11/06/2010 12:10

Loi sur les écoutes:Page blanche dans la Repubblica ce matin

Le quotidien de gauche italien La Repubblica a présenté vendredi une première page complètement blanche pour protester contre une nouvelle loi très controversée limitant l'utilisation des écoutes téléphoniques dans les enquêtes judiciaires et limitant aussi leur diffusion dans les médias.  

Au milieu de la "une" où subsiste le titre, la Repubblica, figure seulement un post-it jaune affirmant "la loi-bâillon nie aux citoyens le droit d'être informés".  

"Une première page blanche pour témoigner, aux lecteurs et au pays, de la violence survenue hier à travers une loi" limitant le droit des journaux à "informer les citoyens", explique en page 2 le directeur de La Repubblica Ezio Mauro.  

"Il est évident que tout ceci est inacceptable, non seulement pour les journalistes mais aussi pour les citoyens, pour le système démocratique", ajoute le journaliste.   La loi prévoit de lourdes amendes allant jusqu'à 450.000 euros pour la publication d'écoutes téléphoniques dans les médias, ce qui a soulevé les protestations des éditeurs et des journalistes qui peuvent également être condamnés à des peines de prison.  

Le Sénat italien, dominé par la droite de Silvio Berlusconi, a adopté jeudi cette loi dont une des mesures les plus critiquées prévoit de limiter les écoutes téléphoniques à 75 jours. Ce délai peut être prolongé de trois jours en trois jours. Cette prorogation doit être approuvée à chaque fois par un collège de trois juges, un mécanisme complexe critiqué aussi bien par la justice que par la police.  

Selon la majorité de Silvio Berlusconi, cette loi est nécessaire pour protéger la vie privée des citoyens qui voient trop souvent leur nom apparaître dans les journaux dans le cadre de fuites fréquentes d'écoutes.  

L'opposition accuse la majorité de vouloir museler la presse et éviter qu'éclatent des affaires comme celle qui touche actuellement le chef de la Protection civile Guido Bertolaso, un protégé de Berlusconi, soupçonné de corruption dans l'attribution de marchés publics.

Le scandale a déjà coûté son poste au ministre du Développement économique Claudio Scajola.

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