09/06/2011 10:32

Des journalistes français honorent les disparus d'Abidjan

Un collectif de journalistes français a rendu hommage aux quatre disparus de l'hôtel Novotel d'Abidjan, qui étaient intervenus pour les protéger et ont été enlevés par un commando pro-Gbagbo début avril, dans une tribune publiée jeudi dans le quotidien Libération.  

Quatre étrangers, deux Français (le directeur du Novotel, Stéphane Frantz di Rippel et le président de Sifca, première entreprise de Côte d'Ivoire, Yves Lambelin), un Béninois et un Malaisien, ont été enlevés par un groupe armé dans le Novotel d'Abidjan le 4 avril, alors que des combats faisaient rage entre partisans de Laurent Gbagbo et de son adversaire Alassane Ouattara.  

Le corps de Stéphane Frantz di Rippel, torturé et exécuté, a été retrouvé dans la lagune près d'Abidjan. Le sort des trois autres hommes n'est officiellement pas connu, mais ils ont vraisemblablement aussi été tués.  

"L'hôtel Novotel s'est transformé en quelques jours, début avril, en QG de la presse internationale", ont rappelé dans Libération les signataires de ce texte intitulé "A vous quatre qui nous avez sauvé la vie au Novotel d'Abidjan". 

 "Que cherchait le commando de tueurs ce 4 avril en début d'après-midi ? Des +Blancs+, des journalistes ? Une monnaie d'échange ? Les victimes expiatoires d'un régime agonisant ? Toujours est-il que lorsque ces hommes en armes atteignent le 7e étage où se trouve le bureau de Stéphane Frantz di Rippel, ce dernier a un réflexe qui va sauver des vies, les nôtres et condamner la sienne", détaillent les journalistes, employés par TF1, France 2, RFI, France Culture, France Info, Le Monde, le Figaro et l'agence photo Vu. 

 "Il nie la présence de journalistes dans son hôtel, alors même qu'une quinzaine d'entre eux se trouve à l'étage supérieur. Sortis de la chambre voisine pour intervenir, Yves Lambelin, son adjoint Raoul Andreossi et Chelliah Pandian, responsable d'une filiale de Sifca, sont emmenés eux aussi manu militari", écrivent-ils. 

 "Merci à toi, Stéphane, pour ton courage, à vous M. Lambelin, ainsi qu'à Chelliah Pandian et Raoul Andreossi. Nous pensons très fort à vos familles, à vos proches. Nous ne vous oublierons jamais", promettent les signataires.  

Selon les nouvelles autorités ivoiriennes, les otages auraient été amenés au palais présidentiel, alors tenu par les fidèles du président sortant Laurent Gbagbo, engagés dans des combats avec les partisans du chef de l'Etat Alassane Ouattara jusqu'à l'arrestation de M. Gbagbo le 11 avril.

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