21/08/2015 14:49

Azerbaïdjan: Le parquet requiert neuf ans de prison contre une journaliste d'investigation

Le parquet azerbaïdjanais a requis vendredi neuf ans de prison contre la journaliste d'investigation Khadija Ismaïlova, 
connue pour ses enquêtes sur la corruption du régime et jugée pour évasion fiscale, a indiqué à l'AFP son avocat.
"Le procureur estime que le procès d'Ismaïlova a montré sa culpabilité dans tous les chefs d'accusation" retenus contre la journaliste, a expliqué l'avocat Fariz Namazly.
"Nous ne sommes pas d'accord et demandons qu'Ismaïlova soit acquittée", a-t-il souligné. Le procès de Khadija Ismaïlova, 39 ans, en détention depuis décembre, a débuté fin juillet.
Pour sa part, la journaliste qui travaille pour la radio Azadliq, estime ces poursuites orchestrées par le pouvoir de cette ex-république soviétique riche en hydrocarbures.
L'ONG Reporters sans frontières (RSF) a qualifié de "monstrueux" la peine de prison demandée par le parquet, y voyant la poursuite des répressions visant les journalistes indépendants dans le pays.
Le secrétaire générale de RSF, Christophe Deloire, a dénoncé dans un communiqué "un procès politique absurde", en appelant à "mettre la pression sur les autorités azerbaïdjanaises afin d'obtenir une libération sans condition d'Ismaïlova et tous les autres journalistes détenus illégalement en Azerbaïdjan".
Cette demande du procureur est "une nouvelle triste, mais attendue", a déclaré pour sa part le commissaire du Conseil de l'Europe pour les droits de l'Homme, Nils Muiznieks.
"Khadija est la dernière victime sur une longue liste de défenseurs des droits de l'Homme et de journalistes qui ont été visés par de fausses accusations (...) avancées contre eux par un système politique qui ne tolère pas la critique", a-t-il déploré.
Toute contestation publique du régime du président Ilham Aliev, 53 ans, réélu en 2013 pour un troisième mandat consécutif, provoque aussitôt, selon les associations de défense des droits de l'Homme, une réaction sévère des autorités.
Le 13 août, un tribunal a ainsi condamné à huit ans et demi de prison pour "escroquerie" et "fraude fiscale" la militante des droits de l'Homme Leyla Yunus, alors que son mari Arif, un analyste politique réputé, a été condamné à sept ans de prison pour les mêmes motifs.

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