06/09/2018 15:33

Poursuivie en diffamation par le forain Marcel Campion après un reportage diffusé en décembre 2013, M6 relaxée en appel

La cour d'appel de Paris a relaxé jeudi le directeur de la publication et deux journalistes de M6, condamnés en première instance pour avoir diffamé le forain Marcel Campion dans un reportage diffusé en décembre 2013. La cour statuait sur l'extrait d'un reportage de l'émission "Enquête exclusive", intitulé "Dans les coulisses de Noël", consacré au fonctionnement de la Grande roue de Paris, propriété de Marcel Campion.
"Le paiement par chèque est autorisé mais les nombreux touristes étrangers n'en ont pas. Heureusement, Marcel Campion a pensé à tout. Il a passé un accord avec une banque. Deux distributeurs de billets ont été installés juste au pied de la roue. Des espèces sonnantes et trébuchantes qui rendent incertaines les estimations de chiffre d'affaires. La Grande roue lui rapporterait chaque année près de quatre millions d'euros", assurait le commentaire.
La cour a estimé que l'extrait jugé diffamatoire par le tribunal correctionnel de Paris, et par le plaignant, était "exprimé en termes très généraux et prudents" et qu'il avait été "sur-interprété", selon son arrêt consulté par l'AFP. "Le propos se borne à un simple constat, sans affirmer ni même insinuer qu'il s'agirait d'une manoeuvre délibérée et frauduleuse dans le but d'empêcher l'évaluation du chiffre d'affaires", développe la cour d'appel.

En première instance, le 2 février 2017, les trois prévenus, Nicolas de Tavernost, Clément Dudouet et Bernard de la Villardière, avaient été condamnés chacun à une peine de 500 euros d'amende avec sursis. Le tribunal les avait également condamnés à verser solidairement 2.500 euros de dommages et intérêts à Marcel Campion. "Nos clients ont fait leur travail de journalistes, de manière sérieuse, ce que la cour a reconnu", ont réagi auprès de l'AFP les avocats des prévenus, Pierre Hoffman et Nicolas Brault.
Après la diffusion du reportage de M6 sur les marchés de Noël, Marcel Campion avait vivement réagi sur l'antenne de Sud Radio, accusant le journaliste Bernard de la Villardière de travailler "dans la merde", le rebaptisant "M. de la Merdière", avant d'ajouter: "Pendant la Guerre, il aurait dénoncé des juifs". Pour ces propos, la cour d'appel de Paris l'a condamné en janvier 2017 pour "injure" à 300 euros d'amende et 2.000 euros de dommages et intérêts.

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