19/05/2019 10:45

Un journaliste assassiné sur la côte caraïbe mexicaine - Il devient le cinquième à être tué en 2019, dans un pays parmi les plus dangereux au monde pour les reporters

Un journaliste a été assassiné sur la côte caraïbe mexicaine, ont annoncé les autorités locales, devenant le cinquième à être tué en 2019, dans un pays parmi les plus dangereux au monde pour les reporters. Le corps de Francisco Romero Diaz a été découvert jeudi dans la cité balnéaire de Playa del Carmen, près de Cancun, ont déclaré les autorités judiciaires de l'Etat de Quintana Roo (est) dans un communiqué. "La victime avait porté plainte le 12 avril après avoir reçu des menaces", ont précisé les autorités dans leur communiqué, disant avoir ouvert une enquête. Romero était un journaliste indépendant qui travaillait notamment pour le quotidien Quintana Roo Hoy et "qui bénéficiait du programme de protection des journalistes depuis 2018" a expliqué à l'AFP Balbina Flores, responsable de l'association de défense de la presse Reporters sans frontières (RSF) au Mexique. Romero gérait également une page d'informations sur Facebook intitulée "Ocurrio Aqui" ('Ca s'est passé ici'), suivie par plus de 17.000 personnes et spécialisée dans les faits divers. "Il avait reçu beaucoup de menaces, beaucoup trop" a déclaré à l'AFP son épouse, Veronica Rodriguez. "La dernière fois, c'était il y a à peine 15 jours: ils l'ont menacé en lui disant que s'il ne faisait pas ce qu'ils disaient, ils allaient me tuer (...) Ils lui ont dit qu'ils savaient où étudiait l'enfant (son fils)" a ajouté cette femme de 40 ans.

Le corps du journaliste a été découvert sur le parking d'une boîte de nuit, le Gotta Gentleman Club, où des traces de sang étaient encore visibles, ont constaté des journalistes de l'AFP. Selon RSF, le journaliste aurait reçu un appel à cinq heures du matin pour l'informer d'un événement survenu dans cette discothèque. Il s'y serait alors rendu. En un an, "ce sont quatre journalistes qui ont été assassinés" dans cet Etat, a déploré Flores. Après l'assassinat en juillet dernier de Ruben Pat, directeur de l'hebdomadaire Playa News, un confrère avec lequel il travaillait, Romero avait demandé à être placé sous le système de protection des journalistes. Depuis lors, "il bénéficiait de gardes du corps" a expliqué son épouse à l'AFP. Le 3 mai dernier, à l'occasion de la journée mondiale de la presse, on avait appris la mort du directeur d'une radio communautaire dans l'Etat de Basse-Californie du Sud (nord-ouest). Le Mexique arrive au 147e rang sur 180 pays au classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF. Selon cette ONG, il s'agit d'un des pays les plus dangereux du monde pour les journalistes, au même niveau que l'Afghanistan, la Syrie ou le Yémen. En 2018, dix journalistes y ont été assassinés. La majorité de ces assassinats restent impunis. Le gouvernement du Mexique a annoncé fin mars vouloir renforcer le mécanisme de protection des journalistes dont bénéficient actuellement 498 défenseurs des droits humains et 292 journalistes. Ce mécanisme lancé en 2012 leur permet de bénéficier de boutons de panique, de gilets pare-balles ou d'une escorte policière, en fonction du degré de menace.

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