11/05/2010 18:10

Louisiane/Marée noire: Les pêcheurs en veulent aux médias

Pour les pêcheurs de Louisiane, le coupable est tout trouvé: ce sont les médias qui leur causent du tort, encore plus que la marée noire du Golfe du Mexique qui n'a pas encore massivement atteint les côtes du sud des Etats-Unis.  

Trois semaines après le début de la fuite de brut, la marina de Venice, autoproclamée "capitale mondiale de la pêche", est complètement déserte si on excepte Wilson, le seul pêcheur qui prépare une sortie en mer, et les quelques employés de restaurants qui traînent sur l'embarcadère délaissé.  

Mais Dave Ballay, l'ami de Wilson et ancien propriétaire de la marina, n'en veut pas à la marée noire qui se répand dans le Golfe du Mexique. A Venice, les gens en veulent aux médias, atteints de sinistrose aiguë, qui passent des heures à expliquer l'impasse dans laquelle s'installe peu à peu la région.  

"95% des eaux de Louisiane sont encore ouvertes à la pêche", rappelle Dave Ballay, agacé. Les zones de pêche situées à l'est du Mississippi ont été fermées le 30 avril. Mais, quand ils quittent la marina, les pêcheurs peuvent toujours partir à l'ouest, où seule la pêche à la crevette est interdite.  

"La zone qui a été fermée, par précaution et par précaution seulement, ne représente qu'une partie infime de notre terrain de jeu", souligne M. Ballay.   "Des espaces gigantesques sont encore ouverts à la pêche mais ce n'est pas là l'histoire que les médias veulent raconter. Pour les journalistes, il faut que ça saigne. C'est terrible car derrière, toute l'industrie prend le pouls de la presse", dit-il.  

L'actuel propriétaire Bill Butler a racheté la marina à Dave Ballay en 2002. Il a dû entièrement la reconstruire après le passage de l'ouragan Katrina en 2005. En ce mois de mai, une douzaine de pêcheurs devraient être en train d'inspecter leurs filets et de vendre leurs poissons sur le quai, dit M. Butler. 

 "Ce sont les médias qui nous ont tués. Les bonnes nouvelles ne vendent pas de papier", dit-il en pointant du menton les camions des chaînes de télévision américaines NBC ou CBS garés au loin.   Un pêcheur occasionel reçoit normalement chaque jour trois ou quatre coups de téléphone de la part de touristes à la recherche d'un bateau pour se balader dans cette région aux ressources infinies en matière de faune et de flore.  

"Maintenant le téléphone ne sonne plus parce que les gens sont persuadés que nous sommes recouverts de pétrole. Ils pensent qu'ils ne peuvent pas venir. Pourquoi ? Parce que les médias le leur disent", ajoute Dave Bellay.  

"On dirait que la couverture médiatique a pour objectif de nous enlever notre travail. En tous cas, elle nous fait plus de tort que la marée noire elle-même", poursuit-il pour enfoncer le clou.   Des représentants de l'administration des petites entreprises (SBA), un programme fédéral qui propose des prêts aux entreprises touchées par les conséquences de la fuite de pétrole, distribuent des brochures sur le quai, alors que BP, l'exploitant de la plateforme pétrolière qui a sombré, n'a toujours pas trouvé de solution pour colmater la fuite.  

Ce programme a décidé lundi d'ouvrir six nouveaux centres dans le sud de l'Etat, étant donné les besoins à long terme que la marée noire risque d'engendrer dans cette région de Lousiane qui vit essentiellement de la pêche et du tourisme.
Alex OGLE

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Vos réactions

Portrait de flore44770
12/mai/2010 - 06h55

c'est parceque j'ai l'experience de l'Erika et des fuites de Donges (st Nazaire) et des dégats sur la faune, la flore et accessoirement sur mon chalutier que je ne peux que souhaiter que le pétrole n'arrive pas sur la côte mais pour moi c utopique . Le pétrole est là , il s'échouera sur les fonds ou sur la côte mais pour les pêcheurs le résultat sera le même ...les médias n'y sont pour rien il ne faut pas se tromper de coupable :roll:

Portrait de handidada
11/mai/2010 - 20h48

TELLEMENT BIEN ECRIT FELICITATIONS

Portrait de Grosbarbare59
11/mai/2010 - 18h43

Hee oui encore des Journalistes qui ne vérifient pas leurs infos.....
Ca balance des "oui dire" et ca se dit "journaliste"