09/06/2011 14:36

Bettencourt: Courbit au milieu d'une nouvelle affaire

Malgré une réconciliation en grande pompe, Françoise Bettencourt-Meyers s'attaque aujourd'hui à l'avocat et homme de confiance de sa mère, craignant une nouvelle fois qu'un cercle de personnes malintentionnées mette en péril les intérêts de l'héritière de l'Oréal.

"Ulcérée et malheureuse", Liliane Bettencourt répond à sa fille dans un entretien au Point.fr "qu'elle aura la monnaie de sa pièce".

Sa riposte ne s'est pas fait attendre: mercredi après-midi, l'héritère de l'Oréal a levé le voile sur une partie de l'accord secret conclu en décembre avec sa fille. Dans une lettre, obtenue par l'AFP, Lilianne Bettencourt s'engage à verser 12 millions d'euros pour payer les frais d'avocats de sa fille. Celle-ci avait engagé Mes Olivier Metzner, Didier Martin et Béatrice Weiss-Gout.

La fille unique de la milliardaire avait adressé mardi une requête à la juge des tutelles de Courbevoie (Hauts-de-Seine), dans laquelle elle accuse de conflit d'intérêt Me Pascal Wilhelm, désigné par sa mère pour gérer sa fortune en cas de mise sous protection.

Elle demande à la juge de se pencher sur les conditions d'exécution de ce mandat de protection future alors que la juge a rendu une ordonnance constatant la nette altération "des facultés cognitives" de Liliane Bettencourt, souffrant d'une "maladie cérébrale et d'une grande surdité". La juge souligne son incapacité à gérer seule son patrimoine.

Cette ordonnance avait été rédigée après le désistement de Françoise Bettencourt-Meyers de la procédure, pour demander à la Cour de cassation si elle pouvait poursuivre ses investigations.

Un autre avis est demandé sur le mandat de protection accordé à Me Wilhelm, qui prévaut sur toutes décisions de justice.

Les avocats de la fille Bettencourt ont lancé cette procédure, hérissés par son entrée au capital d'une société appartenant à l'ex-patron d'Endemol, Stéphane Courbit, pour environ 140 millions d'euros.

Curieux mélange des genres voire conflit d'intérêt, selon les avocats de Françoise Bettencourt-Meyers, puisque Me Wilhelm est le conseil de Stéphane Courbit.

L'entourage de Me Wilhelm se déclare "très surpris d'apprendre par voie de presse une pareille procédure". "Cette opération financière était envisagée" avant que Me Wilhem devienne le conseil de Mme Bettencourt, Stéphane Courbit était représenté lors de la signature de l'accord par un autre avocat et Françoise Bettencourt-Meyers ainsi que son mari avaient donné leur feu vert à cet investissement", affirme son entourage.

"Aucune demande d'accord préalable n'a été envoyée. Françoise, son mari et ses deux fils ont été mis devant le fait accompli", répond l'entourage de la fille Bettencourt.

Le bâtonnier de Paris a annoncé mercredi l'ouverture d'un "enquête déontologique" pour "éclairer" le rôle de Me Wilhelm, lequel contre-attaque, en portant plainte devant le conseil de l'Ordre contre les avocats de Françoise Bettencourt, pour avoir "porté atteinte à son image et à sa réputation".

La requête de Françoise Bettencourt avait été déposée mardi, jour où un juge bordelais s'est présenté chez l'octogénaire avec des policiers et des médecins, pour vérifier son état de santé. Mme Bettencourt avait décliné deux convocations.

Françoise Bettencourt-Meyers nie vouloir rompre leur pacte de non-agression mais dénonce la reformation d'un "nouveau cordon sécuritaire" autour de sa mère, "au détriment de sa famille", visant, outre Me Wilhelm, le médecin et l'infirmier de Liliane Bettencourt.

Françoise Bettencourt-Meyers avait lancé des procédures pour abus de faiblesse visant l'écrivain-photographe François-Marie Banier en juillet 2009 et le gestionnaire de fortune Patrice de Maistre en novembre 2010. Elle les avait retirées en décembre lors de leur réconciliation.

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