Les séries Mafiosa, Borgia, Braquo ou Kaboul Kitchen vont arriver sur Direct 8 version Canal +

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Par Bertille OSSEY-WOISARD

Un budget prévu de 120 millions d'euros à l'horizon 2015, le recrutement de Laurence Ferrari et d'autres stars à venir: Canal+ met les moyens pour faire de Direct 8 un produit de qualité, mais le géant de la TV payante arrive sur un marché publicitaire asphyxié.

Début septembre, Canal+ a annoncé l'acquisition auprès de Bolloré de 60% du capital des deux chaînes de la TNT (Direct 8 et Direct Star).

La prise de participation est valorisée à 279 millions. Le 20 juillet, l'Autorité de la concurrence dira si elle accepte cette opération.

Si le groupe reste très discret sur ses intentions concernant la musicale Direct Star, il a des plans très ambitieux pour la généraliste Direct 8.

Rodolphe Belmer, patron de Canal+, veut en faire "une chaîne de divertissement de qualité à l'attention d'une cible qu'on appelle CSP+", c'est-à-dire le public aisé. Direct 8 marcherait ainsi sur les plates-bandes d'Arte, mais aussi celles de TF1 et de M6, présents dans la TNT gratuite à travers TMC et NT1 pour la Une et W9 pour M6.

Canal+ a déjà recruté Laurence Ferrari et Cyril Hanouna. La presse spécialisée évoque également Roselyne Bachelot et Daphné Roulier après avoir avancé les noms de Lilian Thuram, ce qu'a démenti sa fondation, et de Christophe Hondelatte, que Canal+ ne confirme pas.

Au programme, un JT à 20H, des talk-shows et surtout les téléfilms produits pour la chaîne payante éponyme, comme Mafiosa, Borgia, Braquo ou Kaboul Kitchen.

Selon latribune.fr, le groupe audiovisuel prévoit pour la chaîne un budget de 120 millions d'euros pour Direct 8 d'ici trois ans, soit le triple de l'investissement réalisé par cette dernière pour la saison 2011-2012.

En moyenne, les chaînes de la TNT, dont la majorité n'est toujours pas rentable, ne mettent pas plus de 40 millions d'euros dans leur grille. "Leur ambition est de faire de Direct 8 une chaîne premium.

En investissant beaucoup, en s'appuyant sur son savoir-faire, en faisant appel à des animateurs vedettes et à des programmes haut de gamme, ils jouent la carte de la différenciation", souligne Laurent Creton, économiste audiovisuel, professeur à Sorbonne Nouvelle.

Créée en 2005 lors du lancement de la télévision numérique terrestre gratuite, la chaîne de Bolloré représentait en mai 2% de part d'audience, selon l'institut Médiamétrie, en légère baisse sur un an (2,3%).

Canal+ espère porter son audience à 4% d'ici trois ans. Très ambitieux, si on compare à TMC qui n'a progressé que de 0,5 point depuis sa reprise par TF1 il y a deux ans.