18/09/2018 09:46

Quelque 200 journalistes grévistes se sont rassemblés devant le siège de Ouest-France à Chantepie pour dire "non" au projet de réorganisation des rédactions

Quelque 200 journalistes grévistes se sont rassemblés devant le siège de Ouest-France à Chantepie pour dire "non" au projet de réorganisation des rédactions annoncé par la direction, qui se traduirait par 56 suppressions d'emploi, a constaté l'AFP. "Nouvelle organisation, tous les médias en parlent sauf Ouest-France", "FRH, reviens", pouvait-on lire sur des pancartes en référence à l'ancien patron emblématique du quotidien, François-Régis Hutin, décédé en décembre.

Venus de toutes les rédactions locales, les journalistes du premier quotidien français, rejoints par ceux du Maine Libre, du Courrier de l'Ouest et de Presse Océan, qui appartiennent au groupe Sipa-Ouest-France, se sont rassemblés à l'appel de l'intersyndicale SNJ-CFDT-CGT avant une réunion avec la direction.

"C'est un mouvement historique, c'est très rare que la rédaction de Ouest-France se mette en grève, il n'y a pas eu de mouvement spontané depuis vingt ans", a déclaré à l'AFP Isabelle Bordes, déléguée syndicale CFDT. Selon Alain Guyot, délégué syndical SNJ, au moins 80% des journalistes de Ouest-France étaient en grève lundi. La direction annonce de son côté "un tiers de grévistes". "On a besoin de se réorganiser pour éviter demain d'avoir à licencier.

Toutes les diffusions papier baissent alors que les modèles économiques sont basés sur le papier, comment on fait demain ?", a souligné François-Xavier Lefranc, rédacteur en chef de Ouest-France, interrogé par l'AFP. La direction envisage de "mutualiser" les contenus des quotidiens du groupe, aujourd'hui concurrents.

Une partie des articles élaborés par Le Courrier de l'Ouest en Maine-et-Loire ou Le Maine Libre en Sarthe doivent ainsi être repris par Ouest-France tandis qu'en Loire-Atlantique, les contenus élaborés par Ouest-France deviendront disponibles pour Presse Océan. Le quotidien va aussi réduire la voilure dans le Finistère.

Au total, cinq rédactions locales de Ouest-France doivent fermer, sans licenciement sec.

"Il y a des licenciements qui ne se voient pas, ceux des 74 CDD qui sont aujourd'hui sur des postes vacants. On a l'impression que le journal, vaisseau amiral du groupe, est en train de se sacrifier", regrette Isabelle Bordes. Pour Bruno Mortier, délégué syndical SNJ du Maine-Libre, se retrouver "sans concurrent" est une "catastrophe pour les journalistes et pour les lecteurs qui n'auront plus qu'une seule version des faits".

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