Le président kenyan Mwai Kibaki a indiqué vendredi avoir signé une loi très controversée sur les médias qui impose de nouvelles restrictions sur le secteur, arguant que les points contestés figuraient déjà dans un ancien texte. "J'ai donné mon assentiment à la loi", a-t-il indiqué dans un communiqué.
"Je veux réitérer l'engagement de mon gouvernement à respecter les idéaux de liberté de la presse et de démocratie, et assure les médias et le public en général que je ne reviendrais pas sur les acquis dans ce domaine", a-t-il ajouté.
"J'appelle néanmoins les médias à admettre que la liberté va de pair avec la responsabilité. Si la liberté de la presse est un pilier essentiel de la démocratie, elle s'accompagne de devoir particuliers et de responsabilités".
Plusieurs organisations de défense de la liberté de la presse ont dénoncé le caractère répressif du texte. Les Etats-Unis ont estimé que la loi représentait une menace pour la démocratie. Le parti du Premier ministre kenyan, Raila Odinga, avait pour sa part promis mi-décembre qu'il lancerait une action en justice si le président Kibaki ratifiait le projet de loi.
L'organisation de défense des journalistes Reporters sans frontières (RSF) a fait part vendredi soir de sa consternation. "Cet événement marque un recul historique pour la liberté de la presse au Kenya.
Depuis des semaines, nous nous sommes associés aux professionnels des médias kenyans pour dénoncer le caractère réactionnaire et liberticide de cette loi", a déclaré l'organisation dans un communiqué parvenu à Nairobi.
"En contravention avec tous les standards démocratiques, le +ICT Bill+ prévoit de lourdes amendes et des peines de prison pour les délits de presse. Il confère également au gouvernement, notamment au ministre de l'Information et à celui de l'Intérieur, un pouvoir de contrôle tant sur l'obtention des licences de diffusion que sur le déroulement des émissions et le contenu même de l'information", rappelle RSF.
"Nous ne comprenons pas l'attitude du président Kibaki, qui prend là une décision préjudiciable pour l'état des libertés dans son pays", poursuit RSF.
Vos réactions
RSF est aligné sur les US, voir sur wikipedia..
Un autre dictateur en puissance ?:lol:
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