05/03/2013 10:02

Le service russe des migrations interrompt un spectacle sur le procès des Pussy Riot

Des responsables du service fédéral russe des migrations ont interrompu dimanche une pièce de théâtre d'un metteur en scène suisse à Moscou sur le procès du groupe punk Pussy Riot, dont deux participantes sont actuellement emprisonnées.

La pièce de théâtre, intitulée "Les procès de Moscou" et mise en scène par le Suisse Milo Rau, retrace le procès l'an dernier de trois membres du groupe, Nadejda Tolokonnikova, Maria Alekhina et Ekaterina Samoutsevitch.

Cette dernière, la seule qui a vu sa peine commuée en sursis et qui a été libérée en octobre à l'issue du procès en appel, participe à ce projet au musée Sakharov à Moscou.

Selon le vice-directeur du service des migrations Sergueï Kalioujny, cité par l'agence de presse Ria Novosti, des agents de son service ont pénétré dans le musée afin de contrôler les papiers du metteur en scène.

"M. Rau a été averti de la nécessité de respecter les règles de migration", a-t-il déclaré, ajoutant que son visa ne lui permettait pas de travailler en Russie.

De leur côté, des membres du musée Sakharov ont dénoncé une "tentative visant à interrompre la pièce", étant donné que la scène s'est produite en plein milieu du spectacle.

"Ils (y) sont parvenus pendant deux heures", a déclaré une porte-parole du musée, Elena Kaloujskaïa, qui a précisé qu'une équipe de télévision accompagnait les membres du service des migrations.

Le directeur du musée Sakharov a quant à lui été interrogé dans son bureau, a-t-elle précisé.

Plus tard, la pièce a de nouveau été interrompue, cette fois par des militants orthodoxes et des cosaques qui s'étaient réunis devant le musée. La police a été appelée.

"Le centre Sakharov est encerclé par des personnes en uniforme de cosaque et par la police qui semble maintenir l'ordre", a écrit un employé du centre, Mikhaïl Kaloujski, sur sa page Facebook, ajoutant que cinq cosaques avaient été invités à assister à la pièce pour leur montrer qu'elle n'était pas antireligieuse.

Une journaliste de l'AFP a en outre noté la présence près du musée d'un camion avec à son bord des membres de la police antiémeutes.

Trois jeunes femmes du groupe Pussy Riot ont été condamnées en août à deux ans de camp pour "hooliganisme" et "incitation à la haine religieuse" après avoir chanté une prière contre Vladimir Poutine dans une cathédrale de Moscou.

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Vos réactions

Portrait de dkeroy
5/mars/2013 - 17h11

Apparament ils suivent juste la loi. Si il n'est pas en rêgle, et n'a pas le droit de travailler, et que donc les autorités l'empêchent de travailler, ça ne fait pas de la russie une dictature.