27/07/2018 07:46

Embourbé dans des polémiques, Facebook a connu un coup de tabac inédit, voyant sa capitalisation boursière chuter de 119 milliards de dollars en une séance

Embourbé dans des polémiques, doublées de résultats décevants, Facebook a connu un coup de tabac inédit jeudi, voyant sa capitalisation boursière chuter de 119 milliards de dollars, du jamais vu à Wall Street.

L'action du premier réseau social au monde a dévissé dès les premiers échanges à Wall Street et ce mouvement vertigineux s'est poursuivi toute la journée. Le titre a fini à 176,26 dollars, soit une chute de 19%, réduisant sa capitalisation boursière à 510,2 milliards de dollars. C'est la plus importante perte de valorisation jamais enregistrée en une séance à Wall Street.

Ce trou d'air a contribué au recul de l'indice Nasdaq, à forte coloration technologique, qui a perdu 1,01%. Après cette chute vertigineuse, la plus importante en une seule séance depuis son entrée en Bourse en 2012, Facebook remontait timidement dans les échanges électroniques, grignotant 1,13% à 178,25 dollars vers 00H25 GMT (vendredi). La chute est d'autant plus brutale que l'action évoluait récemment à des niveaux très élevés: il est donc probable que le titre ait aussi subi de grosses prises de bénéfices. Jusqu'à mercredi, Facebook semblait en effet quasiment invulnérable, les investisseurs semblant ignorer les inquiétudes liées au scandale des données personnelles qui ont fuité vers la firme britannique Cambridge Analytica (CA), et toutes les enquêtes en cours.

Facebook, qui fêtera l'an prochain des 15 ans, a en effet littéralement sonné les marchés mercredi en publiant un chiffre d'affaires - inférieur aux attentes bien qu'en hausse de 42% à 13,2 milliards de dollars- et en faisant part de sombres prévisions pour le reste de l'année.

Autre élément décevant et très observé: le nombre d'utilisateurs, inférieur aux attentes aussi, à 2,23 milliards. Ses responsables ont été sans ambages: le ralentissement de la croissance -- dû à une conjonction de facteurs-- déjà observé au deuxième trimestre, va continuer.

Selon Facebook, ce ralentissement résulte en partie d'une nouvelle approche concernant les données personnelles et la sécurité -au coeur du scandale Cambridge Analytica qui a éclaté mi-mars- mais le groupe de Mark Zuckerberg reconnaît aussi les limites de la croissance par la publicité, qui fournit la quasi-totalité de ses revenus.

"Nous investissons tellement dans nos systèmes de sécurité que cela va commencer à avoir un effet sur notre rentabilité; nous commençons à le voir ce trimestre", a tenté de justifier Mark Zuckerberg, après avoir passé des mois à tenter de redorer le blason de Facebook dans le sillage de l'affaire CA mais aussi des tentatives de manipulation politique via les "fake news".

En plus des problèmes d'image, ces polémiques lui coûtent cher en recrutements et en technologies pour mieux contrôler ce qui circule sur la plateforme. De plus, le groupe prévient de toute façon depuis deux ans que sa croissance finira par ralentir, faute d'espaces publicitaires disponibles sur le réseau, complètement saturé en cette matière.

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