06/08/2013 18:26

George Clooney aura le second rôle dans un thriller sur l'industrie du cinéma

Le casting est alléchant: un grand groupe japonais "attaqué", un fonds d'investissement américain aux dents longues et... George Clooney, pour une fois dans un second rôle. Ce thriller est bien réel et touche à l'avenir de Sony dans le cinéma.

Mardi, Sony a sèchement refusé la demande du fonds Third Point de mettre en Bourse une partie de ses activités médias et renvoyé dans les cordes Daniel Loeb, le turbulent dirigeant du fonds américain.

"Le conseil d'administration de Sony a conclu à l'unanimité que continuer avec 100% de (nos) activités dans le divertissement est le meilleur chemin et constitue un pilier de la stratégie de Sony", a écrit le PDG du groupe, Kazuo Hirai, à Daniel Loeb. Et pour faire bonne mesure, Sony a diffusé la lettre. 

Il s'agissait du dernier épisode en date d'une série à suspense lancée il y a plusieurs semaines par M. Loeb dont le fonds, claironne-t-il, est devenu le premier actionnaire de Sony avec 6,9% des actions.

Ce milliardaire mène une vigoureuse campagne pour pousser Sony à placer en Bourse, dans une entité capitalistique séparée, 15 à 20% de Sony Entertainment... en donnant la priorité aux actionnaires actuels de l'entreprise, dont évidemment son propre fonds.

Sony Entertainment regroupe les activités les plus glamour du célèbre fabricant de produits électroniques: studios et banque de films de cinéma, séries télévisées, participations dans des chaînes et musique - y compris celle de Michael Jackson.

Mettant fin à un débat feutré, M. Loeb a sorti l'artillerie lourde ces derniers jours, après que la direction de Sony eut évoqué sa proposition devant plus de 10.000 actionnaires dans un grand hôtel de Tokyo... et différé sa réponse.

Sony Entertainment est "mal gérée, avec une structure de direction fameusement pléthorique, de généreux avantages en nature, des salaires élevés pour des dirigeants sous-performants, et des budgets publicitaires apparaissant totalement étrangers à toute notion de retour sur investissement", a affirmé Third Point dans une lettre aux investisseurs fin 

juillet.

D'après M. Loeb, qui pointe l'échec au box office des superproductions "After Earth" et "White House Down", la mise sur le marché d'une partie de cette activité devrait permettre de nommer une direction plus inventive et capable de générer de meilleurs rendements.

Mais à Hollywood, ces critiques acerbes ont précipité l'entrée en scène de l'acteur et réalisateur George Clooney, dont le dernier film "The Monuments Men" sera distribué par Sony.

"J'ai lu beaucoup de choses sur Daniel Loeb, un investisseur qui se décrit comme un militant mais qui ne connaît rien à notre métier et veut couper des têtes à Sony parce que deux films coup sur coup ont moins bien marché que prévu", a déclaré M. Clooney vendredi au site internet Deadline Hollywood.

"Pourquoi ne parle-t-il pas de +Skyfall+, (le dernier James Bond) qui a rapporté un milliard de dollars, ou de +Zero Dark Thirty+, ou de +Django Unchained+ ?", s'est-il demandé, jugeant "inconscients" les responsables des fonds d'investissement. 

"Leur boulot, c'est juste de faire de l'argent et quand ils se plantent, on les renfloue et personne n'est viré", a insisté l'acteur oscarisé.

Dans un style différent, M.Hirai a opposé mardi à M. Loeb et sa voracité supposée sa responsabilité de "membre de la famille Sony depuis près de 30 ans". 

"Depuis que je suis devenu PDG, nous avons accompli beaucoup de changements et nous sommes encouragés par nos progrès dans le cadre d'une stratégie +Sony Uni+" ("One Sony" en anglais, ndlr), assure-t-il.

M. Hirai parie sur les synergies entre les contenus de Sony (films, séries, musique, jeux vidéos) et ses produits électroniques grand public (TV, smartphones, tablettes, etc).

Au-delà, l'activisme des fonds d'investissement est souvent mal perçu au Japon, où les grandes entreprises entretiennent un système de participations croisées pour empêcher les prises de contrôle par des mains étrangères.

"Je ne crois pas que Third Point va abandonner", a toutefois prévenu Hiroshi Sakai, économiste au centre de recherche SMBC Friend. "Il devrait continuer en appelant d'autres investisseurs à se joindre à sa proposition", a-t-il ajouté, laissant planer la possibilité d'une suite.

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Vos réactions

Portrait de Ridley
7/août/2013 - 07h39

George !! What else