04/07/2018 10:02

Evasion de Redoine Faïd: Le pilote de l'hélicoptère raconte pour la première fois la prise d'otage et les menaces dont il a été victime - Ecoutez

Le pilote d’hélicoptère pris en otage et sommé de faire sortir Redoine Faïd de prison a raconté mercredi comment les complices du braqueur lui ont pointé deux revolvers Colt «sur la tête» et lui ont asséné des «coups de crosse» pour qu’il obtempère. «J’ai l’impression que ce matin, le stress est beaucoup plus fort qu’hier et avant-hier», a déclaré Stéphane Buy sur RTL, trois jours après l’évasion spectaculaire de Redoine Faïd de la prison de Réau en Seine-et-Marne.

Dimanche à 09H30, deux hommes qui avaient réservé un vol arrivent sur l’aérodrome de Lognes. M. Buy les connaissait puisqu’ils «avaient fait un vol antérieurement et que ça s’était très bien passé, sur un baptême». Ils exigent de voler sur l’Alouette II et non sur un autre modèle que M. Buy pense plus adapté pour des questions de carburant. Le ton monte et «ils m’agressent. Ils me condamnent à prendre cette machine (...). Ils m’ont contraint et prévenu que ma famille est en danger».

Peu après le décollage, ils le forcent à atterrir dans un champ. Là, «ils me prennent en joue et (me donnent) des coups de crosse et m’expliquent ce que nous allons faire avec leur choix d’aller chercher un ami à la prison de Réau». Stéphane Buy n’oppose aucune résistance: «je n’avais pas le choix avec deux Colt sur ma tête».

L’hélicoptère repart et atterrit de nouveau dans un champ où montent «d’autres individus» mais l’engin refuse de redémarrer. «C’est là que ça a été le cauchemar (...). Ils ont peut-être dû croire que je simulais une fausse panne. J’ai reçu des coups de crosse de plus en plus fort», à tel point que Stéphane Buy tombe, inconscient, puis est relevé par les malfaiteurs. La turbine se remet en marche et l’hélicoptère se dirige vers la prison. Il se pose dans une cour et Redoine Faïd embarque. M. Buy dit ne pas avoir identifié le braqueur qui «a vraiment été silencieux».

Une fois dans les airs, le commando ordonne au pilote de se diriger vers Roissy. Il se pose quelques minutes plus tard, «près d’une station Total, c’était au bord d’une voie rapide». L’opération terminée, l’équipe «tente de mettre le feu dans la cabine» de l’engin puis prend la fuite en voiture.

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