"Sexion d'Assaut" veut se poser en "rassembleur"

Le groupe de rap "Sexion d'Assaut", dont huit concerts viennent d'être annulés pour propos homophobes, a tenu à rassurer "les salles inquiètes" lors d'une conférence de presse organisée mardi soir, à l'occasion de leur passage au concert Orange Rockcorps, au Zénith de Paris.

"Il n'y a jamais eu de problèmes de bagarres ou de violence lors de nos concerts. Les gens qui sont inquiets, qui annulent nos concerts, il faut qu'ils sachent que notre album, "L'école des points vitaux", est un album qui appelle au rassemblement, comme nos concerts", a déclaré Lefa, le leader du collectif parisien.

Les interprètes du tube de l'été "Désolé" n'ont pas exprimé de regrets après les déclarations d'un des membres du groupe au magazine "International Hip Hop": "Pendant un temps, on a beaucoup attaqué les homosexuels parce qu'on est homophobe à cent pour cent et qu'on l'assume".

"On comprend tout à fait la polémique, il y a une prise de conscience de notre part mais on n'est pas là pour ça, ce n'est pas le sujet du jour", ont-ils déclaré.

"Ces propos ont été expliqués, rééxpliqués, sortis de leur contexte. On veut agir maintenant. Nous avons rencontré des associations et nous communiquerons en temps voulu."

Actuellement en préparation de son deuxième album, "Sexion d'Assaut" a dit préférer se focaliser "sur l'artistique", loin de la "polémique" et des accusations d'homophobie.

"On a des gens qui s'occupent de notre tournée, nous, on ne s'occupe pas de ça", a poursuivi Lefa. "On ne nous donne pas trop d'informations. On sait qu'il y a quelques dates qui sont annulées mais pas plus. Aux dernières nouvelles, la date du Zénith de Paris, le 5 novembre, est maintenue", a-t-il ajouté.

Présent pour le concert de solidarité Orange Rockcorps, qui permet à des jeunes de gagner leur place après avoir donné quatre heures de leur temps à une bonne oeuvre, "Sexion d'Assaut" a interprété quatre titres avant de laisser la place au groupe de hip-hop américain N.E.R.D, ou au rappeur français Soprano.

"On va faire le show et on est chauds ! Se dire que des gens ont travaillé pour venir nous voir, c'est une expérience originale qu'on apprécie", avaient-ils assuré avant de monter sur scène.

Accueilli sous les applaudissements, qui étouffaient quelques huées dans le public, le groupe a chauffé l'ambiance et fait danser les quelques 5.000 participants qui connaissaient les paroles de leurs chansons par coeur.

Parmi eux, un groupe de jeunes filles portaient un "rainbow flag", le drapeau de la fierté gay et lesbienne.

"On a fait le bénévolat et on a hésité à venir", a expliqué Marie-Anne, 19 ans, Lilloise. "On est homos et on n'aime pas ce qu'ils disent mais, comme tout le monde, on a mérité notre place. Il faut prôner la paix alors on est venus avec le drapeau !"

A l'issue de leur prestation, les rappeurs n'ont pas souhaité réagir aux annulations des concerts du Mans et de Strasbourg survenues pendant la soirée.

"On a déjà tout dit. On ne veut plus s'exprimer sur le sujet", a déclaré un membre du groupe en quittant le Zénith de Paris.