29/06/2015 10:11

Un quinquagénaire devant la justice pour s'être fait passer pour un journaliste de France Culture

Le tribunal correctionnel de Paris a dispensé de peine, jeudi, un homme de 55 ans qui écumait les festivals de musique en se faisant passer pour un journaliste de France Culture afin de rompre son isolement.

Le faux journaliste, poursuivi pour escroquerie et usurpation de titre, avait déjà eu, au civil, à verser 2.000 euros de dommages et intérêts et 500 euros pour les frais de justice à Radio France.

Ironie du sort, depuis son procès en novembre, il a reçu une quarantaine de demandes d’interview... dont l’une émanant de France Culture, a rapporté son avocat, Grégoire Lafarge, précisant qu’il les avait toutes refusées.

Pendant ses vacances, ses week-ends, le quinquagénaire, qui avait affirmé n’avoir «pratiquement pas d’amis», se faisait payer ses frais de transport, hébergement, restauration par les organisateurs de festivals auxquels il se rendait sous un faux nom. Il se gardait de se montrer trop exigeant et se contentait de billets de train en seconde classe, d’hôtels bon marché.

«Le but, c’était de rencontrer des vedettes», Alain Souchon, Laurent Voulzy, Julien Clerc, Maxime Le Forestier, avait-il raconté à la barre.

«Assez stressé et angoissé par la vie», il avait rapporté que, paradoxalement, le fait d’aller rencontrer des stars, le «désinhibait».

La découverte des faits en 2010 et sa garde à vue, avaient été pour lui un traumatisme. Auditeur assidu de France Culture depuis ses 15 ans, l’auditeur se trouvait alors à un festival à Lorient (Morbihan). Il avait quitté précipitamment l’hôtel après qu’on lui eut demandé sa carte de presse.

Il s’était déjà trouvé dans une situation identique et avait donné le change en exhibant les badges d’autres festivals.

Muni de son magnétophone, il réalisait des interviews, parfois même en anglais, et réécoutait les cassettes, «en souvenir». Celles-ci s’entassaient dans le désordre de son appartement, encombré de coupures de journaux, de photos d’artistes.

Titulaire d’un DEA d’anglais, d’une maîtrise de linguistique et d’informatique, il avait dit avoir «toujours eu envie de devenir journaliste». Il avait «essayé de faire des piges à droite à gauche» pendant un ou deux ans, mais ça n’avait «jamais fonctionné».

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