16/10/2017 13:01

Japon: Les langues se délient suite au décès d'une journaliste après avoir effectué 159 heures supplémentaires!

En juillet 2013, une journaliste de la chaîne publique NHK qui couvrait les élections de l'assemblée de la ville de Tokyo et les sénatoriales nationales est décédée d'épuisement. Elle est morte trois jours après l'élection sénatoriale. Miwa Sado est morte d'un arrêt cardiaque à l'âge de 31 ans après avoir accumulé 159 heures supplémentaires en seulement un mois. La durée légale du travail au Japon est de 40 heures hebdomadaire. Une enquête du gouvernement a conclu un an après sa mort que celle-ci était liée à un excès d'heures supplémentaires. Elle n'avait eu que deux jours de repos dans le mois qui a précédé sa disparition.

Le décès a fait les titres de la presse à travers le monde mais cette affaire est bien loin d'être un drame isolé au Japon. Ce décès n'a guère surpris le pays, où une culture jusqu'au-boutiste conduit à des journées de travail démentielles. Cependant, depuis ce drame, les langues se délient et des journalistes sous couvert d'anonymat dévoilent leurs conditions de travail. "Je pensais que cela finirait par m'arriver parce qu'on travaille comme des dingues, comme des esclaves", témoigne une journaliste d'un des grands quotidiens nationaux. Elle ajoute "je pensais que j'allais mourir".

Il n'est pas rare que les journalistes fassent le piquet devant les maisons des hommes politiques, chaque soir, qu'il y ait ou non de l'actualité. C'est un rituel appelé "yomawari", qui veut dire "toute la nuit". Cette attente se fait dans n'importe quelle condition climatique et il est "impossible d'aller aux toilettes". Une ancienne reporter tokyoïte parle de culture de "l'esprit combatif" évoquant aussi les patrons qui répètent à leur effectif qu'il "ne faut pas être paresseux". Ainsi, sous la pression, il n'est pas rare de travailler 24 heures sur 24. 

Cette situation préoccupe le gouvernement japonais, qui a rendu un rapport soulignant que 7,7% des salariés japonais effectuent plus de 20 heures supplémentaires par semaine. De plus, le gouvernement a diffusé en mai une liste noire d'employeurs, dénonçant publiquement plus de 300 entreprises, et s'est entendu avec le patronat et les syndicats pour limiter le labeur supplémentaire à un maximum de 100 heures par mois, un nombre encore beaucoup trop élevé selon certains.

Cette affaire a été rendu publique par la chaîne publique NHK, employeur de la jeune journaliste décédée, quatre ans après le décès de celle-ci et sous la pression de ses parents. Ils demandent des actes pour prévenir ce genre de drame alors même que la chaîne de télévision avait milité ouvertement contre cette culture des journées de travail interminables.

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Vos réactions

Portrait de mimide-56
17/octobre/2017 - 10h06
dada790145 a écrit :

travailler + pour gagner + qu'il disait ... oui mais si c'est pour finir usé par le travail non merçi ... On voit d'ailleurs dans cet exemple que ce n'etait pas forcément un travail très physique en lui même .

En France ca ne risque pas d'arriver d'etre usé par le travail ...il y a un organisme qui s'appelle la secu qui permet de prendre des conges payés des qu'on est un peu fatigué...et souvent plus par autre chose que le travail...

Ca explique les absences le lundi dans certaines administrations...

Portrait de Otis dentiste
16/octobre/2017 - 13h56

"....les patrons qui répètent à leur effectif qu'il "ne faut pas être paresseux"...

 

Pas besoin d’aller si loin, ça me rappelle ce qui se passe dans la restauration ici. On bosse 70h, on est payé 35h et si on demande ne serait-ce qu'une partie de ses heures supplémentaires soient payées on se fait traiter de fainéant par le patron, du coup on se barre et on change de secteur et après on les entend pleurer qu'ils ne trouvent pas de personnel.