28/07/2013 14:04

Publicis annonce qu'il fusionne avec l'américain Omnicom pour créer le nouveau leader mondial de la publicité

Le groupe français Publicis, numéro deux mondial de la publicité, a officialisé ce dimanche à 14h un projet d'union avec le numéro trois, l'américain Omnicom, une méga-fusion qui les propulse au 1er rang, avec des moyens renforcés face à la révolution du numérique.
Le nouveau groupe, dont le capital sera partagé à 50/50 entre les actionnaires des deux sociétés, sera coté sur les bourses de Paris et New York, et codirigé par les patrons des deux entreprises, Maurice Lévy (Publicis) et John Wren (Omnicom), précise un communiqué conjoint.

Une telle opération bouleverse le classement mondial des groupes de publicité.

Elle donne en effet naissance à un nouveau numéro un mondial incontesté du secteur, devant l'actuel chef de file, le groupe britannique WPP, avec un chiffre d'affaires cumulé de plus de 17 milliards d'euros et une valeur en Bourse voisine de 30 milliards d'euros.

Les contours de la transaction sont encore flous, mais comme l'a souligné le quotidien Le Monde, la valeur boursière des deux sociétés étant actuellement quasi-équivalente (autour de 12,5 milliards d'euros ou 16 milliards de dollars chacune), les deux groupes procéde à une fusion "entre égaux", c'est-à-dire où les actionnaires des deux groupes (dont, côté Publicis, la philosophe Elisabeth Badinter, fille du fondateur Marcel Bleustein-Blanchet) auraient un poids équivalent au sein du nouvel ensemble. 

Reflétant cet équilibre, le nouvel ensemble serait codirigé, au moins dans un premier temps, par les patrons des deux groupes, Maurice Lévy (71 ans) et John Wren (58 ans).

L'opération permet aux deux sociétés non seulement de dégager des synergies au plan financier en partageant des frais de fonctionnement, mais surtout de mieux résister à la vague du numérique.

Celle-ci agite le marché publicitaire, avec des canaux traditionnels, comme la presse écrite, qui se retrouvent à la peine face à l'essor des plateformes en ligne (mobiles, tablettes) et des nouveaux usages associés, à l'essor fulgurant, comme les réseaux sociaux ou la consultation de contenus via des applications dédiées.

Reste à vérifier quel accueil les autorités de la concurrence pourraient réserver à un projet de nature à accélérer fortement la concentration du secteur.

Chacune des deux parties apporterait en effet dans la corbeille des réseaux d'agences publicitaires puissants (côté français, Publicis, Saatchi & Saatchi et Leo Burnett, et côté américain, BBDO, DDB et TVWA), avec les budgets de très grandes marques qui vont avec (Nike, LVMH ou Nestlé, pour Publicis; Volkswagen, Unilever ou ExxonMobil, côté Omnicom).

A quoi il faut rajouter une kyrielle d'enseignes locales ou régionales et des activités diversifiées: achat d'espaces, conseil en relations publiques, études de marché ou services de communication numérique. un secteur en pleine consolidation

Un tel mariage serait une consécration éclatante pour Publicis, fondé en 1926 à Paris par Marcel Bleustein-Blanchet, considéré comme l'un des pères de la publicité moderne et des slogans accrocheurs ("Brunswick, le fourreur qui fait fureur", "Dubo, Dubon, Dubonnet" ou encore "André : un chausseur sachant chausser") et les premiers slogans chantés à la radio.

Enfin, il illustrerait une fois de plus la puissante dynamique de consolidation à l'oeuvre au sein du secteur publicitaire.

Il y a à peine un an, le japonais Dentsu avait annoncé le rachat pour près de 4 milliards d'euros du groupe britannique Aegis, une opération qui a été bouclée en mars.

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Vos réactions

Portrait de Koro
1/août/2013 - 07h35
NoRefund a écrit :

Encore une entreprise française rachetée puis dépouillée !

On a l'habitude

Portrait de Koro
1/août/2013 - 07h35
MissyMissy a écrit :

bon courage aux employés... cest clair une fusion cest jamais à niveau égal. en tt cas enorme big deal ca cest sur.

Avec des suppressions d'emplois

Portrait de McAndy
28/juillet/2013 - 17h23

Les deux restent à parts égales. Le quartier général restera à Paris, conjointement avec New York. 

Mais la peur des restrucurations au sein des agences du réseau Publicis commence à se faire ressentir

Portrait de archied87
28/juillet/2013 - 14h49

Combien de licenciements pour augmenter les dividentes !!

Portrait de TheVoice
28/juillet/2013 - 10h47 - depuis l'application mobile

Maurice Lévy est né en 1942 (71 ans). Il est toujours PDG de Publicis. N'y-aurait-il pas un problème ? Rien que le nom "Publicis" fait très années 70...

Portrait de TheVoice
28/juillet/2013 - 10h42 - depuis l'application mobile

Les fusions d'égaux n'existent pas. Il y en a toujours un qui "bouffe" l'autre.