13/11/2013 14:47

Propos diffamatoires contre l'épouse d'Eric Woerth: Relaxe d'Eva Joly et condamnation de Mediapart confirmées

La cour d'appel de Paris a confirmé mercredi la relaxe d'Eva Joly et la condamnation de Mediapart en diffamation pour des propos concernant l'épouse de l'ancien ministre du Budget Eric Woerth, et a acté le désistement des poursuites contre Arnaud Montebourg.

Mediapart avait publié le 20 juin 2010 une interview faisant dire à Mme Joly que Florence Woerth avait "participé à l'évasion fiscale de la fortune Bettencourt", avant de rectifier ces propos, l'ancienne candidate EELV à la présidentielle ayant en fait déclaré que l'épouse du ministre du Budget était "employée dans une société qui a participé à l'évasion fiscale de la fortune Bettencourt".

La cour a confirmé la condamnation du directeur de la publication de Mediapart Edwy Plenel à 250 euros d'amende, et celle du journaliste qui avait réalisé l'interview, qui a écopé de la même peine, mais avec suris. Ils ont en outre été condamnés à verser un euro de dommages et intérêts à Mme Woerth. Lors de l'audience le 25 septembre, cette dernière s'était désistée de son action à l'encontre du ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg lui ayant présenté ses excuses.

Les propos litigieux remontaient à juin 2010. M. Montebourg avait évoqué dans lexpress.fr un présumé conflit d'intérêts entre les fonctions de Mme Woerth comme gérante de la fortune de la milliardaire Liliane Bettencourt et celles de son mari, Eric Woerth, quand il était ministre du Budget. "Nous avons un ministre du Budget, en même temps trésorier de l'UMP, dont la femme travaille à organiser la fraude fiscale de Mme Bettencourt", avait-il déclaré. "Ce sont des propos que j'assume entièrement", avait déclaré M. Montebourg devant le tribunal correctionnel de Paris, qui avait jugé ces propos diffamatoires mais l'avait relaxé le 15 janvier 2013, au bénéfice de la bonne foi.

"Avec le recul, j'admets que mes propos ont été excessifs. Je regrette d'avoir pu inutilement vous blesser et vous prie d'accepter à ce titre mes excuses", avait écrit le ministre dans une lettre à Mme Woerth datée de la veille de l'audience en appel. Les conseils de Mediapart et de Mme Joly avaient soulevé que ce désistement s'appliquait à l'ensemble de la procédure et donc à leurs clients, mais la cour en a jugé différemment. Florence Woerth avait été recrutée en 2007 par Patrice de Maistre, directeur général de Clymène, société chargée de gérer la fortune de Liliane Bettencourt, pour s'occuper des actifs financiers provenant des dividendes de L'Oréal.

Elle avait démissionné en juin 2010, en pleine affaire Bettencourt, et a engagé devant les prud'hommes de Nanterre une procédure pour "démission provoquée" contre la société Clymène.

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