16/10/2011 21:12

Faut-il interdire la BD: "Tintin au Congo" ?

La bande dessinée "Tintin au Congo" est le reflet du "paternalisme gentil" typique des années 1930 et il faut en faire une "lecture totalement tordue" pour l'accuser de racisme et vouloir l'interdire, a estimé vendredi l'avocat de son éditeur Casterman devant un tribunal belge.

Depuis 2007, un ressortissant de la République démocratique du Congo (RDC), Bienvenu Mbutu Mondondo, réclame devant les tribunaux bruxellois l'interdiction de la commercialisation du livre créé en 1931 par le père de la BD franco-belge Hergé.

Selon M. Mbutu Mondondo, soutenu par le Conseil Représentatif des Associations Noires de France (CRAN), l'ouvrage vendu à plus de 10 millions d'exemplaires fait "l'apologie de la colonisation et de la supériorité de la race blanche sur la race noire" et serait donc contraire à la législation belge réprimant le racisme.

En 1929, lorsqu'il imagine les premières aventures de Tintin, d'abord en Union soviétique puis au Congo belge, Georges Rémi, dit "Hergé", est un jeune homme de 23 ans qui n'a jamais quitté la Belgique et qui ne connaît du Congo que les articles publiés dans la presse "bourgeoise et conservatrice" et les récits de missionnaires, a expliqué vendredi devant le tribunal civil de Bruxelles Me Alain Berenboom, l'avocat de Casterman et de Moulinsart SA, la société qui gère les droits dérivés de Tintin.

"C'est l'époque de la +Revue nègre+ de Joséphine Baker, de l'exposition coloniale de Paris... Hergé est dans l'air du temps, ce n'est pas du racisme mais du paternalisme gentil", a poursuivi Me Berenboom.

Les juges "n'ont pas à refaire l'histoire" en interdisant la diffusion de "Tintin au Congo", sans quoi les "écrits de Dickens concernant les juifs, de Jules Vernes à propos des noirs ou le regard de la Bible sur les femmes" encombreront bientôt les prétoires, a-t-il ajouté.

Estimant que Bienvenu Mbutu Mondondo avait terni la réputation de Casterman pour "faire de la publicité pour ses propres idées", l'avocat lui réclame une "indemnité de 15.000 euros".

Le tribunal rendra son arrêt au plus tard le 12 février 2012, a annoncé sa présidente, qui devra notamment dire si les faits ne sont pas prescrits.

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Vos réactions

Portrait de fercia
16/octobre/2011 - 16h12

Tinitin au Congo, c'est nouveau ça.
Comment ne pas être capable de détecter cette faute avant de publier l'article ? Il y en a qui ont de la merde dans les yeux !