05/06/2014 17:09

Le dessinateur d'Astérix, Albert Uderzo, est "marabouté par des vautours " qui veulent sa fortune, selon sa fille

Le dessinateur d'Astérix, Albert Uderzo, est "marabouté par des vautours " qui veulent s'accaparer sa fortune, accuse dans un entretien à l'AFP sa fille Sylvie, poursuivie par son père pour violences psychologiques.

Elle a déposé en 2011 une plainte contre X, soupçonnant l'entourage d'Albert, âgé aujourd'hui de 87 ans, d'abus de faiblesse, mais un non-lieu a été rendu, les juges d'instruction mettant en avant "la grande vivacité intellectuelle" du dessinateur. L'appel de Sylvie Uderzo doit être examiné vendredi à Versailles.

La fille du dessinateur "ne prétend pas" que son père est "sénile". Mais "un entourage toxique, notamment un notaire, un expert-comptable et un plombier devenu homme de confiance ont tissé une toile autour de lui", assure-t-elle.

"L'enquête a révélé que des assurances-vie de plusieurs centaines de milliers d'euros destinées à l'origine à mes enfants ont été transférées pendant un certain temps au bénéfice de proches de cet homme de confiance. Ce dernier a fait machine arrière par peur du scandale." Quant à l'expert-comptable et au notaire, ils se sont téléphoné "plusieurs centaines de fois en un an", accuse-t-elle.

Sollicité, l'entourage d'Albert Uderzo n'a pas souhaité faire de commentaire.

La bataille judiciaire entre père et fille dure depuis 2007, lorsque Sylvie et son époux, Bernard de Choisy, sont remerciés par les éditions Albert René, chargées des albums d'Astérix conçus après le décès de René Goscinny en 1977.

Hachette Livre, qui édite les 24 opus précédents, "a lancé une véritable machine de guerre" pour mettre la main sur la maison Albert René, estime Sylvie, 57 ans. Le petit Gaulois est assis sur un tas d'or. Astérix est la BD française la plus vendue (plus de 352 millions d'albums) et la plus traduite (111 langues et dialectes) au monde.

En 2008, Albert Uderzo cède ses parts à Hachette et l'autorise à poursuivre, sans lui, les aventures du Gaulois.

"Un revirement à 180 degrés", pour sa fille. "Jusque-là, mon père a toujours refusé qu'on touche à son personnage; il disait: les nouveaux dessinateurs se contenteront de faire de l'Astérix sans prise de risque ou, parce qu'ils ont du talent, ils finiront par détourner l'œuvre originale", raconte Sylvie qui, "écœurée par le comportement" de la filiale du groupe Lagardère, lui cède aussi ses parts en 2011. Hachette détient depuis l'intégralité du capital et le plein contrôle de l’exploitation d’Astérix.

"Mon combat n'est pas une affaire de gros sous. Hachette m'a versé près de 13 millions d'euros. Ce montant était confidentiel jusqu'à ce que l'entourage de mon père le divulgue pour me discréditer. Les impôts m'en ont pris quatre, mais je vis très bien", souligne-t-elle.

Elle ne revendique pas la propriété d’Astérix mais un rôle de "gardienne morale". "Je suis tombée dans la marmite depuis mon enfance, j'ai travaillé pendant 20 ans avec mon père, je suis fille unique. J'estime être tout à fait légitime pour conserver un droit de regard", explique-t-elle. Si cela lui était reconnu, plaide-t-elle, les procédures s'arrêteraient.

Sylvie dit avoir écrit la semaine dernière une lettre à son père en ce sens, craignant, "si ce n'est déjà fait", qu'il délègue cette prérogative à quelqu'un d'extérieur à la famille via une fondation. Mais l'entourage d'Albert "a refusé", selon elle.

Quant aux violences psychologiques dont elle est accusée, elle pense "les subir de plein fouet". "J'ai été licenciée au moment où je sortais d'une longue maladie; ils ont fait suivre mon mari, fait croire qu'il avait une double vie, l'ont traîné dans la boue", dénonce Sylvie qui a vu son père pour la dernière fois il y a dix-huit mois chez un juge d'instruction.

"Il ne m'a même pas regardée. J'aimerais que Goscinny lui souffle dans les bronches pour lui rouvrir les yeux et le cœur", soupire-t-elle. Sylvie se fait un reproche, "ne pas avoir vu la grande solitude de son père depuis qu'il a perdu son cher René".

Fin 2013, le dessinateur avait reproché à sa fille et son gendre des procédures judiciaires sans "aucun fondement". "L'affection, cela ne se négocie pas", a récemment dit son avocat Jean-Alain Michel.

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Portrait de Menryck
5/juin/2014 - 20h08
petit chose a écrit :

"Jusque-là, mon père a toujours refusé qu'on touche à son personnage; il disait: les nouveaux dessinateurs se contenteront de faire de l'Astérix sans prise de risque ou, parce qu'ils ont du talent, ils finiront par détourner l'œuvre originale", raconte sa fille. MAIS... Qu'a fait d'autre Uderzo? Qui depuis la disparition de l'extraordinaire Gosciny, met en images des scénarii d'une indigence telle que "son pauvre René" doit se retourner dans sa tombe!

Tout ce qu'il a fait après Goscinny n'était pas à jeter. Mais à partir de La Rose et le glaive, la qualité a nettement chuté. La Galère d'Obélix était vraiment mauvais, Astérix et Latraviata ignoble et Le Ciel lui tombe sur la tête... que dire ? C'est incroyable que personne ne lui ait signalé que ce dernier album était une vraie catastrophe, bien pire encore que les trois précédents.

Et pour moi, l'Astérix de Conrad ne promet pas des lendemains meilleurs. J'ai détesté Astérix chez les Pictes et je crois bien que, alors que je n'en ai jamais raté un, je n'achèterai pas le suivant. Astérix doit rester un bon souvenir.