15/11/2013 11:31

Aides au cinéma: La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, a salué "une victoire majeure" pour la France

La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, a salué "une victoire majeure" pour la France après l'adoption par la Commission européenne des nouvelles règles sur les aides publiques au cinéma et l'audiovisuel, qui "maintiennent et sécurisent" le système français.
Bruxelles a présenté jeudi le nouveau cadre des subventions dans ce secteur, qui permettra toujours aux Etats ou régions d'aider des oeuvres tout en imposant en échange que les tournages s'effectuent sur leur territoire, et non pas dans des pays à bas coût.
Point essentiel du texte, a en effet dit la ministre: il maintient l'autorisation pour les collectivités qui accordent des aides, quel qu'en soit le montant, d'exiger qu'au moins 50% du budget du film soit dépensé sur leur territoire, et jusqu'à 80% selon le montant des subventions, conformément à ce que prévoit le système français.
"Ce n'était pas gagné d'avance, nous avons réussi à convaincre la Commission et modifier profondément le texte initial. C'est un grand sujet de réjouissance et un enjeu majeur pour la diversité", a affirmé Mme Filippetti.
Bruxelles voulait réduire considérablement le lien entre aide et territorialisation, ce qui avait déclenché une levée de boucliers chez les professionnels du cinéma en France et en Europe. Le CNC (Centre national du Cinéma) avait calculé que les délocalisations de tournages qu'aurait pu entraîner le texte menaçait 10.000 à 16.000 emplois.
La France a obtenu par deux fois depuis plus d'un an le report de la publication du texte, qui pourtant relevait entièrement du domaine de la Commission et non des Etats.
La territorialisation "assurera aux Etats comme aux collectivités locales un juste retour sur investissement et favorisera le développement de productions cinématographiques et audiovisuelles locales dans chaque pays européen", a déclaré la ministre. "Nous avons déjà relocalisé en France un certain nombre de tournages", a-elle ajouté.
"Cette victoire s'ajoute à celle remportée sur l'exception culturelle", a-t-elle poursuivi, en remerciant tous les professionnels qui se sont mobilisés pour défendre le système actuel, dont des institutions comme la SACD (Société des auteurs et compositeurs dramatiques) et le réseau européen des Centres nationaux du Cinéma ainsi que de grands cinéastes comme Wim Wenders ou Ken Loach.
Dans la foulée, la ministre a annoncé la tenue les 11 et 12 avril au Palais de Chaillot à Paris d'un "Forum sur l'Europe et la Culture".
L'Association des auteurs, réalisateurs et producteurs (ARP), présidée par le cinéaste français Michel Hazanavicius ("The Artist"), a salué cette "heureuse conclusion", aboutissant à "une nouvelle mouture de la Communication Cinéma qui prend bien mieux en compte la pertinence culturelle des aides d'Etat", ainsi que "la singularité" des industries culturelles, selon un communiqué.
Pascal Rogard, directeur général de la SACD, s'est également réjoui de la décision, regrettant toutefois "qu'on doive se battre pendant un an pour sauver les meubles".
"C'est un système très protecteur, qui ne modifiera rien au système actuel en France. Il nous faudra juste notifier nos systèmes d'aides à la Commission", a dit Pierre-Emmanuel Lecerf, le directeur des affaires européennes et internationales du CNC (Centre National du Cinéma et de l'Image Animée).
Il a précisé que la dérogation culturelle "pourrait être étendue" aux subventions aux jeux vidéos.

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Vos réactions

Portrait de samoa
15/novembre/2013 - 11h50 - depuis l'application mobile

Et dire que nous n avons plus d'argent. le cinéma et la télévision doivent s'auto-financert ou disparaître. ce n est pas aux Français a payer pour des cinéaste qui se font plaisir avec des oeuvres souvent mauvaises