Le directeur de la publication et de la rédaction du quotidien Libération,
Nicolas Demorand, a reçu la motion de défiance votée contre lui jeudi comme
"un message d'alerte et une demande de dialogue", affirme-t-on vendredi de
source proche de la direction.
"Le résultat du vote est clair, net et
précis, et la direction y voit un message d'alerte et une demande de
dialogue sur les évolutions de l'entreprise", selon cette même source.
Jeudi, les personnels de Libération avaient voté la défiance à 78%, avec une
très forte participation, stigmatisant ainsi des griefs multiples contre
l'ancien animateur des matinales de France Inter, arrivé en mars à la tête
de "Libé".
Nicolas Demorand a reçu vendredi matin les représentant de
la Société civile des personnels de Libération (SCPL), à l'origine de la
motion.
Le patron du journal ne s'est pas encore adressé à la rédaction.
Il devrait le faire soit lors de la prochaine conférence de rédaction
(lundi), soit dès vendredi après-midi.
La direction a noté "plusieurs
points de cristallisation" et le "sentiment des personnels de dépossession
de leur journal", estimant que Nicolas Demorand devra "réinstaurer, réanimer
voire créer des lieux de dialogue".
Les reproches des personnels portaient
en particulier sur les questions d'emploi et de précarité. La rédaction est
également opposée au projet de Nicolas Demorand de refonte des dernières
pages du journal, estimant plus généralement qu'il a des difficultés "à
s'intégrer à la rédaction".
Du côté de la direction, on rappelle que
Laurent Joffrin avait initié un séminaire pour l'ensemble de l'entreprise
qui a dû être à nouveau repoussé avec le départ de la coprésidente Nathalie
Colin le mois dernier.
L'arrivée de son successeur, Philippe Nicolas, fin
juillet, devrait finaliser la mise en place de l'équipe de management et
relancer le projet. "La direction prévoit de proposer "des rendez-vous
réguliers, tant avec le personnel qu'avec la rédaction" et d'avoir un
"regard neuf" sur la situation sociale et en particulier "la question de la
précarité".
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