13/05/2015 12:29

USA: Protestation contre l'inégalité homme-femme chez les metteurs en scène

La puissante organisation américaine des droits civiques ACLU a protesté mardi contre les "disparités spectaculaires" entre le nombre des metteurs en scène masculins et féminins dans la télévision et au cinéma, en demandant aux pouvoirs publics d'enquêter sur "cet échec systématique".

La section de Californie du sud et la section Droits des femmes de l'ACLU ont formulé cette demande par lettre ouverte aux autorités fédérales et à l'Etat de Californie, en adjoignant des "preuves statistiques qui montrent les disparités spectaculaires dans l'emploi des femmes réalisatrices" sur petit et grand écran. Cette initiative intervient à la veille de l'ouverture du Festival de Cannes, auquel elle ne fait néanmoins pas référence. L'ACLU, qui a rencontré 50 réalisatrices, restées anonymes, affirme que seulement 1,9% des réalisateurs des 100 plus gros films de 2013 et 2014 étaient des femmes.

Pour les 1.300 plus gros entre 2002 et 2014, elles étaient 4,1%. La situation s'aggrave même: en 2014, elles avaient dirigé 7% des 250 plus gros films, deux points de moins qu'en 1998. Concernant la télévision, sur 3.500 épisodes d'émissions en 2013-2014, 14% avaient été dirigés par une femme.

Pour la même période, plus de 30% des chaînes n'employaient pas de réalisatrices du tout et seulement 13% étaient aux manettes de productions des chaînes traditionnelles, chaînes du câbles et Netflix. En 2014, 69% de tous les épisodes de télévision ont été mis en scène par des hommes blancs, écrit l'ACLU qui note également le manque de "personnes de couleur". De 2007 à 2012, seulement deux femmes noires ont dirigé les 500 plus gros films.

L'organisation note des pratiques discriminatoires comme un recrutement par "bouche à oreille", des vetos anti-femmes plus ou moins affirmés ou des stéréotypes dans le choix des films (comédie romantique pour les femmes et films d'action pour les hommes). "Cette inégalité flagrante (...) est honteuse et inacceptable", indique dans un communiqué Melissa Goodman, responsable des égalités sociales de l'ACLU en ajoutant que ceci relève d'un "grave problème de droits civiques".

Il est "temps que les pouvoirs publics chargés des droits civiques agissent pour que les femmes soient traitées à égalité", selon Ariela Migdal, avocate de l'ACLU pour les droits des femmes. Cela alors que, selon l'ACLU, les femmes sont largement représentées dans les écoles spécialisées. Et l'ACLU de conclure: "les employeurs d'Hollywood n'ont pas carte blanche pour violer les lois sur les droits civiques".

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Vos réactions

Portrait de Patrick83
28/mai/2015 - 04h29
Beaucoup de bruit pour pas grand chose
Portrait de Testjmm
15/mai/2015 - 12h12 - depuis l'application mobile

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