09/10/2015 13:53

Scandale de notes de frais : Le maire de Rome démissionne

Le maire de Rome Ignazio Marino, l'un des hommes politiques les plus impopulaires d'Italie, était jeudi au bord de la démission, après avoir accepté de rembourser 20.000 euros de notes de restaurant payées avec la carte de crédit de la ville.

Dans un communiqué mis en ligne sur sa page Facebook, le maire centre-gauche de la ville éternelle a assuré qu'il s'agissait de dîners ou déjeuners professionnels mais qu'il préférait rembourser pour mettre un terme à la polémique.

"Avec ce geste, je veux tirer un trait sur les polémiques inutiles et surréalistes de ces derniers jours, qui ne font aucun bien à Rome", a écrit M. Marino.

Une partie de la presse italienne, qui adore haïr M. Marino, a en effet entrepris de décortiquer toutes ses additions, à la recherche de celle qui prouvera qu'il a dîné en tête-à-tête avec sa femme et non avec un ambassadeur ou un homme d'affaires.

Ce "dinergate" n'est que le énième épisode d'un long feuilleton raconté à l'envi dans une partie des médias italiens, sur les gaffes, ratages et supposées malversations de cet ancien chirurgien, réputé jusqu'à présent plutôt honnête.

Elu en 2013 pour cinq ans, le maire a d'abord été accusé d'avoir utilisé sans permis d'accès valide sa Fiat Panda personnelle dans le centre historique. Il est aussi critiqué pour avoir banni les voitures de la grande avenue longeant les forums antiques et limité les terrasses des restaurants sur les places ou trottoirs.

Cet ancien professeur de chirurgie à l'université de Pittsburgh aux Etats-Unis est pourtant sorti indemne du scandale de "Mafia capitale", le plus plus gros ayant jamais atteint Rome, qui a révélé un vaste réseau de corruption impliquant des élus de tous bords, dont l'ancien maire de droite.

Le pape lui-même a participé fin septembre à cette offensive, en démentant dans des termes très vifs avoir jamais invité M. Marino lors de sa visite à Philadelphie.

Certains commentateurs se demandent parfois ce qui justifie pareille campagne de dénigrement à l'encontre de ce spécialiste reconnu des greffes d'organe, écologiste de gauche circulant à vélo, aimant la voile et la plongée sous-marine.

Certaines y voient une forme de vengeance de la part de tous ceux qui tiraient profit du vaste réseau de "Mafia capitale".

Mais d'autres y voient plus simplement la rançon de sa supposée incompétence et inaction face aux désordres d'une ville dont les habitants ne supportent plus les retards dans les transports en commun et la saleté dans les rues.

Son propre parti, le Parti démocrate, dirigé par le chef du gouvernement italien Matteo Renzi, semble lui aussi l'avoir lâché. Un député du PD, Michele Anzaldi, a ouvertement réclamé sa démission dans un entretien publié jeudi par La Repubblica, quotidien romain proche du centre-gauche.

Fin août, M. Renzi avait déjà étroitement encadré M. Marino en plaçant à ses côtés le préfet de Rome, Franco Gabrielli, en vue de l'année sainte, le Jubilé voulu par le pape François, qui devrait attirer des millions de pèlerins dans la capitale italienne à partir de décembre.

M. Marino est devenu si impopulaire que le présentateur de Radio Capital à Rome a proposé ironiquement jeudi d'énumérer tout ce que l'on pourrait reprocher au maire de Rome. "A Milan, le bus 43 n'arrive jamais, c'est la faute de Marino !", s'est ainsi amusé un auditeur.

Ça peut vous interesser

Ailleurs sur le web

Vos réactions

Portrait de 69lyonnais69
10/octobre/2015 - 08h16 - depuis l'application mobile

Faudrait balayer devant nos portes avant....vous pensez que c'est différents en France ?
C'est pas pour le défendre lui particulièrement mais je suis allez à Rome et j'ai pas trouver ça plus sale que Paris ou Lyon...
Après si on parle de retard dans les transports en commun demandez aux parisiens ce qu'ils en pensent...Bref c'est partout pareil

Portrait de dadouronron
9/octobre/2015 - 14h50

C'est pas chez nous que quelque chose comme ça arriverait...

Chez nous on appelle ça le cout de la démocratie....

Et il y a encore des .....(mot au choix)... pour voter pour ça