19/11/2012 16:25

Russie: Les deux Pussy Riot emprisonnées changent d'avocats

Les deux jeunes femmes emprisonnées du groupe Pussy Riot ont renvoyé leurs avocats et engagé à la place l'avocate qui a obtenu la libération de la troisième membre du groupe en octobre, a indiqué le mari de l'une d'elles, Piotr Verzilov.

L'époux de Nadejda Tolokonnikova a indiqué que les intérêts de sa femme, incarcérée dans un camp en Mordovie (500 km à l'est de Moscou), et ceux de Maria Alekhina, emprisonnée à Perm (1.400 km de Moscou), seraient désormais défendus par Irina Khrounova, qui avait obtenu la libération de leur camarade Ekaterina Samoutsevitch le 10 octobre.

"Il a été décidé qu'il serait plus intelligent de changer d'avocats", a-t-il déclaré, précisant que cela avait été "une décision conjointe prise calmement" par les jeunes femmes et leurs défenseurs.

Il a précisé que Mme Khrounova plaiderait en faveur des deux détenues en cassation et devant la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH).

Par ailleurs, les jeunes femmes ont engagé d'autres avocats afin d'essayer d'obtenir auprès de tribunaux régionaux de purger leurs peines une fois que leurs enfants, en bas-âge, auront grandi, a-t-il ajouté.

L'un des anciens avocats des jeunes femmes, Mark Feïguine, a annoncé la nouvelle sur Twitter, indiquant que la défense s'était vu refuser un entretien avec Mme Tolokonnikova dans son camp.

"Conformément à notre accord, nous - Volkova, Polozov, Feïguine - nous nous retirons de l'affaire des Pussy Riot", a-t-il écrit.

Il a par ailleurs fait allusion à une menace pesant sur les jeunes femmes, en écrivant: "Nous ne pouvons plus mettre en danger Nadia (diminutif de Nadejda) et Macha (Maria)".

M. Verzilov a toutefois de son côté nié toute menace envers les deux détenues.

Un autre ex-avocat des Pussy Riot, Nikolaï Polozov, a de son côté lié ce retrait aux récents propos acerbes du président russe Vladimir Poutine. Répondant vendredi à la chancelière allemande Angela Merkel qui s'interrogeait sur leur peine de prison, il a affirmé qu'elles étaient "antisémites".

"Les questions gênantes à Poutine sur les Pussy Riot poussent le pouvoir à un durcissement. Nous avions convenu à l'avance avec nos clientes de nous retirer de l'affaire dans une telle situation", a-t-il écrit.

Les trois anciens avocats sont connus pour défendre des militants de l'opposition et pour placer leurs affaires sous les projecteurs en apparaissant souvent à la télévision et en postant constamment des messages sur Twitter.

M. Feïguine a toutefois été récemment critiqué quand il a été révélé que son épouse avait tenté d'enregistrer le nom du groupe à titre de marque.

La troisième membre du groupe, Ekaterina Samoutsevitch, avait renvoyé contre toute attente son avocate Violetta Volkova début octobre. Irina Khrounova, engagée à la place, avait ensuite obtenu que sa peine soit commuée en sursis.

Les trois jeunes femmes avaient été condamnées en août à deux ans de camp pour "hooliganisme" et "incitation à la haine religieuse" pour avoir chanté en février dans la cathédrale du Christ-Sauveur, à deux pas du Kremlin, une "prière punk" demandant à la Sainte Vierge de "chasser Poutine" du pouvoir.

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