14/09/2011 16:03

Alexandre Djouhri débouté de ses poursuites en diffamation contre L'Express

Alexandre Djouhri, décrit par l'enquêteur Pierre Péan dans son livre "La République des mallettes" comme un intermédiaire proche du pouvoir, a été débouté mercredi par le tribunal de grande instance de Paris de ses poursuites en diffamation contre le journal L'Express.

L'homme d'affaires devra en outre verser 3.000 euros de frais de justice à l'hebdomadaire, auquel il réclamait plus d'un demi-million d'euros de dommages et intérêts. Alexandre Djouhri s'est présenté au tribunal comme le dirigeant d'un "groupe de sociétés qui a notamment pour objet de participer, en association avec des groupes industriels français de premier plan, à des investissements importants dans les pays étrangers" et comme étant "amené à intervenir dans les négociations de contrat ou de marchés représentant des enjeux économiques et financiers considérables".

L'article litigieux remonte au 9 mars 2010. Il avait alors été publié sur le site internet de L'Express, avant d'être repris deux jours plus tard dans l'édition papier.

Dans un article intitulé "Menaces à l'Elysée", Eric Pelletier et Jean-Marie Pontaut écrivaient alors: "En novembre 2009, Patrick Ouart, alors conseiller du président, se plaint des attaques de l'homme d'affaires Alexandre Djouhri, très en vue dans l'entourage de Sarkozy." Suivait le récit d'un "étrange incident": "A la fin de 2009, ce personnage tout en rondeurs (Patrick Ouart, ndlr) reçoit un signal inquiétant. Un intermédiaire vient le trouver, et lui confie qu'Alexandre Djouhri aurait récemment lâché à son sujet cette sentence dénuée de toute ambiguïté: +Avec son format, une balle ne peut pas le rater!+" Dans son jugement, la 17e chambre civile du TGI de Paris a estimé que ces propos étaient bien diffamatoires. Mais elle a accordé aux deux journalistes le bénéfice de la bonne foi, considérant qu'ils avaient mené une enquête sérieuse.

L'Express avait notamment produit à l'audience une lettre de Patrick Ouart confirmant qu'il avait été "avisé successivement par deux personnes dignes de foi de ce que M. Djouhri proférait à (s)on encontre de vifs reproches et menaces". Pour le tribunal, "les journalistes disposaient d'une base factuelle suffisante pour leur permettre de s'exprimer comme ils l'ont fait."

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