11/08/2017 17:38

Le père du journaliste français détenu en Turquie pour activités "terroristes" dénonce l'acharnement des autorités turques

Le père du journaliste français détenu en Turquie Loup Bureau a dénoncé vendredi l'"acharnement" des autorités turques et regretté le "silence général" de la classe politique française depuis l'interpellation de son fils le 26 juillet.

A quelques heures d'une première visite consulaire, qui doit avoir lieu selon lui ce vendredi à la prison de Sirnak, dans le sud-est du pays, après le rejet de quatre demandes, Loïc Bureau a confié à l'AFP vivre un "ascenseur émotionnel": "On nous dit tout et son contraire (...) Mon fils est victime d'un acharnement. La Turquie a franchi un cap dans la pression qu'elle met sur les journalistes français. Trois ont été arrêtés en très peu de temps (Olivier Bertrand, Mathias Depardon et Loup Bureau, ndlr), j'ai du mal à croire que c'est un hasard."

Professeur d'histoire-géographie de la région nantaise, Loïc Bureau déplore l'instrumentalisation par les autorités turques de la détention de son fils: "Nous avons compris qu'il est pris dans un jeu. On sent bien qu'en réalité cette accusation n'est qu'un prétexte et qu'ils ne croient pas réellement à sa culpabilité", dit-i. Loup Bureau, journaliste indépendant qui a collaboré avec les médias TV5 Monde, Arte et Slate, avait été interpellé le 26 juillet à la frontière entre l'Irak et la Turquie.

Des photos datant de 2013 le montrant en compagnie de combattants kurdes syriens des YPG (mouvement considéré comme organisation "terroriste" par Ankara) avaient été trouvées en sa possession. Son père a eu vendredi matin un premier entretien avec un conseiller du ministre des Affaires étrangères "pour faire un point sur les démarches de la France", dont il regrette le "silence politique général". "Je ne pense pas que si un député s'était publiquement inquiété de la situation de mon fils, cela aurait pour autant gêné l'action de la diplomatie française", a-t-il affirmé. "Le silence au plus haut niveau de l'État peut avoir pour raison (...) de travailler dans la discrétion, mais est difficile à vivre quand on est parent", a-t-l dit.

Selon Loïc Bureau, le projet de transfert de son fils de Sirnak dans une autre prison située à Van, plus proche de la frontière avec l'Iran, n'a pas été abandonné. Il isolerait encore davantage le journaliste de 27 ans, qui n'a de contact avec le monde extérieur que par l'intermédiaire de son avocat turc. Un comité de soutien géré par sa famille et ses amis a été lancé début août sur Facebook, "Free Loup Turkey - Comité de soutien à Loup Bureau".

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Vos réactions

Portrait de Martino
12/août/2017 - 20h56

Une fois il est journaliste, un autre fois il est étudiantComment voulez-vous que la justice turque y croit ?? smiley