02/10/2017 15:58

Le JDD publie à titre posthume la lettre ouverte d'Anne Bert, euthanasiée ce matin dans un hôpital belge: "Nous sommes tous concernés par la fin de vie et la mort"

Ce matin, Anne Bert, qui souffrait d’une maladie dégénérative incurable et défendait la liberté de «choisir sa fin de vie» en France, a été euthanasiée peu après 9h00 dans un hôpital belge. Quelques heures après l'annonce de son décès, le Journal du Dimanche dévoile à titre posthume la lettre ouverte qu'elle a écrite.

"La France nous interdit, en phase terminale ou face à l’inguérissable et aux souffrances insupportables, de bénéficier du droit à choisir l’euthanasie ou le suicide assisté, elle a préféré l’hypocrisie de la loi Léonetti qui ne garantie même pas le respect de nos directives", débute-t-elle dans sa lettre.

Et d'ajouter : "Pour ma part, j’ai biaisé la violence de l’injonction de souffrir ce que l’on m impose dans notre pays. C’est hors frontières et en femme libre jusqu’au geste létal et légal, qu’il sera mit un terme à l’horreur et aux tortures physiques et morales de mon emprisonnement,  avec l’aide de médecins volontaires et  humanistes. Ce choix si difficile rendu possible apaise mes derniers mois à vivre durant lesquels je n’ai cessé d’interpeller le gouvernement et les responsables politiques".

"Lorsque ceux qui gouvernent la France ou exercent un pouvoir, nient la réalité sur une question fondamentale de la vie, alors les Français doivent œuvrer pour se faire entendre", continue Anne Bert qui a décidé de s'adresser aux "citoyens libres d'une France démocratique laïque". L'écrivaine indique que "nous sommes tous concernés par la fin de vie et la mort, parfois beaucoup trop tôt".

"Penser la mort ne fait pas mourir, elle est inscrite dans notre existence. En faire un tabou nous soumet à la tutelle de la loi Léonetti et à celle du corps médical,  qui nous trompent puisque même la sédation profonde et continue peut nous être refusée malgré nos directives et la désignation d’une personne de confiance", déclare-t-elle. Anne Bert s'adresse donc aux Français en les invitant à "réveillez les consciences sourdes ou endormies de nos dirigeants puisqu’ils vous confisquent le débat public sur cette évolution sociétale à disposer de vous-même jusqu’à votre mort".

"Exigez, sans attendre, un débat public. Et en attendant cette loi qui se fera, Rédigez tous vos directives anticipées dès maintenant  en stipulant que vous réclamez ce droit en cas de souffrances inguérissables", conclut-elle.

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Vos réactions

Portrait de stepha30
3/octobre/2017 - 01h08 - depuis l'application mobile

Cela doit être légaliser en France.À la condition que ce soit extrêmement bien encadrer .