07/08/2015 07:51

Un journaliste et un enseignant sont poursuivis en Tunisie pour "complicité de terrorisme"

Un journaliste et un enseignant sont poursuivis en Tunisie pour "complicité de terrorisme" en vertu de la loi antiterroriste de 2003, a indiqué l'ONG Human Rights Watch (HRW), en dénonçant une restriction à la liberté d'expression.

Noureddine Mbarki, le rédacteur en chef de Akher Khabar Online, est accusé d'avoir publié une photo présentée comme étant de Seifeddine Rezgui, l'auteur de l'attentat contre un hôtel tunisien le 26 juin, descendant d'une voiture avant de commettre le massacre (38 touristes tués).

"Le juge d'instruction a informé Mbarki qu'il l'avait mis en accusation selon l'article 18 de la loi antiterroriste de 2003 pour "avoir favorisé la fuite de terroristes" au motif que la publication de la photo avait pu entraver l'enquête en cours en alertant les complices de Rezgui", affirme l'ONG, en précisant que l'article prévoit de 5 à 12 ans de prison ferme.

Noureddine Mbarki a indiqué à l'AFP que le juge lui avait reproché d'avoir, en publiant cette photo, donné la possibilité aux éventuels complices de l'assaillant de faire disparaître le véhicule.

Le Parlement tunisien a adopté fin juillet une nouvelle loi antiterroriste qui n'est pas encore entrée en vigueur.

Celle de 2003 avait été adoptée sous le régime du dictateur déchu Zine El Abidine Ben Ali et avait été largement utilisée, selon les défenseurs des droits de l'Homme, pour réprimer l'opposition.

Abdelfatteh Saied, un enseignant, a lui publié une vidéo sur Facebook accusant les forces de l'ordre d'avoir planifié l'attentat et assurant que l'assaillant avait été dupé.

Selon l'ONG, il est aussi accusé de "diffamation d'un fonctionnaire" pour avoir publié une caricature du Premier ministre Habib Essid, également sur Facebook.

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