31/12/2011 14:47

Les tablettes vont-elles tuer l'encre et papier?

Par Glenn CHAPMAN 

Les liseuses et tablettes informatiques risquent de rendre le papier obsolète à terme pour les éditeurs de livres, magazines et journaux, dont le lectorat s?habitue de mieux en mieux à lire sur écran tous les formats, des informations aux romans.

"Ce n'est qu'une question de temps avant qu'on arrête d'abattre des arbres et que toutes les publications deviennent numériques", assure l'analyste Tim Bajarin, président de Creative Strategies.

Depuis quatre ans le géant du commerce en ligne Amazon a popularisé l'utilisation d'écrans pour lire des romans, avec sa liseuse Kindle. Puis en 2010, Apple a déclenché un appétit insatiable pour ses tablettes iPad, idéales pour dévorer tous les formats numériques, des films aux magazines et aux livres.

L'essor des ventes de liseuses et de tablettes doit permettre aux ventes mondiales de livres numériques d'atteindre 9,7 milliards de dollars d'ici à 2016, un triplement par rapport à 2011, selon un rapport du cabinet Juniper Research.

"Le marché des e-livres se développe très vite, la vitesse d'évolution du comportement des consommateurs se compte en mois plutôt qu'en années", souligne la directrice exécutive adjointe du Groupe d'études du livre (BISG), Angela Bole.

De fait, les lecteurs qui goûtent au numérique sont rapidement conquis: près de la moitié des acheteurs de livres à la fois papier et numériques sont prêts à renoncer au papier s'ils peuvent trouver le titre qu'ils recherchent sous forme numérique dans les trois mois.

Du côté des libraires, menacés de disparaître, certains tentent de se défendre en épousant la tendance, comme l'américain Barnes & Noble avec la liseuse Nook, ou le français Fnac avec le Kobo by Fnac.

"Je suis de ceux qui pensent que le nouvel engouement pour les e-livres développe l'intérêt général des gens pour la lecture", confie l'analyste Allen Weiner, chez Gartner.

De fait les études montrent que la possession d'une liseuse tend à augmenter le budget lecture, une bonne nouvelle pour les éditeurs.

"Chaque fois qu'on motive les gens pour lire, quelle que soit la façon, on déclenche le goût de la lecture, et ça gagne tous les types de formats", estime-t-il, convaincu que les livres sur papier se garderont une part du marché, par exemple pour les ouvrages dégustés à la maison.

"Est-ce que ça va forcer les éditeurs à penser différemment? Sûrement, mais ce n'est pas la mort de l'édition papier", dit-il.

M. Bajarin, lui, pense qu'il faudra au moins dix ans avant que l'encre et le papier soient vraiment obsolètes. "Tous les plus de 45 ans ont grandi avec ce format, et pour beaucoup, cela restera longtemps le format le plus confortable".

Pour les journaux et magazines, l'échéance sera plus rapide.

"Le papier va disparaître pour les journaux, et les magazines devront trouver un équilibre entre le papier et le numérique", prédit M. Weiner.

Actuellement, les journaux dépensent beaucoup en papier, impression et distribution - alors même que les articles sortant sur papier ne peuvent pas être aussi frais que ceux qui sortent sur le net.

C'est pourquoi le groupe News Corporation a lancé en début d'année à New York un quotidien conçu spécifiquement au format numérique, The Daily. Les journaux traditionnels améliorent leurs sites et lancent des éditions adaptées aux liseuses et tablettes.

En novembre, le groupe Time Warner a confié à une spécialiste de la publicité numérique, Laura Lang, patronne de Digitas (groupe Publicis), la direction du groupe de presse Time, premier éditeur de magazines aux Etats-Unis.

"Les magazines essaient encore de comprendre comment marche" le numérique, souligne M. Weiner.

Quant aux groupes internet, ils se mettent au format magazine: Yahoo! a lancé le mois dernier Livestand, qui marie illustrations fixes et animées et textes sur l'iPad. Il concurrence notamment l'application Flipboard, qui présente sous forme de magazine numérique diverses sélections d'articles.

 

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Vos réactions

Portrait de Iclownoclaste VII
Iclownoclaste VII (non vérifié)
1/janvier/2012 - 17h32

la machine à tisser avait remplacer les canuts
le PC a remplacer la machine à écrire
le plastique a remplacer le bois dans bcp de domaines
l'arrivée de la micro informatique devait supprimer le papier (bureau éeo papier plus informatique se développe plus on consomme de papier...
le cd a remplacé le vinyle
le téléchargement a réduit le marché du CD
si le livre doit disparaitre il disparaitra...
le monde évolue

Portrait de snake135
31/décembre/2011 - 20h22
symphytomme a écrit :

Tu t'es fous des arbres, c'est ça hein?
Ignoble individu!

J'espère que c'est de "l'humour". Et être sur son ordi tu crois que c'est bien ? Dans ce cas si on pense comme ça, dans la vie de tous les jours d'un humain, il faudrait dire stop à de nombreuses choses. Un livre ce n'est pas que le texte. Il y à tout le reste : couverture, reliure, 4ème de couverture, qualité du papier, dimensions différentes...Je suis comme toi jackyou. Je suis un gros passionné du vrai livre papier et j'en achète énormément. Mais jamais pour le numérique !

Portrait de TINEMARRE
31/décembre/2011 - 18h48

OK bon je vais devoir commencer à prendre des cours,
combien vais-je en casser de tablettes.......
Au début des ordi portables, personne n'y croyait et maintenant ...........
Donc sus aux tactiles

Portrait de garlaban
31/décembre/2011 - 17h13

Malgré les apparences les tablettes numériques sont beaucoup plus polluantes que l'encre et le papier.
ET ce n'est pas que l'imprimerie qui va prendre un coup, c'est toute la culture mondiale des arbres à papier, car ce n'est pas les forêts sauvages qui sont utilisées pour le papier, ce sont des des arbres plantés à cet effet.
D'autre part le numérique laisse en suspens un problème de liberté, car les canaux numériques sont déjà sont la domination de quatre ou cinq pieuvres et l'indépendance de la publication et de la diffusion des idées n'est pas du tout assurée.
Il est certain que le numérique est un progrès, mais il faudrait penser sérieusement à son devenir et son usage dès maintenant, si on part en aveugle on risque d'avoir de grosses surprises. Un peu comme l'euro qui a été fait au jour le jour, sans plan à long terme... et voilà.

Portrait de Bichon33
31/décembre/2011 - 16h36

L'argument des arbres abattus mouais ..

La forêt amazonienne a pris un sérieux coup dans la pipe et pas pour produire des livres ..
le passage à la plume métal ,puis au stylo n'a pas sauvé les oies ..surtout en cette période ..
:)

Portrait de jon1138
31/décembre/2011 - 15h50
orion4 a écrit :

Les tablettes pourraient être le support idéal pour booster la diffusion des magazines et journaux, notamment avec des abonnements beaucoup plus bas.

Les liseuses c'est trop petit et trop limités.

Les e-reader (ou "liseuses", c'est d'un moche), c'est pourtant ce qu'il y a de plus adapté à la lecture car pas de rétroéclairage et E-Ink donc ça fatigue pas plus les yeux qu'un livre. Alors qu'un écran LCD (PC, TV, Smartphone, tablette),k vous avez les yeux bien explosés assez rapidement...