23/07/2016 15:31

Appel du gouvernement contre le film "Salafistes": Le coréalisateur se dit "scandalisé"

Le coréalisateur du documentaire "Salafistes", François Margolin, s'est dit vendredi "scandalisé" par la décision du ministère de la Culture de faire appel pour que soit maintenue l'interdiction aux moins de 18 ans du documentaire "Salafistes".

"On est sur un cas de censure absolue, qui n'a pas existé en France depuis la Guerre d'Algérie, je trouve ça minable pour un pays démocratique comme la France. Je suis scandalisé", a déclaré François Margolin, qui a réalisé avec le journaliste mauritanien Lemine Ould Salem ce film suivant les traces de jihadistes au Mali, en Irak, Algérie, Tunisie et Mauritanie.

Son avocat, Patrick Klugman, y voit aussi "une faute grave, dans le contexte de l'attentat de Nice, qui dénote une incompréhension totale de ce qu'est le rôle de la création et de l'information dans la lutte contre un fléau tel que le terrorisme salafiste".

Le documentaire est entrecoupé d'images de propagande et de vidéos jihadistes, sans voix off, ni commentaires, et montre de façon très crue l'application de la charia au quotidien.

Fleur Pellerin, alors ministre de la Culture et de la Communication, avait délivré, en janvier, un visa d'exploitation au film, assorti d'une interdiction aux mineurs de 18 ans. Une interdiction qui a été levée le 13 juillet par le tribunal administratif de Paris.

Pour le tribunal, ce film "permet au public, du fait même de sa conception d'ensemble et du réalisme de certaines scènes, de réfléchir et de prendre le recul nécessaire face à la violence des images ou des propos qui ont pu y être présentés".

Le ministère de la Culture a toutefois fait appel jeudi pour obtenir le maintien de cette interdiction aux moins de 18 ans, en mettant en avant des "propos et des images extrêmement violents et intolérants susceptibles de heurter le public".

François Margolin regrette cet appel du ministère alors que "les juges ont écrit que le film n'avait rien de pro-jihadistes et au contraire démontait les idées des jihadistes". "On a un gouvernement qui est dans le déni le plus total, le déni consistant à ne pas savoir qu'il y a des terroristes appartenant à une organisation parfaitement structurée et une idéologie parfaitement construite", estime-t-il.

Le documentaire est sorti en salles en janvier et a été diffusé dans plusieurs pays, souligne le coréalisateur, qui espère une sortie en VOD (vidéo à la demande) à la rentrée.

"+Salafistes+ constitue une contribution culturelle importante pour éclairer et donner à réfléchir sur ce qu'est la nature du mal qui tue et assassine de la Syrie à la Côte d'Ivoire en passant par la France", a ajouté son avocat.

Patrick Klugman, qui est aussi l'un des adjoints PS à la maire de Paris Anne Hidalgo, déplore "une décision politique réitérée qui veut à tout prix cacher ce qu'est le terrorisme plutôt que de le nommer et de l'affronter".

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Vos réactions

Portrait de Alpino
23/juillet/2016 - 21h03
martina a écrit :

Sachez que la radicalisation n'arrive pas que par le visionnage de vidéos. Il y a aussi toutes ces jeunes filles (mais aussi des garçons fragiles) qui partent croyant faire de l'humanitaire et sauver des enfants de la guerre. Les discours sont multiples malheureusement et touchent toutes sortes de jeunes.

la majeur partie des jeunes radicalisés le sont soit via internet, soit par les prêches de l'imam de leurs mosquée , ou simplement au sein de leurs milieux où familles.Les gens naïfs pensant partir faire de l'humanitaire existaient sans doute au début du conflit syriens, mais aujourd'hui personnes n'est dupe , chacun sait ce qu'il se passe là-bas.Ne soyez pas non plus naïf vous aussi 

Portrait de martina
23/juillet/2016 - 20h16
Alpino a écrit :

Les jeunes se radicalise en regardant des vidéos de décapitations et de discours extrémistes, et ce film qui montre l'application stricte de la charia par les salafistes entrecoupés de vidéos de propagande djihadistes sans voix off , ni commentaire des journalistes pour decrire la barbarie de ces sous merde serait un film sain, une contribution culturel, un film d'utilité publique pour les jeunes ??? Jamais entendu autant de conneries

Sachez que la radicalisation n'arrive pas que par le visionnage de vidéos. Il y a aussi toutes ces jeunes filles (mais aussi des garçons fragiles) qui partent croyant faire de l'humanitaire et sauver des enfants de la guerre. Les discours sont multiples malheureusement et touchent toutes sortes de jeunes.

Portrait de Alpino
23/juillet/2016 - 16h25

Les jeunes se radicalise en regardant des vidéos de décapitations et de discours extrémistes, et ce film qui montre l'application stricte de la charia par les salafistes entrecoupés de vidéos de propagande djihadistes sans voix off , ni commentaire des journalistes pour decrire la barbarie de ces sous merde serait un film sain, une contribution culturel, un film d'utilité publique pour les jeunes ??? Jamais entendu autant de conneries

Portrait de martina
23/juillet/2016 - 15h40

A croire que la Ministre Azoulay n'a pas vu le documentaire. C'est justement un film qui dénonce et qui montre à tous ces jeunes qui pensent partir faire de l'humanitaire qu'ils vont se transformer en barbares. C'est un film d'utilité publique dans cette période où le terrorisme devient une habitude monstrueuse. Madame la Ministre, réveillez vous, sortez de vos bureaux dorés et comprenez que ce film est un support pédagogique de grande importance pour dissuadre les plus faibles, ceux qui ne sont pas encore radicalisés, de partir.