01/08/2018 10:16

Facebook a repéré de nouvelles tentatives de manipulation politique de sa plateforme à l'approche des élections législatives américaines

Facebook a repéré de nouvelles tentatives de manipulation politique de sa plateforme à l'approche des élections législatives américaines de novembre, se gardant d'identifier les auteurs, tout en laissant les regards se tourner vers la Russie. Le premier réseau social du monde avait été violemment critiqué l'an dernier pour avoir servi de plateforme de désinformation à des fins de manipulation politique lors de l'élection présidentielle américaine de 2016, des ingérences politiques attribuées à la Russie par les services de renseignement américains.

Le procureur spécial Robert Mueller, chargé de l'enquête sur les soupçons d'ingérence russe dans cette campagne présidentielle, avait précisément ciblé il y a quelques mois de nombreux comptes Facebook et pages gérés par l'"Internet Research Agency" (IRA), soupçonnée d'être un bras numérique du Kremlin, ce que ce dernier a toujours nié vigoureusement.

"Nous sommes toujours en train d'enquêter mais, qui que ce soit ayant créé ce réseau de (faux) comptes, a pris grand soin de cacher les véritables identités et donc nous ne savons pas encore de façon certaine qui est responsable. Ceci étant, une partie de cette activité est similaire à ce qu'a fait l'Internet Research Agency" avant et après le scrutin de 2016, a écrit mardi le patron du groupe Mark Zuckerberg sur sa page Facebook.

"Nous faisons face à des adversaires très sophistiqués et bien financés, notamment des Etats-nations, qui évoluent en permanence et tentent de nouvelles attaques", a-t-il poursuivi. Le réseau a également expliqué avoir trouvé "des liens" entre les comptes supprimés "et les comptes de l'IRA désactivés l'année dernière". Facebook a annoncé avoir cette fois supprimé 32 pages et comptes douteux (la plupart sur Facebook mais certains sur Instagram, possédé par le groupe), qui selon lui relevaient d'une "action coordonnée".

Comme en 2016, ces comptes ont diffusé des messages sur des sujets polémiques susceptibles de diviser la société américaine --comme les tensions raciales-- et ont même payé pour les diffuser plus largement sur le réseau grâce à l'achat d'espaces publicitaires ("ads"), pour un total de 11.000 dollars, selon le groupe. Facebook a cité des exemples, dont un appel à une manifestation politique en fin de semaine prochaine à Washington.

Cette nouvelle campagne a usé de moyens beaucoup plus sophistiqués pour couvrir ses traces et contourner les mesures de contrôle prises par Facebook ces derniers mois destinées à identifier et stopper la manipulation. Les comptes et pages concernés ont notamment évité d'user des adresses IP russes (l'adresse IP permet de localiser l'origine d'une connexion à internet).

Répétant plusieurs fois qu'il ne revenait pas à Facebook d'attribuer ces tentatives de manipulation "à une organisation spécifique ou à un pays", le chef de la sécurité de Facebook Alex Stamos a estimé qu'il "revenait aux forces de l'ordre de prendre la décision" d'attribuer ces tentatives à une entité ou à un pays.

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