21/03/2019 19:02

Affaire Benalla: Le Premier ministre Edouard Philippe boycotte les questions au gouvernement au Sénat en signe de désaccord

Nouveau coup de tonnerre dans l'affaire Benalla: le Sénat à majorité de droite a choisi jeudi de saisir la justice non seulement du cas de l'ancien collaborateur de l'Elysée, mais aussi de ceux de trois hauts responsables de la présidence, décision considérée comme une déclaration de guerre par la majorité présidentielle. "Je ne suis en guerre contre personne.

Pas contre l'Elysée et personne d'autre", a assuré le président du Sénat Gérard Larcher à l'AFP.

"Le sujet est d'une autre nature. C'est simplement l'application du droit, rien que le droit, tout le droit", a affirmé M. Larcher. Mais la décision du bureau du Sénat a fait bondir la majorité. Fait rarissime, le Premier ministre Edouard Philippe a boudé la traditionnelle séance des questions au gouvernement, jeudi après-midi au Sénat. Et le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a dénoncé un acte "politiquement bas et moralement très grave", fustigeant "un tribunal politique".

Quant au président LREM de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, il a décidé de boycotter une conférence commune avec M. Larcher prévue vendredi à Lille. L'Elysée n'avait toujours pas réagi jeudi après-midi. Les cas d'Alexandre Benalla, de son acolyte Vincent Crase et de Patrick Strzoda, directeur de cabinet d'Emmanuel Macron, sont transmis pour suspicion de faux témoignage devant la commission d'enquête sénatoriale, un délit passible de cinq ans de prison et 75.000 euros d'amende.

Le bureau du Sénat a également décidé de transmettre au parquet les déclarations sous serment d'autres collaborateurs d'Emmanuel Macron, son bras droit, le secrétaire général de l'Élysée Alexis Kohler, et le général Lionel Lavergne, chef du groupe de sécurité de la présidence. A partir des "incohérences" et "contradictions" relevées par la commission d'enquête présidée par Philippe Bas (LR), qui a rendu le 20 février un rapport d'enquête accablant, il reviendra au parquet de voir quelles suites donner, a précisé à l'AFP un membre du bureau.

Le délégué général de La République en marche, Stanislas Guerini, a rapidement dénoncé l'instruction d'"un procès politique contre l'Elysée" par les sénateurs, dont "l'intention cachée" est selon lui d'"attaquer le président de la République".

Le chef de file des sénateurs LREM, François Patriat, a, lui, fustigé "une volonté manifeste d'une alliance des socialistes et des Républicains de mettre à mal l'exécutif et de se venger d'une défaite électorale qu'ils n'ont jamais acceptée". "Il n'y a aucune déclaration de guerre; ce n'est pas nous qui avons demandé aux collaborateurs de l'Elysée de mentir, nous en étions même très gênés", a répondu le sénateur Les Républicains François Grosdidier, membre de la commission d'enquête, sur BFMTV.

"Nous ne sommes pas la justice et nous ne sommes pas dans une question politique" mais "dans le cadre de la Constitution qui confère au Parlement un pouvoir de contrôle du gouvernement", a argumenté le corapporteur PS Jean-Pierre Sueur. Si ces signalements à la justice ne valent pas condamnation, le Sénat frappe fort, dans un contexte de défiance de l'opinion publique vis-à-vis des politiques, et d'un rapport de force entre l'Elysée et la chambre haute, dominée par l'opposition, sur l'avenir des institutions.

15h59: Le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand (LREM), a décidé aujourd'hui de «ne plus participer» à une conférence commune prévue vendredi avec son homologue du Sénat Gérard Larcher, en réaction à la décision du Bureau de la chambre haute dans l'affaire Benalla.

Le président de l'Assemblée «décide de ne plus participer à la conférence commune avec le Président du Sénat Gérard Larcher prévue ce vendredi 22 mars à SciencesPo à Lille», a indiqué la présidence dans un communiqué, en dénonçant une utilisation des «fonctions de contrôle parlementaire à des fins politiciennes» par le Bureau du Sénat.

15h22: Le Premier ministre Edouard Philippe «a décidé de ne pas aller» aujourd'hui aux questions au gouvernement au Sénat, en signe de désaccord avec la décision de la chambre haute de saisir la justice du cas d'Alexandre Benalla, mais également de proches d'Emmanuel Macron.

15h04: Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a qualifié aujourd'hui de «coup politique» le choix des sénateurs de saisir le parquet contre trois proches du président Emmanuel Macron, dont le secrétaire général de l'Elysée Alexis Kohler.

Interrogé avant la séance des questions au gouvernement au Sénat, il a estimé que la décision prise dans la matinée par le bureau de la haute assemblée n'était fondée «ni en fait ni en droit.» «Il est important de ne pas ajouter à la division du pays en faisant de l'instrumentalisation politique, ce qui est clairement le cas en l'espèce», a-t-il déclaré à des journalistes.

Benjamin Griveaux a fait remarquer que le choix des 26 membres du bureau du Sénat, en présence du président Gérard Larcher, «ne fait pas l'unanimité sur les bancs du Sénat».

«Nous, nous sommes attachés dans la période à l'équilibre de nos institutions, à l'unité nationale et je crois que le pays en a besoin», a-t-il dit. «Et il est important de ne pas ajouter à la division du pays en faisant de l'instrumentalisation politique, ce qui est clairement le cas en l'espèce.» «Nous ne sommes ni dans la raison, ni dans la mesure, nous sommes dans le coup politique», a insisté Benjamin Griveaux.

15h00: Ce que l'on sait cet après-midi

Le Sénat à majorité de droite a choisi jeudi de saisir la justice non seulement du cas de l’ancien collaborateur de l’Elysée, mais aussi de ceux de trois hauts responsables de la présidence, décision considérée comme une déclaration de guerre par la majorité présidentielle.

«Je ne suis en guerre contre personne. Pas contre l’Elysée et personne d’autre», a assuré le président du Sénat Gérard Larcher à l’AFP. «Le sujet est d’une autre nature. C’est simplement l’application du droit, rien que le droit, tout le droit», a affirmé M. Larcher.

Mais la décision du bureau du Sénat a fait bondir la majorité. Fait rarissime, le Premier ministre Edouard Philippe a boudé la traditionnelle séance des questions au gouvernement, jeudi après-midi au Sénat. Et le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a dénoncé un acte «politiquement bas et moralement très grave», fustigeant «un tribunal politique».

Quant au président LREM de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, il a décidé de boycotter une conférence commune avec M. Larcher prévue vendredi à Lille. L’Elysée n’avait toujours pas réagi jeudi après-midi.

Les cas d’Alexandre Benalla, de son acolyte Vincent Crase et de Patrick Strzoda, directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, sont transmis pour suspicion de faux témoignage devant la commission d’enquête sénatoriale, un délit passible de cinq ans de prison et 75.000 euros d’amende.

Le bureau du Sénat a également décidé de transmettre au parquet les déclarations sous serment d’autres collaborateurs d’Emmanuel Macron, son bras droit, le secrétaire général de l’Élysée Alexis Kohler, et le général Lionel Lavergne, chef du groupe de sécurité de la présidence. A partir des «incohérences» et «contradictions» relevées par la commission d’enquête présidée par Philippe Bas (LR), qui a rendu le 20 février un rapport d’enquête accablant, il reviendra au parquet de voir quelles suites donner, a précisé à l’AFP un membre du bureau.

Le délégué général de La République en marche, Stanislas Guerini, a rapidement dénoncé l’instruction d'«un procès politique contre l’Elysée» par les sénateurs, dont «l’intention cachée» est selon lui d'«attaquer le président de la République». Le chef de file des sénateurs LREM, François Patriat, a, lui, fustigé «une volonté manifeste d’une alliance des socialistes et des Républicains de mettre à mal l’exécutif et de se venger d’une défaite électorale qu’ils n’ont jamais acceptée».

«Il n’y a aucune déclaration de guerre; ce n’est pas nous qui avons demandé aux collaborateurs de l’Elysée de mentir, nous en étions même très gênés», a répondu le sénateur Les Républicains François Grosdidier, membre de la commission d’enquête, sur BFMTV.

«Nous ne sommes pas la justice et nous ne sommes pas dans une question politique» mais «dans le cadre de la Constitution qui confère au Parlement un pouvoir de contrôle du gouvernement», a argumenté le corapporteur PS Jean-Pierre Sueur.

Si ces signalements à la justice ne valent pas condamnation, le Sénat frappe fort, dans un contexte de défiance de l’opinion publique vis-à-vis des politiques, et d’un rapport de force entre l’Elysée et la chambre haute, dominée par l’opposition, sur l’avenir des institutions.

«C’est une victoire pour la démocratie», a réagi la sénatrice écologiste Esther Benbassa. «Le Sénat ne s’est pas couché», a commenté Eric Bocquet (CRCE, à majorité communiste).

«Savoir que le Sénat n’est pas à la botte du pouvoir devrait plutôt rassurer nos concitoyens», s’est félicité sur RTL le chef de file des sénateurs PS, Patrick Kanner. De son côté le chef de file des députés LR Christian Jacob a jugé qu’il allait «devenir compliqué» que les collaborateurs du président visés «puissent rester à leur poste». Le bureau du Sénat s’est prononcé par trois votes à main levée.

Hervé Marseille, le président du groupe centriste au Sénat a estimé que la chambre haute était allée «un peu trop loin». «Un certain nombre de mises en responsabilité étaient superfétatoires», a-t-il réagi devant la presse.

Télescopage de l’actualité, Alexandre Benalla a écopé mercredi soir de nouvelles mises en examen concernant d’autres faits de violences en marge du défilé parisien du 1er-Mai et pour l’épisode du selfie le montrant avec une arme.

14h15: La commission d'enquête sénatoriale sur l'affaire Benalla n'est «pas dans une question politique» mais agit «dans le cadre de la Constitution», a défendu aujourd'hui le co-rapporteur (PS) Jean-Pierre Sueur face aux accusations de la majorité. «Nous ne sommes pas la justice et nous ne sommes pas dans une question politique», a-t-il insisté après la transmission à la justice par le Sénat du cas d'Alexandre Benalla, mais aussi de ceux de proches d'Emmanuel Macron.

«Nous sommes dans le cadre de la Constitution qui confère au Parlement un pouvoir de contrôle du gouvernement». «C'est à la justice de décider de faire des enquêtes si elle le juge utile, et c'est elle qui condamnera si elle le juge utile», a-t-il aussi souligné. «Le Bureau aujourd'hui a délibéré. Il a voté. Il a pris sa décision et maintenant, c'est tout simplement à l'autorité judiciaire, à la justice, de procéder aux investigations qu'elle jugera le cas échéant nécessaires», a insisté le président (LR) de la commission d'enquête sénatoriale Philippe Bas.

«Etant entendu que c'est grave de ne pas respecter son serment devant une commission d'enquête parlementaire», a ajouté le président de la commission des Lois. L'Elysée s'est refusé à tout commentaire dans l'immédiat, mais le délégué général de La République en marche, Stanislas Guerini, a rapidement dénoncé l'instruction d'«un procès politique contre l'Elysée» par les sénateurs, dont «l'intention cachée» est selon lui d'«attaquer le président de la République».

13h34: «Je ne suis en guerre contre personne. Pas contre l'Elysée et personne d'autre», a assuré aujourd'hui à l'AFP le président du Sénat Gérard Larcher après la décision de la Haute assemblée de saisir la justice du cas d'Alexandre Benalla, mais aussi de ceux de proches d'Emmanuel Macron.

«Je ne suis en guerre contre personne. Pas contre l'Elysée et personne d'autre. Le sujet est d'une autre nature. C'est simplement l'application du droit, rien que le droit, tout le droit», a déclaré Gérard Larcher (LR) à l'issue du vote du bureau du Sénat. Il s'agit aussi "du rôle et de l'autonomie d'une Assemblée et de ses instances délibératives", a ajouté Gérard Larcher. "J'insiste parce que j'entends déjà qu'on aurait des déclarations de guerre, qu'une fois encore on aurait outrepassé la Constitution. Non, pas du tout, nous avons simplement effectué la mission de contrôle" et ceci "dans le respect des personnes", a-t-il poursuivi.

Le "débat a été à la hauteur de la mission de contrôle. Nous avons pris le temps nécessaire au débat", a ajouté le responsable LR. "On n'a pas fait de politique ce matin", a-t-il martelé. C'est "une décision qui a été prise par une instance, le Bureau, et non pas par un agrégat de groupes politiques", a encore dit M. Larcher, rappelant aussi que "le Bureau n'est pas juge".

11h52: Télescopage de l’actualité, Alexandre Benalla a écopé mercredi soir de nouvelles mises en examen concernant d’autres faits de violences en marge du défilé parisien du 1er-Mai et pour l’épisode du selfie le montrant avec une arme.

11h45: Le Sénat a décidé de transmettre à la justice les cas d’Alexandre Benalla, Vincent Crase et Patrick Strzoda, directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, pour suspicion de faux témoignage, selon des membres du bureau réuni jeudi.

Le bureau du Sénat a également décidé de transmettre au parquet les déclarations d’autres collaborateurs d’Emmanuel Macron, dont le secrétaire général Alexis Kohler et le général Lionel Lavergne, selon ces sources.

La commission sénatoriale sur l'affaire Benalla, du nom de l'ex-chargé de mission de l'Elysée, a rendu le 20 février un rapport d'enquête accablant, montrant des "dysfonctionnements majeurs" au sommet de l'État.

Il était accompagné d'une lettre adressée à M. Larcher, co-signée du président LR de la commission des Lois Philippe Bas et des corapporteurs Muriel Jourda (LR) et Jean-Pierre Sueur (PS) qui distinguait trois niveaux de saisine éventuelle du Parquet.

 

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Vos réactions

Portrait de satine1
22/mars/2019 - 09h57
popeye55 a écrit :

La vraie raison de la démarche des sénateurs est qu'ils craignent de perdre leurs places. En effet, dans le cadre du Grand Débat, beaucoup de personnes ont émis l'idée de remplacer cette assemblée par un collège de personnes tirées au sort dont le rôle serait de faire des propositions en fonction des pétitions ou demandes ayant recueilli  un certain nombre de signatures. Ne cherchez pas plus loin !

 

Je suis d’accord ! 

Portrait de Jse
22/mars/2019 - 07h46

Encore une affaire à venir ce matin sur Benalla ce n'est pas fini !!!! 

Portrait de JP67
22/mars/2019 - 06h20
pierralain a écrit :

D'une intelligence rare !...

effectivement , on se demande ou est l'intelligence !

Portrait de tonton-rv
21/mars/2019 - 20h08

C'est dur de s'apercevoir qu'on ne peut pas tout faire sans tenir compte de l'opposition. Bravo à Messieurs et mesdames les sénateurs et sénatrices d'exercer vos droits de contre pouvoir. Mais ils se prennent pour qui tous ces godillots de la macronie.

Portrait de MICMAH458
21/mars/2019 - 19h53
Ca alors, il est vexé ou il a peur que l'on découvre encore de nouvelles choses ?
Portrait de pierralain
21/mars/2019 - 19h49

D'une intelligence rare !...

Portrait de B612
21/mars/2019 - 19h45

Je trouve ahurissant que le Premier Ministre et le Président de l'Assemblée Nationale réagissent ainsi. Tant que la Commission du Sénat applique le droit et ne sort pas de ses prérogatives. Et même si il y a une arrière-pensée politique du Sénat ou de Philippe Bas, l'existence de cette Commission est de toutes manières bien fondée, et ainsi tout ce qui en découle.

Portrait de Jse
21/mars/2019 - 16h23
Pourquoi ils sont en colère s'ils n'ont rien à se reprocher !!!!
Portrait de Jse
21/mars/2019 - 14h51

La justice va le placer sans suite ..... 

S'ils ont fait de faux témoignages  ils savaient  qu'ils seraient  protégés !!! 

On ne connaitra jamais le résultat de l'affaire 

Portrait de Seb54000
21/mars/2019 - 12h00

On attend toujours les nouvelles révélations que Plenel nous promettait en fin de semaine dernière.