06/07/2011 18:32

Demorand a reçu la motion de défiance comme une "alerte"

Le directeur de la publication et de la rédaction du quotidien Libération, Nicolas Demorand, a reçu la motion de défiance votée contre lui jeudi comme "un message d'alerte et une demande de dialogue", affirme-t-on vendredi de source proche de la direction.  

"Le résultat du vote est clair, net et précis, et la direction y voit un message d'alerte et une demande de dialogue sur les évolutions de l'entreprise", selon cette même source.  

Jeudi, les personnels de Libération avaient voté la défiance à 78%, avec une très forte participation, stigmatisant ainsi des griefs multiples contre l'ancien animateur des matinales de France Inter, arrivé en mars à la tête de "Libé".  

Nicolas Demorand a reçu vendredi matin les représentant de la Société civile des personnels de Libération (SCPL), à l'origine de la motion.  

Le patron du journal ne s'est pas encore adressé à la rédaction. Il devrait le faire soit lors de la prochaine conférence de rédaction (lundi), soit dès vendredi après-midi.  

La direction a noté "plusieurs points de cristallisation" et le "sentiment des personnels de dépossession de leur journal", estimant que Nicolas Demorand devra "réinstaurer, réanimer voire créer des lieux de dialogue".  

Les reproches des personnels portaient en particulier sur les questions d'emploi et de précarité. La rédaction est également opposée au projet de Nicolas Demorand de refonte des dernières pages du journal, estimant plus généralement qu'il a des difficultés "à s'intégrer à la rédaction".  

Du côté de la direction, on rappelle que Laurent Joffrin avait initié un séminaire pour l'ensemble de l'entreprise qui a dû être à nouveau repoussé avec le départ de la coprésidente Nathalie Colin le mois dernier.  

L'arrivée de son successeur, Philippe Nicolas, fin juillet, devrait finaliser la mise en place de l'équipe de management et relancer le projet. "La direction prévoit de proposer "des rendez-vous réguliers, tant avec le personnel qu'avec la rédaction" et d'avoir un "regard neuf" sur la situation sociale et en particulier "la question de la précarité".

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