concurrence en 2023. Une réforme lancée dans le sillage de la quasi-faillite, il y a un an, du groupe Presstalis (ex-NMPP), principal distributeur de journaux et magazines en France, qui s'était retrouvé au bord du gouffre et a dû être sauvé par l'Etat et les éditeurs de presse. Mais lors d'un rassemblement organisé mercredi matin devant le Sénat, qui a rassemblé entre deux cents et trois cents militants selon un journaliste de l'AFP, la CGT du Livre a redit son opposition à ce projet qu'elle pourfend depuis le début. "Cette concurrence va ouvrir la voie dans les années à venir à la reconstitution de monopoles cette fois privés", a lancé le sénateur communiste Pierre Laurent, venu soutenir les ouvriers du Livre CGT, se disant déterminé à "combattre ce projet".

"Les puissances d'argent qui contrôlent de plus en plus de titres et de plus en plus de médias contrôleront aussi la distribution avec un risque évident pour le pluralisme", a-t-il prévenu. "Derrière l'ambition affichée (par le gouvernement, NDLR) de préserver la loi Bichet, il la vide en réalité de sa substance", a abondé Didier Lourdez, secrétaire général du SGLCE. "Ce que prévoit le gouvernement, c'est le retour d'un monopole tout puissant, dans un secteur régulé par une autorité à la botte du pouvoir politique", a-t-il ajouté, dénonçant un "danger" pour la démocratie et le pluralisme.

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