13/08/2014 10:05

La police s'est intéressée aux contacts téléphoniques entre magistrats et journalistes du Monde

Les policiers enquêtant sur l'affaire Herzog-Sarkozy se sont intéressés à des appels passés depuis le pôle financier du tribunal de grande instance de Paris à des journalistes du Monde, a appris mardi l'AFP de source judiciaire, confirmant une information du Canard Enchaîné.

Les enquêteurs cherchent notamment à comprendre comment et par qui Nicolas Sarkozy a pu être informé dès janvier qu'il avait été placé sur écoute dans un autre dossier, comme l'avaient révélé le 7 mars les journalistes du Monde Gérard Davet et Fabrice Lhomme.

Sous la direction des juges d'instruction financières Claire Thépaut et Patricia Simon saisies le 26 février, l'office anticorruption de la police judiciaire (Oclciff) mène une enquête pour trafic d'influence, corruption et violation du secret de l'instruction.

La justice soupçonne Nicolas Sarkozy, mis en examen début juillet notamment pour corruption active, d'avoir indûment tenté d'obtenir des informations à propos d'une procédure le concernant auprès d'un magistrat de la Cour de cassation contre une promesse d'intervention pour l'aider à obtenir un poste.

Dans le volet violation du secret de l'instruction de leur enquête, les policiers de l'Oclciff, qui cherchent à identifier les origines des fuites, se sont penchés sur les appels passés entre début février et mi-mars depuis les postes fixes du pôle financier, relate une source proche du dossier.

Dans ce bâtiment de la rue des Italiens (IXème arrondissement de Paris), sont notamment installés magistrats instructeurs financiers et membres du parquet national financier.

Un PV du 5 juin consacré à la "recherche de contacts avec Lhomme et Davet dans les appels sortants du pôle financier" donne le résultat de ces investigations, selon cette source.

Les enquêteurs ont identifié un appel manqué puis un autre de 34 secondes passés depuis le poste de la procureur national financier, Eliane Houlette, en fin de matinée le 14 février, peu après que la magistrate était entrée en fonction, a ajouté la source.

A cette date, le parquet n'avait pas encore été saisi de la procédure, dite Herzog-Sarkozy, et n'était donc pas au courant du dossier, fait valoir une source judiciaire. Ce ne sera le cas que trois jours plus tard.

"A partir du moment où les magistrats instructeurs sont saisis d'une enquête pour violation du secret d'instruction, toutes les pistes sur d'éventuelles fuites sont explorées", explique une autre source judiciaire.

Les journalistes du Monde ont été au centre de plusieurs affaires qui ont suscité l'inquiétude de la presse quant à la protection des sources des journalistes.

L'ex-procureur de Nanterre, Philippe Courroye, avait demandé l'analyse des factures détaillées d'appels téléphoniques de journalistes du Monde ("fadettes") pour identifier leur source dans l'affaire Bettencourt.

L'ancien patron du renseignement intérieur français Bernard Squarcini a été condamné le 8 avril pour avoir réquisitionné illégalement les fadettes de Gérard Davet dans l'affaire Bettencourt.

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Vos réactions

Portrait de DarkAngel
16/août/2014 - 04h04

On essaye de couler ce journal

Portrait de titus01
13/août/2014 - 10h18

si des policiers ou magistrats violent le secret de l'instruction ils doivent être déférés devant la justice pour y être sévèrement condamnés.

 

Tant que le secret de l'instruction existera dans la loi, il doit être respété pour tous les justiciables sans exception aucune