11/01/2015 12:03

Attentats en France: Une couverture télévisée en direct sans précédent de la part de toutes les grandes chaines

Avec une ampleur sans précédent en France, les télés ont couvert en direct pendant trois jours les événements qui ont suivi l'attaque contre Charlie Hebdo, une info qui fascine les téléspectateurs mais comporte des risques de dérives.

Vendredi après-midi, pour suivre en direct la double prise d'otages qui a duré plusieurs heures, les spectateurs avaient l'embarras du choix. Outre BFMTV et iTELE, "TF1 et France 2 étaient des chaînes d'information en continu" aussi, souligne Catherine Nayl, la directrice de l'information de la première chaîne.

Signe d'une mobilisation exceptionnelle, TF1 avait "cassé son antenne" pour être en direct de 10H00 à 21H15, sans une bande annonce ou une interruption publicitaire.

"L'information en continu est en train de devenir un modèle essentiel du paysage. Il y a la télévision, bien sûr, mais l'ensemble des grands titres, que ce soit les radios ou la presse écrite, pratiquent le +Live+", rappelle Céline Pigalle, directrice de la rédaction d'iTELE.

De son côté, l'Agence-France Presse (AFP), proposait deux flux d'images en direct à ses clients, depuis les deux prises d'otages à Dammartin et à la Porte de Vincennes.

"Ces +lives+ ont eu un impact que l'on n'avait jamais connu, avec des reprises allant de la BBC, Al-Jazeera ou Sky News notamment à France 24, BFMTV ou iTELE, par exemple", explique Marie-Noëlle Vallès, directrice de la vidéo à l'AFP. A la clé, une audience cumulée de "plusieurs dizaines de millions de personnes".

"De la part des téléspectateurs, le besoin de vivre les événements en direct est assez légitime car il correspond à une volonté de comprendre ce qui se passe. C'est un des devoirs journalistiques. On est dans un contrat entre les médias et les téléspectateurs, conforme à une certaine conception de la cité", analyse Jamil Dakhlia, historien et sociologue spécialiste médias.

"Mais il y a une mise en scène de l'information qui fait penser à la fiction, au spectacle", ajoute celui qui est également professeur à l'université de Paris 3 Sorbonne nouvelle à propos des écrans divisés en deux ("split screen", NDLR) et des expressions telles que "faire vivre l'événement en direct", vus et entendus sur la plupart des chaînes.

"Ce n'est pas une mise en scène, c'est de l'information", se défend Catherine Nayl de TF1, qui comme la plupart des responsables des chaînes souligne, au contraire, la "responsabilité" et la "prudence" des télévisions.

Depuis l'affaire Merah, où BFMTV avait annoncé par erreur l'arrestation du tueur, Hervé Béroud, le directeur de la rédaction, estime que "la chaîne à grandi".

"A l'époque, on avait commis une erreur qui nous avait beaucoup marqués. Cette fois-ci, on avait beaucoup plus de moyens techniques et humains, plus de maturité aussi, donc on a pu faire une couverture qui était plus importante que celle de la traque de Merah", a-t-il ajouté.

"On a fait en sorte d'être les plus exemplaires et responsables sur les informations qu'on donnait", juge Hervé Béroud, dont la chaîne a eu directement deux des trois jihadistes au téléphone, en appelant l'imprimerie à Dammartin et en étant contactée par Amedy Coulibaly. "Il nous a appelés pour nous donner un numéro de portable pour être joint par la police. Ils nous a donné des informations qu'on a choisi de ne pas donner" à l'antenne, ajoute-t-il.

En amont de l'assaut contre le magasin Hyper Cacher, "le ministère de l'Intérieur a téléphoné à tous les médias pour attirer leur attention sur le fait que filmer en gros plan l'entrée pouvait donner des indications" au preneur d'otages, abonde Catherine Nayl, la patronne de l'info à TF1.

Peu avant l'entrée en action des forces de l'ordre, toutes les télés choisissent alors de filmer en plan large ou diffusent des images fixes. Le procureur de Paris, François Molins, a ensuite publiquement regretté vendredi la diffusion par les médias de l'identité des frères Kouachi, mercredi.

Face aux critiques sur le risque de perturber l'enquête vues sur les réseaux sociaux, notamment, Céline Pigalle d'iTELE lance : "C'est très fatigant pour les équipes de se voir insulter par des gens qui, au même temps, vous regardent toute la journée".

Ailleurs sur le web

Vos réactions

Portrait de scoflieds
12/janvier/2015 - 07h17

bm tv devrais etre condanner pour avoir  risquer la vie des otages

Portrait de scoflieds
12/janvier/2015 - 07h15

oui cetait exagerer  surtout dire qavait des otage cache cetait risquer et flimer les position du raid ou du gign cetait pousser

Portrait de cops
11/janvier/2015 - 13h52

si on regarde ou ecoute toute la journée le suivi des evenements cela nous permet de remarquer les erreurs commises qui auraient pu couté la vie aux otages .

c' est ce que je craignais ,  ils ont pas l' air de s' en  rendre compte , j' espere me tromper et qu' ils ne veulent seulement pas l' avouer .

en tout cas l' article n' est pas bon je mettrais plutôt un carton jaune pour etre gentil .

 

Portrait de malouolam
11/janvier/2015 - 12h52
"Une couverture télévisée en direct sans précédent"

Tout ça pour que la vidéo de l'assaut la plus exploitable soit une vidéo amateur. Bravo les gars!